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Ancienne responsable d’une agence de conseil en communication, Sophie d’Anhalt a quitté le monde de la publicité pour celui de la presse professionnelle de l’environnement...

Il va faire chaud : Paris s'adapte


mardi 27 octobre 2015

Après avoir engagé la chasse au carbone, et tenté d'atténuer ses émissions, la capitale française se prépare aux conséquences des changements climatiques, en s'adaptant.


Voir l'Usine à GES

Après l'atténuation, l'adaptation. Huit ans après la publication de son premier Plan climat énergie territorial, la Ville Lumière pose les fondations d'une cité appelée à vivre désormais dans un climat surchauffé.

Fin septembre, Célia Blauel, adjointe à l'Environnement a présenté la stratégie d'adaptation parisienne.

Les prévisions de Météo France

Ce programme est, en fait, calé sur de récents résultats de plusieurs programmes de recherches menés par Météo France. Sur l'évolution des températures, par exemple. D'ici à la fin du siècle, le climat parisien devrait s'échauffer de 2 à 4 °C. Autre certitude, le nombre de jours chauds (plus de 25 °C), très chauds (plus de 30 °C) et extrêmement chauds (plus de 35 °C) devrait sensiblement augmenter. A contrario, le nombre de jours froids fondra comme beurre sur musaraigne.
 
En partant de ces hypothèses, climatologues, urbanistes et météorologues ont testé différentes options possibles. Finalement, c'est une combinaison de solutions qui semble offrir la meilleure des résiliences possible : végétalisation des quartiers, accroissement de l'albédo des façades et des toitures (leur pouvoir réfléchissant) et réduction des consommations d'énergie. Une stratégie validée par les programmes Epicea et Vurca.

Plus de place au végétal

Pour l'essentiel, l'administration d'Anne Hidalgo a repris ce triptyque salvateur en l'étoffant. La Capitale va donc laisser plus de place au végétal au sol et sur les toitures, ce qui contribuera à limiter le phénomène de l'îlot urbain de chaleur.

L'Hôtel de ville entend aussi sécuriser l'approvisionnement en eau, en énergie et en alimentation. De nouveaux puits d'accès à la nappe d'eau profonde seront forés. Ils alimenteront, notamment, un réseau de nouvelles fontaines.

Pour l'électricité, les réseaux de distribution seront renforcés. Et la production d'électrons verts sera triplée d'ici à 2024. La Ville Lumière estime consommer 17% d'énergies renouvelables ou de récupération (chauffage urbain issu de la chaleur produite par les incinérateurs de déchets).

Paris, zone agricole ?

Plus étonnant pour une ville dense : l'agriculture urbaine. Paris prévoit de mettre en culture 33  hectares de champs et de potagers urbains d'ici à 2020. À plus long terme (2050), le quart de l'alimentation consommée par les Parisiens devra être produit dans la région. 

Plus près de nous, en 2017, Paris révisera aussi son Plan climat énergie territorial, dont la dernière mouture date de 2012. Objectif : abattre de 75% les émissions de gaz à effet de serre entre 2004 et 2050, réduire d'un quart la consommation énergétique de 25% en 2020, et produire 25% d'énergies renouvelables et de récupération en 2020.

Il faudra mettre les bouchées doubles : entre 2004 et 2009, la Capitale n'a réussi à diminuer que de 4% ses émissions de GES et à baisser de 4,6% sa consommation énergétique.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par papijo
mercredi 28 octobre 2015 09:25
"Il va faire chaud : Paris s'adapte" Moi aussi, je me suis adapté. J'habitais dans les Yvelines, et, il y a plus de 20 ans, des climatologues savants nous avaient expliqué que dans quelques années, le climat de la région parisienne serait au moins aussi chaud que celui de la région toulousaine d'où je suis originaire. Aussitôt, je me suis dit, "Super, je vais m'adapter !" J'ai, par exemple ramené des pieds de figuiers que j'ai plantés devant un mur face au sud, pour le cas où le réchauffement aurait un peu de retard. Résultat, après 20 ans, mes figuiers ont bien grandi ... mais je n'avais toujours pas de figues, ou bien des figues que le gel de novembre avait "ramollies" ! En conclusion, arrivé à l'âge de la retraite, j'ai abandonné la région parisienne, et j'ai retrouvé les figuiers de la région toulousaine, avec des figues bien mûres dès la fin août, comme quand j'étais gamin ! Et je suis même prêt à accepter quelques degrés de plus !
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