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Après une carrière de haut fonctionnaire puis de directeur des systèmes d'information de grandes entreprises pendant plus de seize ans -Sollac, Usinor, Renault- , Jean-Pierre Corniou a dirigé EDS Consulting...

La voiture électrique prête à décoller…


jeudi 29 octobre 2009

Tous les constructeurs automobiles se sont lancés dans la course à la voiture électrique...le gagnant sera peut-être
chinois.


Jean-Pierre Corniou est Directeur Général Adjoint de Sia Conseil et ancien membre du Comité de Direction de Renault.
Photo : il y a 110 ans, la "Jamais Contente", voiture électrique, atteignait 100km/h.

Le véhicule électrique représente un scénario qui n’était pas donné gagnant il y a encore deux ans face à l’hybride ou à terme l’hydrogène, ou surtout face à une nouvelle vague d’optimisation des moteurs conventionnels, plus réaliste et moins coûteuse. Si le scénario électrique se confirme progressivement, c’est que chaque pièce du puzzle de ce nouvel écosystème se met en place et gagne en cohérence et en crédibilité. Mais un travail important reste à accomplir pour rendre cette solution séduisante pour le client.

Tous les constructeurs, même les plus rétifs, ont depuis quelques mois accéléré le rythme de leurs annonces et mieux défini leur stratégie, leurs produits et leur plannings.
Les deux salons de l’automne 2009, Francfort comme Tokyo (dont le thème est « Fun Driving for Us, Eco Driving for Earth ») devraient ainsi marquer une rupture dans l’histoire de l’automobile. Mais ce choix n’aurait pas été possible si les Etats n’avaient pas clairement soutenu le véhicule électrique comme l’a fait sans ambages le président Obama. Les gouvernements ont ainsi clarifié leurs positions tout au long de l’année sur les infrastructures, les aides publiques et la fiscalité. Même si tous les points en suspens sont loin d’être réglés, l’industrie et les pouvoirs publics ont dressé en peu de temps un cadre crédible pour ce qui doit représenter la première alternative sérieuse à la voiture à essence.

Ce qui intéresse le client éventuel reste encore opaque : quels modèles seront disponibles sur le marché ? Quand ? A quel prix ? En vente ou en location ? Quelle va être la valeur résiduelle sur le marché de l’occasion ? Quelle est l’autonomie réelle de ces véhicules ? Où et quand pourra-t-on recharger les batteries ? Il est indispensable que ces questions trouvent des réponses acceptables pour que les premiers véhicules disponibles rencontrent un marché réel. (…)

Dans cette optique, le gouvernement français a ainsi pris une série d’initiatives fortes. Jean-Louis Borloo a dévoilé le 2 octobre un plan ambitieux en faveur du véhicule électrique. Un des problèmes majeurs, le financement des bornes de recharge, reçoit une première solution : le gouvernement prévoit pour l’installation de ces bornes un budget de 900 M€. Une nouvelle filiale à 100% d’ERDF sera créée pour accompagner les communes et répondre aux appels d’offres éventuels, en cas de délégation de l’installation de ces équipements. 4,4 millions de prises devraient être disponibles en 2020 pour un investissement total de 4 Md €. Le déploiement des infrastructures publiques devrait mobiliser au total 1,5 Md €.
Pour faire de l’introduction des voitures électriques un succès commercial, le gouvernement prévoit une aide de 5 000 euros visant à encourager les gens à acheter les véhicules verts, électriques comme hybrides. Le ministre du Développement Durable consacre enfin 125 millions d’euros au développement de batteries plus efficaces et plus durables avec le concours de Renault. L’Etat accordera en outre un prêt de 150 M€ à Renault pour sa future usine de voitures électriques à Flins et mettra une enveloppe de 100 M€ à disposition pour appuyer d’autres constructeurs comme Peugeot à Mulhouse ou Smart à Hambach.

Le gouvernement vise à accélérer le développement naturel de ce marché pour lui donner rapidement une taille critique, déclarant vouloir atteindre un parc automobile de 2 millions de voitures électriques et hybrides d’ici 2020. Dans cet esprit, un appel d’offres pour 50 000 voitures électriques va être lancé cet automne. Il s’agit de remplacer la flotte de véhicules utilitaires d’entreprises comme La Poste, EDF, la SNCF, Veolia, Vinci mais aussi des services de l’Etat et des collectivités territoriales. (…)

Le même mouvement est observable dans le monde.

Le gouvernement américain a mis en place en mars 2009 un fonds de 2,4 Md $ pour le développement du véhicule électrique et offre 7 500 $ pour l’achat d’un véhicule électrique.

L’Allemagne vient de lancer en août 2009 une politique en faveur du développement du véhicule électrique. La Grande-Bretagne a prévu une remise de 2 500 à 6 000 € à partir de 2011 pour l’achat d’une voiture électrique.

La Chine donne déjà 6 600 € et le Japon 11 000 €. Le gouvernement coréen a également annoncé une série de mesures destinées à dynamiser l’offre des constructeurs nationaux et à préparer ce pays, très féru de nouvelles technologies, à un développement massif du véhicule électrique. Sous les coups de boutoir de la crise de la demande, la géopolitique de l’automobile va profondément changer.
 
D’américain, lourd et à essence, le modèle emblématique des années 2020 deviendra vraisemblablement chinois, petit et électrique.

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1 commentaire(s)
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Commentaire par hollinger paul
jeudi 05 novembre 2009 16:31
sick ta lan
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