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Interview : La chaîne Energie


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Lucien Gambarota, Français de Hong Kong : une passion électrique


lundi 02 avril 2007

(Agence Newsteam) - Lucien Gambarota est établi depuis vingt ans à Hong Kong, avec sa femme et ses trois enfants. Cet ingénieur chimiste de 49 ans, né en Italie, mais français d’adoption, est « agent d’usine » : il représente auprès des grands distributeurs occidentaux des fabricants chinois de jouets et notamment de voitures miniatures. Mais il a une passion : transformer l’énergie en électricité


default textToutes les énergies, celles des vagues, du vent, et même celle produite par le muscle humain.

















Sa dernière idée, par son originalité, a attiré l’attention des médias asiatiques et américains. Il s’agit d’adapter les machines des salles de gymnastique (vélos d’entraînement ou tapis roulants) pour qu’elles produisent de l’électricité.

default text« En fait, l’objectif est surtout de faire prendre conscience à ceux qui fréquentent ces salles du coût de l’électricité, de la difficulté physique à la produire, déclare Lucien Gambarota à Newsteam. Quand ils rentrent chez eux, ils branchent moins facilement l’air conditionné et ils éteignent les lumières. Mon système, également, les déculpabilise. Ils ont le sentiment de faire quelque chose pour améliorer une situation folle, puisque 30 % de l’électricité à Hong Kong part dans les climatiseurs ».

Une salle à Hong Kong gérée par un grand exploitant américain (California Fitness) teste son idée. Voir la vidéo du South China Morning Post « Si le test est positif, le marché des 400 salles de l’exploitant aux Etats-Unis, ainsi que celui d’Asie, me seront ouverts», ajoute-t-il. Le projet ne serait pas rentable pour une seule salle et il s’adresse donc plutôt aux chaînes. « Si un exploitant d’une vingtaine de salles est intéressé, je constitue une équipe sur place, je la forme et elle adapte les équipements des salles. C’est de la main d’œuvre, pas de l’équipement lourd », dit-il.

Des éoliennes légères comme des plumes

Mais ce n’est pas le vrai projet de Lucien Gambarota. Celui auquel il croit le plus,  c’est celui des « micro-turbines ». Des éoliennes très légères, en plastique, d’un diamètre de 25 centimètres. Elles sont groupées par séries de 8, peuvent être assemblées comme un jeu de Légo, et sont faciles à accrocher sur une terrasse ou un balcon. Elles tournent sous des vents faibles (2 mètres par seconde). Elles produisent un courant qui chargent des batteries ordinaires de voiture et qu’un modulateur transforme en courant alternatif. Un « switch » automatique repasse sur le courant du secteur quand l’énergie éolienne s’épuise. « J’ai l’expérience des affaires, ce projet va marcher. On m’appelle de partout, d’Inde, d’Irlande, de Hollande, d’Amérique latine. Les médias ne me lâchent plus, CNN vient faire un portrait », dit-il.

Pour percer, Lucien Gambarota a cassé les prix. La série de huit micro-turbines est à 150 dollars américains. On peut acheter en ligne sur le site de sa société Motorwave http://www.motorwavegroup.com/
Selon l’emplacement, la force des vents, il faut en prévoir plusieurs plaques de 8 pour obtenir jusqu’à 50 ou 60 % de la consommation électrique habituelle d’une résidence.

« J’imagine des produits depuis que je suis gamin, raconte-t-il. J’ai inventé le concept des sucettes lumineuses, qui a un grand succès en Asie, et celui de la paille qui s’allume quand on boit. Mais  j’ai laissé l’exploitation à d’autres. C’est en me rendant compte de l’argent dépensé dans la climatisation à Hong Kong que je me suis attaché au problème de l’énergie renouvelable ».

Avec l’université de Hong Kong,  il a conduit une étude audacieuse : capter l’énergie des vagues de la mer. Un système de balanciers flottants a été testé sur les côtes d’une île proche de Hong Kong. Sans succès jusqu’à présent, mais Lucien Gambarota ne désespère pas. Le projet de « motorwave » n’est pas destiné au grand public, mais à des projets de développement collectif. Il se bat encore pour trouver un financement pour un  nouveau prototype qui ne serait pas emporté par les vagues mais les dompterait.