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Des lignes électriques sous la Méditerranée: le projet Transgreen


mardi 06 juillet 2010

Lancé par les plus hautes autorités politico-économiques françaises, le consortium Transgreen va étudier la faisabilité de la construction de 5 ou 6 liaisons électriques sous-marines entre le nord et le sud de la Méditerranée. Un réseau qui pourra servir à transporter l'électricité solaire du projet Desertec, porté quant à lui par les Allemands.


Après le projet Desertec (voir le papier d'Abdulkarim Ahmoud)  et le développement de la boucle méditerranéenne pour interconnecter les réseaux nationaux (voir le papier de Dominique Maillard), Transgreen a pour ambition de promouvoir, d'ici 2020, 5 ou 6 projets de liaisons sous-marines entre les deux rives de la Méditerranée.
 
Objectif : exporter vers l'Europe le quart des 20 gigawatts que le Plan Solaire Méditerranéen (PSM) prévoit de produire avec des énergies renouvelables, notamment des centrales solaires dans le Sahara. Ces 5 GW passeraient par 5 ou 6 liaisons à courant continu entre l'Espagne, le Maroc et l'Algérie, entre l'Italie, l'Algérie , la Tunisie et la Libye, entre la Grèce, la Turquie et l'Egypte. Chaque ligne nécessitera autour d'un milliard d'euros d'investisements. Transgreen contribuera aussi aux interconnexions atour de la Méditerranée, voire avec les pays du Golfe et de l'Afrique de l'Ouest. Total estimé des investissements : 8 milliards d'euros.
 




Transgreen n'a pas vocation à investir et à construire. Pour l'instant, il s'agit simplement de mettre en place, au cours du 2eme semestre 2010, un bureau d'études qui proposera un schéma directeur, étudiera les multiples problèmes juridiques et institutionnels d'un tel réseau, évaluera la rentabilité économique, facilitera les coopérations et les innovations techniques, et fera la promotion auprès des investisseurs. Le pari est qu'il y a dans le monde une masse de capitaux prêts à s'investir mais qui cherchent des infrastructures de confiance.

La crédibilité de Transgreen est assurée par la présence des plus grandes entreprises, surtout  françaises, du secteur, notamment EDF, Areva, Alstom, Atos Origin, Siemens, avec la présence de la Caisse des Dépôts.  Le transporteur d'électricité espagnol RED est présent, et le transporteur italien TERNA est attendu. Transgreen doit s'ouvrir davantage aux sociétés du sud, dont une seule figure aujourd'hui dans le consortium, Taqa Arabia, groupe d'Abu Dhabi actif en Egypte et en Afrique du nord.

Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a souligné lors du lancement la complémentarité de ces réseaux de transports avec le projet de production porté par l'Allemagne, Desertec, une complémentarité qui peut bénéficier de la dynamique du couple franco-allemand. Henri Guaino, conseiller spécial du président Sarkozy, a de son côté souligné qu'il s'agit d'une réponse aux sceptiques qui doutent des potentialités de l'Union pour la Méditerranée, lancé il y a deux ans.

Une volonté générale d'instaurer des projets de co-développement entre nord et sud (Voir le papier de Michel Derdevet