Par François Dauphin
- Expert international énergie
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François Dauphin est ingénieur INSA Génie Electrique 1984, Supélec 1985 et diplômé de l'Ecole de Management de Lyon en 2002. Il est depuis janvier 2012 en charge du développement pour les pays francophones...
Solaire photovoltaïque: et si les collectivités locales intervenaient…
Par François Dauphin
- Expert international énergie
mercredi 05 janvier 2011
Beaucoup se lamentent sur les blocages imposés à l’éolien et au solaire. Soyons positifs. Voici peut-être une solution: l’entrée en scène des collectivités locales et, pourquoi pas, du groupe Total…
De Bruxelles, en s'appuyant sur le droit européen qui peut rappeler Paris aux bonnes pratiques? Ou pourquoi pas des collectivités locales en utilisant le levier des plans « énergie-climat » ?
Reprenons le problème à sa source. Après avoir imposé une réglementation drastique au secteur éolien et alors que plusieurs appels d'offres pour le développement des énergies renouvelables sont au point mort, le gouvernement vient de porter un coup fatal au secteur du photovoltaïque en instituant un moratoire de 3 mois sur les nouveaux permis.
Au-delà des explications proposées par le gouvernement, ces crises successives sont révélatrices de dysfonctionnements profonds dans la gouvernance énergétique française.
Les blocages des technostructures parisiennes
Tout d'abord la thématique des énergies renouvelables est officiellement du ressort du ministère de l'écologie mais la crise financière et la dernière réorganisation gouvernementale ont considérablement renforcé l'influence de Bercy. Ce pouvoir est d'autant plus prégnant que le gouvernement ne dispose pas d'un plan crédible et financé pour les 23 % d'énergies renouvelables qu'il s'est engagé à réaliser d'ici à 2020. Une loi de programmation est bien votée au parlement mais elle passe sous silence les thématiques du financement, de l'emploi et de la fiscalité.
Et si ce plan n'a pas été produit par le gouvernement, il n'existe pas non plus au sein du Syndicat des Energies Renouvelables. Celui-ci est, fort justement, vu comme un conglomérat de secteurs dont chacun défend son pré carré plutôt que comme une organisation porteuse d'une refondation de notre modèle énergétique. Dans un tel contexte, comme le constatait récemment le président du groupe UMP à l'Assemblée, il est aisé pour la haute administration de reprendre la main. Nommer un ancien administrateur d'EdF, spécialiste de l'énergie nucléaire, pour trouver une solution de long terme pour le secteur photovoltaïque en représente le point d'orgue.
Afin de contourner les blocages de la technostructure parisienne, les téméraires qui croient encore dans le développement incontournable des énergies renouvelables devront manifestement trouver des appuis en dehors des parties prenantes actuelles.
Le collectif Touche Pas A mon Panneau Solaire a déjà pris l'initiative de recourir à la Commission Européenne en engageant une procédure de manquement à l'encontre de l'Etat Français. Cette procédure vise à démontrer l'impossibilité d'atteindre les 23 % d'énergie renouvelable sur la base des actions actuellement mises en œuvre. Cette stratégie, qui s'est avérée gagnante pour résoudre la crise de l'eau en Bretagne, reste une stratégie de défense qui ne portera ses fruits qu'à long terme.
Les collectivités locales présentent une option permettant d'agir à plus court terme. Celles-ci doivent en effet produire dès 2012 un plan énergie climat. Disposant d'une parfaite vision des ressources, elles peuvent plus aisément identifier les gisements d'énergie locale et les solutions à apporter pour débloquer les projets. Les départements peuvent en outre utiliser les compétences des syndicats d'électricité pour devenir les réels promoteurs d'une telle politique. Enfin elles ont, via les renouvellements de concessions du réseau électrique, la possibilité de reprendre totalement la maitrise de leur réseau si elles l'estiment indispensable. Reste que leurs moyens financiers actuels sont limités et qu'ils seront insuffisants pour promouvoir une technologie encore dispendieuse comme le photovoltaïque.
Et pourquoi pas le groupe Total ?
Les entreprises du secteur du bâtiment sont aussi des acteurs à ne pas négliger sur le moyen terme. Les engagements du grenelle de l'environnement en faveur de bâtiments à énergie positive impliquent de facto que les promoteurs devront mettre en œuvre des technologies efficaces de production d'énergie délocalisée. Le photovoltaïque deviendra nécessairement partie intégrante des éléments d'architecture de demain. En outre, nos groupes de BTP sont des leaders internationaux et offrent une réelle option pour exporter un savoir-faire français dans le domaine des éco-constructions et des éco-quartiers.
Le dernier acteur à ne pas négliger est le groupe TOTAL. Lorgnant sur un marché de plus de 700 milliards d'Euros, celui-ci a confirmé, lors de sa dernière assemblée générale, que le solaire faisait partie intégrante de ses investissements d'avenir. C'est du reste l'un des rares acteurs français à investir dans des actifs industriels à forte valeur technologique comme sa récente prise de contrôle de la société Konarka spécialisée dans les cellules organiques. Patrick de La Chevardière, le directeur financier du groupe, confiait fin 2009 aux actionnaires que si les investissements n'étaient pas plus importants, c'était en partie due à l'immaturité des technologies et l'instabilité des politiques de soutien des gouvernements. Sur ce dernier point, il avait amplement raison mais il n'est jamais trop tard pour le faire mentir.
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enfin un debut de verité sur tous les chiffres faussés publiés depuis des mois cherchant à denigrer les energies renouvelables..mais ce n'est pas suffisant..il faut chercher les vrais chiffres et les publier au grand public qui reste "intoxiqué" par les contre verités marteler depuis des mois..alors OUI le photovoltaique est une des solutions d'avenir ..d'ailleur il n'y a que la France qui a pris 15 ans de retard...Le groupe TPAMPS se tient à la disposition de tous les journalistes qui voudraient avoir les vrais chiffres et les realités du terrain...
pour mon compte, tant qu'il y aura " ce que j'appel un marché artificiel " soutenu par nous tous sur notre facture EDF ...je n'investirais pas dans les panneaux solaires . j'aurais trop mauvaise conscience ...gagner de l'argent sur le dos des plus modestes ...sans rien faire ...j'aime pas trop...mais bon . Ce qu'on peut espérer c'est que ce business et concurrence permette de réaliser des panneaux tjs plus performants. ...alors peut être ! ...Regismu dit qu'on a pris 15 ans de retard ....moi je pense que les choses vont évoluer trés vite et qu'il faut peut être mieux avoir 25 ans de retard !!! les derniers seront les premiers .
Et pourtant, le photovoltaïque est beaucoup trop subventionné (7 à 20 fois plus que l'éolien) si on prend pour base les panneaux intégrés aux toits des maisons. Le jour où les consommateurs verront le vrai prix de la subvention sur leurs factures EDF, ils changeront d'avis... mais ça n'arrivera pas... et le gouvernement préfèrera bloquer les projets plutôt que de présenter la facture... la seule solution économiquement viable (même si beaucoup de français la déteste) est l'éolien parce qu'il est très peu subventionné voire pas du tout s'il est placé dans une zone ventée (2.8c/kWh si plus de 2400h/an). A ce prix de rachat, l'éolien est moins cher que le nucléaire... et c'est la solution qu'à choisie l'Espagne en la complétant par un peu de nucléaire, des centrales à gaz et en utilisant les barrages en "pompage-turbinage" seul moyen industriel de stocker l'énergie quand les éoliennes produisent en excès.
En bout de course ça fera 24 ctmes sur notre facture EDF TTC . Je suis désolé mais soit vous êtes mal renseigné soit vous êtes un de ces menteurs de promoteur éolien .
Vous avez raison sur un seul point c'est que les Français détestent.
oui cette technologie a la production aléatoire et complétement disproportionnées a cause de la faible densité de l'air . Sur terre , comme sur mer, elles détruisent les paysages , la beauté , la nature , la valeur immobilière , les écomomies liées au tourisme . Voilà la réalité ......un médiator . faibles , irrégulières , polluantes et destructrices ......le plus mauvais choix .
En même temps, si on considere que l'investissement éolien initial doit etre amorti en 15 ans, cela nous donne:
1 700 000 € du MW installé / (2400 x 15ans) soit 36000h = 47.22 €/MWh
La marge constatée est donc de 82 - 47 = 35 €/MWh pour payer les frais fixes, benefices, maintenance et provisionner le remplacement machine ou le dementelement!
Il est évident qu'il sera difficile pour les promotteurs eoliens de vendre le MWh moins cher qu'EDF ne le rachete aujourd'hui!
DONC: Payer tres cher quelque chose d'inutile est idiot!
Concernant le PV, Je l'ai dit et répété, le MWh à 580 € pour la vente par les particuliers et à 380 € le MWh pour les PV au sol, est une idiotie encore plus grande!!!
Allez Nathalie ... On est avec toi ! Débarrasse nous de ces inepties qui grévent lourdement le budjet de la France!
Il faut investir dans les économies d'energies.... Les vraies! celles qui consistent à baisser les consommations de chauffage des Français, celles qui donnent du travail aux Français... Celles qui font travaller l'industrie Française!
trois raisons pour les écarts de prix avec les autres pays : les critères d'intégration et procédures administratives plus compliquées + une concurrence moindre
enfin vus les tracas énormes dans les relations avec EDF et ERDf je vous déconseille de vous lancer dans un projet si ce n'est "que pour faire de l'argent"
Votre idée de faire apparaitre le prix des subventions pour les ENR me semble pertinente ; elle aurait le mérite d'éviter que le gouvernement n'organise une désinformation sur le sujet et de sensibiliser les citoyens à l'importance d'économiser l'énergie
En revanche si nous voulons centrer notre stratégie ENR sur l'éolien il nous faudrait au moins 2 GW installé chaque année ... pas sur que l'opinion suive enfin il existe d'autre moyens industriels de stockage (sel de nitrate et cavité saline notamment)
se référer à 580 €/MWh me semble peu judicieux car c'est maintenant une part infime des projets. Votre chiffre de 380 €/MWh est par ailleurs erroné les fermes au sol sont au tarif de 276 €/MWh et baisseront ensuite de 10 % chaque année. L'énergie PV reste néanmoins très chère à ce jour et le développement doit être suffisant pour permettre les avancées technologiques mais contrôlé dans son volume jusqu'à la parité réseau.
Vous avez doublement raison, car le rachat à 380€ n'existe pas… Il s'agit de 370€ pour l'intégration simplifiée.
Mais bon... le problème est exactement le même mais, merci de votre remarque qui ne sert à rien.
Que le rachat en intégré à 580€ MWh vous semble normal et en tout cas, peu judicieux d'en parler... N'est justement… pas normal !
C'est près de 1000 % du prix marché (60 €) ! Et près de 2000% du prix de revient nucléaire (31 €) !
Désolé si ce que j'écris vous heurte, mais c'est comme ça ! Avec en plus une superbe injustice entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas… s'équiper !
Mais la réalité, c'est que la majorité des Français (ceux qui ne peuvent pas) payent pour la minorité (ceux qui peuvent !!!).
D'autres part, comment justifiez-vous d’un développement suffisant dans le temps pour obtenir une parité de tarif ? C’est un peu facile d’aligner des mots, mais, techniquement et financièrement, je veux qu’on m’explique comment on fait ?.
Pour finir, je voudrais que vous m’expliquiez également, votre stratégie ENR à 2 GWe/an ? Vous trouvez que la France à trop d’argent ?
2 GWe/an, ça coûte aux Français, en On Shore : 3.4 milliards d’€ !
Votre stratégie ressemble plus à une stratégie à 2… Balles !!! Vous ne trouvez pas ?
Je suis tres surpris qu'un Supelec tienne ce langage!
http://www.photovoltaique.info/IMG/pdf/dossier_69_p046053_1_-2.pdf