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Chauffage électrique : et revoilà le nucléaire !


mercredi 22 avril 2009

Pour ou contre le nucléaire ? A peine le débat sur le chauffage électrique ouvert, la question est tout de suite ressortie du bois. Avec la passion habituelle…


L’association Sortir du nucléaire, par la voix de son porte-parole Stéphane Lhomme, a réagi  au papier de Bernard Reynier (Cluster Bâtiment économe) : «Il manque une donnée fondamentale dans cet article : le prix réel de l'électricité nucléaire. Il faut réintégrer dans ce prix les centaines de milliards investis dans le nucléaire sur fonds PUBLICS depuis 50 ans, sans oublier les centaines (milliers ?) de milliards qu'il va falloir sortir pour le démantèlement des installations nucléaires et pour les déchets radioactifs".

«On le voit, l'électricité nucléaire est de loin la plus chère si on veut bien regarder la réalité en face. Il est clair qu'un tel débat ne peut pas être découpé en tranches : on ne peut parler du prix de l'électricité nucléaire sans se préoccuper des factures léguées à nos enfants, mais aussi des conséquences catastrophiques de cette énergie pour nous, nos enfants, notre planète», ajoute Stéphane Lhomme.

Et dans un commentaire de l’article de Hervé Nifenecker, de l’association Sauvons le climat  (qui ne cache pas son adhésion au nucléaire en tant qu’énergie non émettrice de CO2), Stéphane Lhomme estime que "ceux qui font la promotion du couple chauffage électrique + nucléaire sont responsables des déchets radioactifs, des fuites d'uranium (au Tricastin et ailleurs), de la prolifération (cf l'accord nucléaire Sarkozy-kadhafi !), de l'espionnage des militants antinucléaires par la DST, EDF et des sociétés d'espionage privées... Sauf à se mentir, on ne peut pas prétendre que l'électricité est propre sans se demander comment elle est produite".

Hervé Nifenecker a engagé un débat avec un autre internaute, Lambert. Ce dernier estime que «la référence aux prix (du gaz et de l’électricité) est sans intérêt puisqu'il faudrait prendre les prix de gros en pointe (cf. Powernext) et non des tarifs régulés qui ne reflètent pas les coûts complets».

D’autre part, dit-il, "il est absurde de rechercher un optimum économique à partir de prix qui ne reflètent pas les coûts de long terme. En France, en raison de la péréquation géographique, une moitié des consommateurs d'électricité est subventionnée par les autres consommateurs. Lorsque les coûts réels apparaîtront (dans 10 ou 20 ans...), notamment par une analyse de la dette, on pourra en reparler".

Hervé Nifenecker répond :
«A ma connaissance les tarifs régulés ne semblent pas mettre EDF et GDF-Suez sur la paille, à preuve leurs achats tous azimuts. Si, dans 20 ans, les seules dettes qu'auront à payer mes enfants étaient celles d'EDF, je ne me ferais par trop de souci. Je constate que pour justifier son hostilité au chauffage électrique M.Lambert doit mettre en cause le service public de l'électricité qui assure qu'un français paye son électricité au même prix, où qu'il soit. Je reconnais que le prix de l'électricité augmentera probablement dans le futur, mais que dire de celui du gaz?".

Evoquant les autres sources d’énergie, il ne croit pas que le photovoltaïque soit bien adapté au chauffage. «Sans doute pourrait-il avoir un rôle dans la climatisation. Mais je ne vois pas d'inconvénient au chauffage grâce aux éoliennes et, surtout grâce à l'hydroélectricité. Mais je vois bien que l'hostilité au chauffage électrique n'a pas grand chose à voir avec celui-ci en tant que tel, mais tout à voir avec une hostilité au nucléaire», ajoute-t-il.

L'intégralité des échanges peut être vue en bas des articles concernés.
3 commentaire(s)
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Commentaire par Lambert
mercredi 22 avril 2009 08:04
Merci à l'Expansion de relayer correctement le débat sur des points essentiels de notre avenir énergétique. Je propose que le journal rassemble des argumentaires calibrés (x mots) en ciblant les questions. Un reviewing du journal permettra ensuite de séparer les constats/propositions précis des éléments plus passionnels du débat. La question du chauffage électrique mérite de ne pas se résumer à des choses mille fois entendues sur le nucléaire.

Une innovation majeure serait d'anonymiser les contributions pour atténuer la dépendance des experts aux lobbies, qui est bien réelle. Tous les gens qui connaissent les problèmes techniques sont ou ont été payés un jour ou l'autre par les compagnies d'énergie...
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Commentaire par Philippe
lundi 27 avril 2009 21:22
Le moyen de chauffage le plus efficace actuellement est la pompe à chaleur, avec un rendement de 3; ce qui signifie que pour chaque kWh consommé, 3 kWh de chaleur est diffusée dans le bâtiment. Le principe est celui du réfrigérateur "à l'envers" : on refroidit une source froide (à l'extérieur du bâtiment) pour réchauffer une source chaude (à l'intérieur).
La source froide peut être l'air extérieur (le plus simple), un forage, une piscine. Le nec plus ultra est d'utiliser le sol comme source froide, on parle alors de géothermie et là on a vraiment l'impression d'être à la pointe de l'écologie : on se chauffe en récupérant la chaleur du sol!
Quand on parle de chauffage électrique, on pense immédiatement au convecteur "grille pain" subventionné par EdF pour écouler son électricité nucléaire. C'est oublier que la pompe à chaleur et la géothermie "tendance" ne sont finalement que du chauffage électrique à fort rendement.
Le vrai chauffage écologique, c'est la chaleur animale et le pull à col roulé.
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Commentaire par Chauffage
samedi 29 août 2009 12:31
Effectivement la pompe à chaleur fonctionne avec de l'éléctricité. Mais le premier but est de limiter la consommation éléctrique pour se chauffer et pour cela elle est très rentable. Les performances des pompes à chaleur ne font que s'améliorer depuis 10 ans, mais ce n'est pas le remède miracle. L'isolation et la VMC constituent aussi de bons moyens de faire des économies.