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Après une carrière de haut fonctionnaire puis de directeur des systèmes d'information de grandes entreprises pendant plus de seize ans -Sollac, Usinor, Renault- , Jean-Pierre Corniou a dirigé EDS Consulting...
Plan Grand Paris : le projet Autolib' enterré? Dommage...
mercredi 13 mai 2009
La dynamique qui avait été engagée par le projet Autolib' de la mairie de Paris paraît cassée et le projet du Grand Paris ne reprend pas cette idée d'auto-partage. Dommage
(Voir le dossier de la chaîne Energie sur l'auto-partage)
érer la circulation automobile en ville est un des défis les plus complexes que doivent résoudre les élus. Instaurer trop de contraintes soulèvera les réactions de ceux qui ne pensent ne pas pouvoir se passer d’un véhicule individuel pour de bonnes, ou mauvaises, raisons. Assouplir les contraintes fera tempêter les écologistes.
Il est donc rare de voir se présenter dans ce domaine un projet à la fois séduisant et consensuel. Ceci semblait être le cas avec le projet parisien Autolib’ jusqu’à ce que les contraintes du calendrier politique, avec les élections régionales de 2010 et le dossier Grand Paris, soulèvent passions, tensions et incertitudes.
En effet les annonces du président de la République sur le dossier Grand Paris ne reprennent pas la dynamique du dossier lancé par la Mairie de Paris mais à vocation régional, Autolib'. Il y a pourtant matière à exploiter les premières réflexions sur la mise ne place d'un système complémentaire de transport public qui pour la première fois intègre l'automobile dans une approche globale qui ne soit pas de concurrence ou d'exclusion face aux transports publics, mais d'intégration. Il semble que tous les acteurs devraient y trouver des motifs sérieux de coopération.
L’auto-partage rassemble en effet toutes les vertus pour générer un consensus : il s’agit de maîtriser la circulation automobile par la mise à disposition de véhicules partagés, en libre accès, moyennant un abonnement et un tarif horaire compétitifs. Autolib’, déclinaison parisienne de ce concept, vise à intégrer le véhicule automobile dans une gamme de moyens de transports publics afin de réconcilier les avantages des grands réseaux de train et métro, rigides et adaptés aux flux importants, avec la flexibilité du transport automobile, individuel, permettant une desserte porte à porte.
Destiné d’abord à ceux qui ne possèdent pas de voiture, situation qui se développe dans les centres urbains et parmi les jeunes, c’est également un moyen d’attirer les habitants de la périphérie vers les hubs des réseaux ferroviaires. Enfin, c’est un outil de dépannage commode pour ceux qui ont besoin d’un moyen de transport ponctuel et complémentaire en centre ville. Aujourd’hui, ces projets intègrent la « nouvelle frontière » de l’industrie automobile, le véhicule électrique. Au-delà du service personnalisé offert par Autolib’, l’usage de véhicules électriques a pour vertu de réduire la pollution et les nuisances sonores tout en facilitant la gestion de ces flottes de véhicules par internet et téléphone mobile.
Parmi les multiples projets des métropoles mondiales, nombreuses à être séduites par ce service, Paris a engagé la réflexion depuis 2007 et dispose d’un projet avancé. Il s’agit de mettre en circulation 2000 véhicules électriques, répartis sur 700 stations, dont 200 en banlieue. Les pré-études de la mairie de Paris font apparaître 200000 abonnés potentiels.
Il semble que le consensus qui a entouré ce projet depuis son origine se lézarde rapidement. Les informations qui circulent sur Autolib’ font état de difficultés juridiques autant qu’économiques à la veille du lancement de l’appel d’offres, primitivement prévu en juin, chargé de faire émerger des consortiums capables de gérer le futur système. Ces obstacles ne sont pas surprenants pour un projet d’une telle nature, complexe et en rupture. Autolib’ ne ressemble en rien à Velib’ pour une raison simple : la voiture est un objet plus grand et complexe à gérer qu’un deux roues non motorisé. Il faut étendre le périmètre du service pour lui donner une zone de chalandise plus étoffée et renforcer son attractivité. Le choix du véhicule électrique soulève des difficultés techniques compte tenu de l’inexistence d’une offre industrielle robuste, même si cette échéance se rapproche rapidement.
Au moment où l’industrie automobile a besoin d’un souffle nouveau, et s’engage dans une remise en cause salutaire, alors que les hypothèses pessimistes sur le réchauffement climatique se confirment, il est indispensable que les alternatives sérieuses soient explorées dans notre pays.
L’économie du développement durable est une chance que nous ne pouvons laisser à nos compétiteurs. Nous avons le privilège de disposer encore d’une industrie et d’opérateurs potentiels puissants pour réaliser dans la région capitale, dont l’attractivité internationale doit être sans cesse réaffirmée, une opération exemplaire d’un savoir-faire encore pionnier. Au-delà des difficultés techniques et économiques, réelles, d’une telle ambition, il serait absurde que des contraintes bureaucratiques et des rivalités d’un autre âge sur la configuration optimale de l’Ile-de-France viennent rendre encore plus complexe sa réalisation effective, voire, au pire, conduisent à abandonner à d’autres grandes cités le privilège de cette forme nouvelle de modernité.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par Pascal C.
mercredi 13 mai 2009 11:11
Bonjour, merci pour votre alerte. Le projet Autolib' commence sérieusement à ressembler à l'Arlésienne... Une question toutefois. Après le lancement de Velib', on a finalement découvert que de nombreuses villes, notamment en France, avait déjà lancé un service similaire. Existe-t-il déjà un Autolib' quelque part, en service ?
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