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Après une carrière de haut fonctionnaire puis de directeur des systèmes d'information de grandes entreprises pendant plus de seize ans -Sollac, Usinor, Renault- , Jean-Pierre Corniou a dirigé EDS Consulting...

Des véhicules électriques au service de la cité


jeudi 17 septembre 2009

Des livraisons plus tardives avec des camionnettes plus silencieuses, des véhicules de voirie passe-partout, des deux roues moins polluants : l'électrique va avoir des applications multiples qui peuvent revolutionner la vie urbaine


Dans un article sur le site Energies et Environnement, Jean-Pierre Corniou note que "la solution électrique apparaît aujourd’hui pour le première fois en position de force" : absence d’émission de polluants et de gaz à effet de serre, cherté et rareté du pétrole,  mais aussi silence de fonctionnement, capacité d’accélération et automatisme naturel. Ces dernières qualité vont permettre selon lui des utilisations nouvelles.
 
Au-delà de l’automobile individuelle, pour laquelle les constructeurs automobiles démontrent un engagement fort, l’utilisation de la propulsion électrique commence à explorer des formes nouvelles qui vont faire bouger les schémas habituels de circulation et offrir des services nouveaux
.

1)  La livraison de marchandises en ville est un problème majeur qui n’a pas de réponse satisfaisante aujourd’hui, compte tenu de la nécessité de relier les entrepôts logistiques en périphérie avec les commerces des centres villes étroits et congestionnés. Pour les particuliers, la difficulté de la livraison finale des colis de produits achetés sur Internet reste le point faible de l’e-commerce. Il est clair que la livraison urbaine est freinée par l’offre actuelle de véhicules utilitaires, encombrants et bruyants. On peut imaginer que la possibilité de livrer tardivement le client final, comme d’approvisionner de nuit les magasins, vont apparaître comme des avantages majeurs du véhicule utilitaire électrique.

2) Le déplacement des personnes s’est transformé : le développement des deux roues motorisés au détriment de l’automobile pose de nouveaux problèmes d’occupation de l’espace, de cohabitation entre les différents usagers et de pollution. La part des déplacements par deux roues à moteur a doublé en cinq ans à Paris. Mais les normes d’émissions de polluants sont aujourd’hui moins sévères pour ces véhicules que pour les voitures. La norme Euro 3 ne leur est imposée que depuis 2007, et le débridage fréquent conduit à des émissions très élevées. L’ADEME a publié une étude complète sur la comparaison entre deux roues Euro 2, deux roues Euro 3 et voitures Euro 4 qui démontre une amélioration de la situation pour les motos et scooters de moyenne cylindrée malgré un niveau d’émission qui demeure élevé (moyenne de 87 g/km CO2 pour les scooters 125 Euro 3).

3) Les autobus sont la plupart du temps en France des véhicules diesel sonores. L’utilisation d’autobus électriques et de véhicules plus petits pour les zones sensibles (quartiers historiques, stations de montagne ou balnéaires) présente pour les collectivités locales un avantage majeur en termes de qualité de service. Il en est de même pour les véhicules d’enlèvement des ordures ménagères ou d’entretien de la voirie.
Or la gamme des véhicules électriques arrivant aujourd’hui sur le marché permet d’envisager des réponses attractives à ces problèmes.

Pour en administrer la démonstration, la Ville de Paris vient d'organise sur le parvis de l’Hôtel de Ville une exposition illustrant la diversité des approches du transport urbain qu’autorise la propulsion électrique moderne. Une vingtaine de constructeurs, entreprises, distributeurs et organismes ont présenté leurs propositions. Outre les véhicules des constructeurs automobiles nouveaux, déjà connus, comme Bolloré avec sa Blue Car ou Heuliez qui mise son avenir sur sa gamme électrique, dont la Friendly, on peut observer sur ce mini-salon électrique des véhicules moins connus.

Le F-City, véhicule à quatre places et 150 km d’autonomie du constructeur franc-comtois FAM se présente comme une solution fiable pour le projet AutoLib. Venturi présente sa Berlingo électrique et Smart insiste sur le fait que sa Smart électrique sera fabriquée en France. La Fiat Fiorino Cargo électrique est présentée par le distributeur français Newteon. L’appel d’offres prochain pour le projet AutoLib stimule les compétiteurs et le marché s’organise et se professionnalise… Néanmoins, Renault et PSA n’étaient pas présents, se concentrant sur les importantes annonces du Salon de Francfort.

Sur le marché du transport de marchandises et de personnes, on trouve ainsi des autobus, comme le Breda Zeus de 27 places, et des véhicules utilitaires britanniques Modec, de 5,5 tonnes, avec 100 à 150 km d’autonomie, diffusés en France aujourd’hui par Electruckcity. Le marché visé est celui des transporteurs urbains et les collectivités locales.

Les deux roues sont bien représentés : Matra expose et fait essayer quelques exemplaires de sa gamme déjà étoffée de vélos à assistance électrique (VAE) et des cyclomoteurs et scooters électriques aux capacités intéressantes (le e-MO dispose de batteries amovibles rechargeables, d’une vitesse de 45 km/h et d’une autonomie de 40 km). Matra présente aussi pour la livraison en milieu urbain des quads électriques. Des sociétés se sont créées pour exploiter ces solutions pour le transport des marchandises, comme Lungta, ou même de personnes, comme Urban Cab.







Cette exposition suscitait chez les visiteurs un véritable intérêt, et beaucoup d’interrogations sur la disponibilité des véhicules, leur prix réel et les conditions pratiques d’autonomie et de recharge. Il paraît clair que l’opinion est encore attentiste face à ces promesses stimulantes mais encore éloignées des réalités du marché et des concessions automobiles. Les attentes sont fortes, il est temps que l’offre se dévoile et se concrétise.

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