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Best-of : le solaire, à la pointe des énergies renouvelables
mercredi 16 juillet 2014
Parmi les énergies renouvelables, le solaire connaît aujourd'hui dans le monde la plus forte progression. Il devrait rattraper l'éolien à l'horizon 2030.
Le solaire photovoltaïque a connu en 2013-2014 un véritable « boom » à l'échelle mondiale : sa capacité installée a été multipliée par 5 en 5 ans, pour atteindre 134 GW. La plupart des projections prévoient 500 GW en 2020. En 2030, le solaire devrait avoir rejoint l'éolien.
Le moteur de cette expansion est alimenté par la Chine, le Japon, les Etats-Unis mais aussi de nombreux autres pays et régions comme le Chili, l'Afrique du sud et l'Asie du Sud-Est. Un panorama synthétique du monde du solaire a été réalisé par le CNRS.
Le paradoxe est qu'au moment où le monde se lance résolument dans le solaire, l'Europe marque le pas. L'Allemagne est certes toujours le pays le plus équipé, avec 36 GW, devant la Chine et le Japon. Mais les rapports vont sans doute s'inverser. C'est que l'Europe, confrontée aux difficultés de son industrie photovoltaïque et aux coûts croissants des aides publiques qu'elle apporte aux renouvelables par le biais des tarifs de rachat, a commencé à réviser ses politiques volontaristes. C'est le cas en particulier de l'Allemagne, qui a engagé une transition énergétique très rapide.
Difficultés pour le marché électrique européen
La filière photovoltaïque européenne est bel et bien confrontée à un échec, selon SIA Partners. Pour l'Association « Sauvons le climat », le problème est une contradiction fondamentale, entre la volonté de libéraliser le marché et l'adoption de politiques volontaristes de soutien aux énergies renouvelables ».
Cette situation du marché électrique européen a inquiété au plus hait points les grands énergéticiens, ainsi que l'a expliqué à L'Expansion Gérard Mestrallet, président de GDF-Suez.
Le défi est donc de « réconcilier » marché de l'électricité et ENR, comme le dit l'une des lauréates du concours annuel « Génération énergies », auquel contribue "la chaîne Energie"... Une meilleure interconnexion des réseaux européens, et la nomination d'un régulateur, seraient des étapes essentielles, selon les deux vainqueurs du concours.
Cette tendance au ralentissement est très marquée en France. La France, qui occupe aujourd'hui le 6eme rang mondial, devrait passer à la 10eme place à l'horizon 2020.
« 2013 , annus horribilis? », s'écriait en décembre le magazine Plein Soleil. Les acteurs des renouvelables comptent sur la loi de transition énergétique pour trouver un nouveau souffle. Le texte proposé par Ségolène Royal, la ministre du développement durable, les a plutôt encouragés, si l'on en croit Plein Soleil.
L'un des atouts du solaire photovoltaïque est de pouvoir compter sur des innovations technologiques encore à venir. La performance des cellules photovoltaïque ne cesse de croître et la France et l'Allemagne sont en pointe dans ce domaine.
L'éolien parie sur l'off-shore
L'éolien pour sa part poursuit son développement, même si sa perspective est sans doute d'être rattrapé par le solaire. L'éolien on-shore est devenu « mature » et a atteint dans de nombreux pays la parité réseau. Mais c'est l'off-shore, qui malgré son coût actuel très élevé, qui constitue le moteur de la filière.
Plus de 2000 éoliennes géantes sont déjà installées au large des cotes de l'Europe. Le Royaume Unis est largement en tête, devant le Danemark, la Belgique et l'Allemagne. Les installations off-shore britanniques sont particulièrement spectaculaires, comme le London Array, que l'on peut voir depuis l'estuaire de la Tamise, et aussi ... depuis l'espace.
La aussi, la France est à la traîne. Les raccordements on-shore sont en baisse et il n'y a pas encore d'éoliennes off-shore françaises, même si des appels d'offres ambitieux ont été lancés.
Le développement du solaire et de l'éolien, deux sources par nature intermittentes, pourrait être accéléré par les progrès des techniques de stockage de l'électricité. L'une d'elles, la méthanation, consiste à utiliser l'électricité en excès pour fabriquer de l'hydrogène par électrolyse, puis à en dériver du méthane par ajout de CO2. C'est le « power to gas ».
A ne pas confondre, bien sûr, avec la méthanisation qui est la fabrication de méthane à partir de la fermentation des déchets organiques. Une autre source renouvelable.
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2 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
jeudi 17 juillet 2014 07:46
Evidemment, tout serait plus simple si l'énergie était vendue à un prix plus élevé et le cout du travail plus réduit.
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Commentaire par Hervé
vendredi 18 juillet 2014 19:04
Il n'y a pas réellement de paradoxe. L?Allemagne (qui a été l'un des principaux moteurs dans l?expansion du solaire PV) se rapproche du palier de puissance crête ou il devient nécessaire de stocker. Sans solution de stockage économiquement viable en vue, ils ont donné un franc coup de frein sur le développement. En France le problème est différent. Le solaire PV n?emmène que des inconvénients car la filière électrique n?émets que peu de CO2 et le bilan commercial est largement exportateur. Dans ces conditions tout euro dépensé dans du solaire est un surcout pour l'économie sans aucun intérêt. On constate d'ailleurs un net virage vers les efforts sur l'isolation des batiments qui, s'ils ne sont pas guère plus rentable, ont au moins un bilan économique qui va dans le bon sens.
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