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  François Dauphin est ingénieur INSA Génie Electrique 1984, Supélec 1985 et diplômé de l'Ecole de Management de Lyon en 2002. Il est depuis janvier 2012 en charge du développement pour les pays francophones...

Electricité verte : vive la crise !


vendredi 14 décembre 2012

Le rapport annuel de RTE sur la pointe d'hiver indique que nous ne sommes pas loin des objectifs en matière de renouvelables. Mais, malheureusement, grâce surtout à la crise qui fait baisser la production...


La publication par le réseau de transport d'électricité du rapport annuel sur le passage de la pointe d'hiver est l'occasion indirecte de faire un point sur nos résultats en matière de développement d'électricité renouvelable. Il permet de comparer les estimations de RTE, acteur particulièrement bien placé en matière de suivi des raccordements des moyens de production d'électricité, avec les objectifs que le gouvernement a défini en application de la directive européenne sur le développement des énergies renouvelables.

Le premier angle d'analyse concerne la puissance installée. Sur ce critère, le boom du photovoltaïque des années 2010/2011 a permis de compenser le ralentissement de l'éolien et nous sommes actuellement en phase avec nos objectifs. Les perspectives à moyen terme sont en revanche moins optimistes. Nous allons en effet cumuler un effondrement du marché du photovoltaïque, un ralentissement notable du marché de l'éolien terrestre, un retard de plus de quatre ans sur l'éolien off shore et une stagnation de la production hydraulique. Au final, les perspectives du RTE montrent un retard de plus de 10 GW dès 2017. C'est trois fois la puissance récemment attribuée dans le cadre des appels d'offre sur l'offshore.

Si le photovoltaïque nous permet de tenir nos résultats en matière de puissance installée, il n'en est pas de même côté production énergétique. A puissance égale la production photovoltaïque est en effet trois fois moindre que celle d'une éolienne terrestre et cinq fois moindre qu'une éolienne en mer.

Si l'année 2011, a été particulièrement mauvaise en matière de production hydraulique, le retour possible sur les tendances historiques ne permettrait néanmoins pas de combler un déficit qui se creusera de manière importante à partir de 2015, date à laquelle les éoliennes offshore étaient censées rentrer en fonctionnement.

Si les résultats en production énergétique sont décevants, il convient de noter que nos engagements ne sont en réalité pris ni en puissance, ni en énergie mais en pourcentage de notre consommation électrique finale (y compris l'autoconsommation du secteur énergétique). Notre objectif est d'atteindre 23 % en 2020.

En prenant ce critère d'analyse, nos résultats sont pour le moins singuliers. Les chiffres du RTE montrent en effet que la crise économique actuelle a eu un impact considérable sur la consommation électrique nationale qui se situe actuellement plus de 10 points en dessous des prévisions de 2010. La conséquence directe est, qu'en valeur relative, la part des énergies renouvelables reste plus ou moins en ligne avec les objectifs annoncés jusqu'en 2015 ... mais divergeraient de nouveau en cas de reprise économique.  Une modélisation rapide montre que nous serions en mesure d'atteindre nos objectifs en cas de poursuite de la période de stagnation économique jusqu'en 2017. Comme quoi à toute chose malheur est bon.

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4 commentaire(s)
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Commentaire par carlino
mardi 18 décembre 2012 14:33
ainsi en concentrant toute notre énergie ( Euros ! ) sur les économies d'énergie ,justement, on pourrait atteindre nos objectif sans ces saloperies d'éoliennes qui nous bousillent notre environnement et cadre de vie ...sans parler de l'immense gaspillage que représente cette technologie aléatoire . On peut aussi rebondir sur la question ...qu'est ce que de l'électricité verte ...? l'hydrolique oui , le solaire moyen , l'éolien industriel avec tous ces effets pervers certainement pas .
[2]
Commentaire par payeur
mardi 18 décembre 2012 16:15
Les ENR sont une pure escroquerie. Arrêtons avec ça !
[3]
Commentaire par jmdesp
jeudi 20 décembre 2012 02:26
Mais sur quels chiffres, l'auteur pense-t-il se baser ? Le PV en Allemagne à 10% face aux tout, tout meilleurs parcs éolien offshore du Danemark? Qui atteignent même eux à peine 45% ? Seulement les chiffres français, cf rapport RTE bilan électrique 2011, c'est 15,3% pour le PV et 21,3% pour l?éolien on-shore. L'écart est donc bien moins élevé. Et pour l'off-shore, les chiffres pertinents sont plutôt ceux Anglais, les parcs qui près de Londres avec les vents de la manche atteignent difficilement 30%. Vu que les développeurs en demande 228?/MWh, clairement ils ne s'attendent pas beaucoup plus.
[4]
Commentaire par Dauphin Francois
jeudi 10 janvier 2013 11:47
pour répondre à la question de jmdesp nos objectifs (en MW et TWh) ont été défini par le gouvernement en 2009 pour la décénie 2010-2020 et fourni à la commission européenne dans le cadre de l'application de la directive européenne pour le développement des ENR. Le document est en ligne sur le site du ministère de l'écologie. les projections sont celles fournies en décembre 2012 par le RTE et sont aussi disponibles sur le site internet du RTE. Cdt.
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  François Dauphin est ingénieur INSA Génie Electrique 1984, Supélec 1985 et diplômé de l'Ecole de Management de Lyon en 2002. Il est depuis janvier 2012 en charge du développement pour les pays francophones...

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