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Après une carrière de haut fonctionnaire puis de directeur des systèmes d'information de grandes entreprises pendant plus de seize ans -Sollac, Usinor, Renault- , Jean-Pierre Corniou a dirigé EDS Consulting...
Mondial 2014 : questions sur la possible remontée du marché de l'automobile
jeudi 23 octobre 2014
Depuis 2007, c'est 20 millions de voitures qui n'ont pas été vendues en Europe, aboutissant à un vieillissement du parc. Il y a une reprise timide, mais le ressort n'est-il pas cassé ?
Le retour du Mondial à Paris en octobre 2014, en alternance avec Francfort, constitue un évènement particulier six ans après la crise de 2008 qui allait durablement ébranler l'industrie automobile mondiale et, spécifiquement, assommer le marché européen et ses constructeurs historiques.
En 2007, l'Europe avait produit 23 millions de voitures et son marché intérieur s'élevait à 16 millMondial ions de voitures. En 2013, ces chiffres étaient respectivement de 14,6 millions et 11,9 millions, soit 16% du marché mondial. La production automobile en France plafonne aujourd'hui à 1,74 million de véhicules, soit la moitié de 2005.
Par rapport à 2007, sur 6 ans, c'est donc près de 20 millions de voitures qui n'ont pas été vendues, ce qui représente une perte considérable pour toute l'industrie, ses sous-traitants et sa distribution. Ces véhicules ne se retrouvent pas dans le parc européen, qui a donc vieilli, au détriment de la performance énergétique globale.
Des signes de retour à l'optimisme se sont multipliés depuis deux ans avec une remontée des ventes, timide mais régulière, alimentée largement par un effet mécanique de renouvellement d'un parc vieillissant. Mais il est illusoire de retrouver les chiffres de vente de 2007 avant de longues années, si tant est que cet objectif soit légitime dans une économie européenne vieillissante au marché saturé.
Le plaisir de conduire, toujours actuel ?
Existe-t-il encore un "désir d'automobile" ?
Car l'industrie est désormais confrontée à une question fondamentale : les Européens sont-ils de nouveau prêts à consacrer une part significative de leur budget à l'automobile, en investissement comme en fonctionnement? Au-delà des contraintes économiques dans des budgets des ménages de plus en plus serrés, existe-t-il encore un désir d'automobile qui justifie des achats et des engagements de dépenses récurrentes conséquents. Les constructeurs y croient car ils pensent que le désir d'automobile est un élément indissociable de la culture européenne qui a vu naître l'automobile et en reste un leader mondial. L'automobile est associée à un mode de vie, une forme de liberté et de plaisir qu'aucun autre moyen de transport ne satisfait pleinement. Il est d'ailleurs significatif de constater que les publicités des voitures sont tournées souvent aux Etats-Unis dans de grands espaces où les marques françaises n'auront jamais l'opportunité de circuler !
En revanche, les tenants d'une vision utilitariste de l'automobile considèrent que l'automobile individuelle est incompatible avec la qualité de vie en ville. Elle se révèle inefficiente quand il s'agit de transporter quotidiennement des millions de personnes de façon sûre, fiable, en exploitant rationnellement l'espace et l'énergie. Ce camp des automobilo-sceptiques comprend notamment les gouvernements européens dont les décisions constantes réduisent la part de l'automobile dans les villes et la contraignent par des règles de circulation et des normes d'émission de plus en plus sévères.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par SolarHome
lundi 27 octobre 2014 10:13
Le secteur automobile est représenté par de puissants cartel/lobby dont il est très difficile de se défaire en particulier dans les pays ayant des constructeurs: France, Allemagne, USA...comme par hasard certains pays atteignant une part d'usage du vélo proche de 20% n'ont pas de constructeurs nationaux. Alors que les avantages économiques et écologiques du vélo/vélo électrique sont presque 100 fois supérieurs à ceux de la bagnole sur de petits trajets il n'existe aucune politique nationale d'incitation financière à la pratique du vélo. Quand le gouvernement donne 10 000 euros à 1 seul automobiliste pour sa voiture électrique, il ne donne surtout pas 200 euros à 50 cyclistes pour s'acheter un vélo électrique, cherchez l'erreur !
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