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Une idée du MIT : des sphères sous les éoliennes flottantes


mercredi 08 mai 2013

Immerger 1000 dômes des Invalides au fond de la mer : une utopie loufoque ou une idée pleine de promesses conduite par les chercheurs du MIT ?


Les éoliennes flottantes présentent de multiples avantages (cf les articles de la chaîne Energie sur l'essor de ces éoliennes, sur les avantages de l'éolien marin et sur les projets français en ce domaine) mais elles ne résolvent toujours pas la question de l'intermittence de l'énergie du vent.

Des chercheurs du MIT travaillent actuellement sur une idée originale : placer sur le fond de la mer, en dessous des éoliennes flottantes, de grandes sphères de béton qui assureraient à la fois l'ancrage des pylones et le stockage de l'électricité produite.

L'électricité excédentaire produite lorsque l'éolienne tourne à plein régime serait utilisée pour alimenter une pompe qui viderait la sphère de l'eau de mer qu'elle contient. Lorsque la production de l'éolienne faiblirait, l'eau de mer serait de nouveau admise dans la sphère, faisant tourner une turbine couplée à un générateur.

La sphère devrait être de grande taille : 30 mètres de diamètre, soit un peu plus que la coupole de l'église des Invalides à Paris, avec une paroi épaisse de 3 mètres pour résister à la pression de l'eau. Son poids assurerait le maintien de la sphère au fond de la mer, même lorsqu'elle est vide.  Selon les calculs des chercheurs du MIT, une telle sphère pourrait emmagasiner jusqu'à 6 MWh, et 1000 sphères pourraient assurer pendant plusieurs heures la production d'une centrale nucléaire. L'électricité pourrait être produite à la demande, avec une grande flexibilité.

Connectée au réseau terrestre, la sphère pourrait emmagasiner l'électricité d'autres sources, par exemple des parcs solaires installés sur le rivage ou même de centrales à flamme qui pourraient ainsi fonctionner de façon plus régulière.

Les chercheurs du MIT ont travaillé sur le coût de construction et de mise en place de ces énormes sphères, qui devraient être conduites sur la zone d'immersion par des barges spécialement construites. Ils estiment le coût à 12 millions de dollars pour chaque système. Le coût du kWh produit se monterait à 0,06 dollar, ce qui est jugé économiquement viable.

Un prototype de 75 cm a été construit en 2011 et l'équipe de chercheurs prévoit d'autres prototypes ayant des diamètres de 3 à 10 mètres, qui seront testés en mer. Pour limiter les émissions de CO2 liées à la fabrication du béton, les chercheurs proposent d'utiliser les déchets de combustion des centrales à charbon.

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3 commentaire(s)
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Commentaire par papijo
jeudi 09 mai 2013 22:14
C'est vraiment ce que l'on appelle dans mon midi natal une "couillonade" ! Le principe de pomper et turbiner de l'eau entre 2 réservoirs situés à des niveaux différents est connu et utilisé un peu partout (chercher "STEP" sur Wikipedia). Mais, il faut oser proposer de concurrencer ces STEPs en remplaçant les lacs de montagne (plus ou moins artificiels) par des réservoirs de béton de 3 m d'épaisseur pour être moins cher. Et pour faciliter l'entretien, placer les pompes et les turbines au fond sous 200 à 300 m d'eau ! Une question, l'article de départ ne serait pas sorti le lendemain du 31 mars, par hasard ?
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Commentaire par Alain77
samedi 11 mai 2013 11:49
Moyen, moyen , je pense aussi effectivement qu'une seule STEP même artificielle serait plus pertinente. En plus on peut imaginer que les éoliennes flottantes seront mobiles à terme pour mieux profiter du vent ......
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Commentaire par Patrick
jeudi 03 octobre 2013 18:54
Non, pas si idiot... Les sites disponibles pour des STEP côtières en France sont extrêmement peu nombreux (une douzaine) et tous sont en zone habitée (autant dire qu'on ne pourra jamais les réaliser). Des STEP sous marines en zone d'exclusion de pêche (de par la présence des éoliennes) ne gêneraient pas grand monde... Toute idée est bonne à prendre, on fera le tri après expérimentation...