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Cofondé en 1999 par Matthieu Courtecuisse aux côtés de quatorze associés internationaux, Sia Partners, cabinet de conseil indépendant, compte 550 consultants pour un chiffre d'affaires de 88 millions...

L'économie circulaire commence à s'imposer


vendredi 04 décembre 2015

Le modèle économique classique consiste à « produire, consommer, jeter ». L'économie circulaire vise à limiter le gaspillage des ressources et l'impact environnemental, en augmentant l'efficacité à toutes les étapes de la production au recyclage.


Cet article est extrait d'un dossier très complet de SIA-Partners publié à l'occasion de la COP21 : «L'économie verte bouleverse le secteur de l'énergie ».

Depuis le développement de l'industrie, le modèle économique mondial est basé sur un modèle linéaire du type « produire, consommer, jeter ». Durant le 20ème siècle, s'est développée une société de consommation qui a augmenté de façon considérable son prélèvement sur les ressources
naturelles. D'après l'ONG américaine Global Footprint Network, la consommation annuelle de l'humanité a aujourd'hui dépassé la capacité de la planète à renouveler les ressources consommées : le modèle linéaire a donc atteint ses limites. Dès lors, on peut se demander comment maintenir
le niveau de croissance, quand la plupart des ressources minérales stratégiques telles que le plomb ou le cuivre seront bientôt épuisées ?

Les trois piliers de l'économie circulaire

L'économie circulaire vise à changer de paradigme par rapport à l'économie linéaire, en limitant le gaspillage des ressources et l'impact environnemental, et en augmentant l'efficacité à tous les stades de l'économie des produits. Contrairement au modèle linéaire qui se contente de consommer des ressources, le modèle circulaire envisage la réintroduction du produit dans la phase de production.
Ce nouveau modèle part d'un principe simple : les ressources dont nous avons besoin pour maintenir nos niveaux de vie vont venir à manquer et leurs prix seront alors très élevés. Dès lors, il est fort probable que la source d'approvisionnement la moins chère soit de récupérer les ressources stockées dans les produits usagés, d'où la nécessité de penser dès la conception du produit à la circularité des ressources qu'il renferme.

L'économie circulaire est basée sur trois piliers que sont la gestion des déchets, l'offre des acteurs économiques et le comportement des utilisateurs. Afin de produire des résultats notables, ce modèle économique ne doit négliger aucun de ces trois piliers.

En France, une entrée récente

Depuis quelques années, la notion d'économie circulaire apparaît en France et fait peu à peu son entrée dans la loi. Ainsi, un article complet de la loi sur la transition énergétique pour la croissance
verte, votée en 2015, lui est consacré.
Cet article se traduit par des actions concrètes telles que la réduction de 50% des quantités de produits manufacturés non recyclables mis sur le marché national avant 2020 ou encore
l'interdiction de tous les emballages et sacs en matière plastique oxo-fragmentable. L'économie circulaire ne s'adresse pas seulement aux acteurs publics en charge du développement
durable et territorial. Les entreprises, en recherche de performances économiques et environnementales, y trouvent aussi leur compte, tout comme la société toute entière qui peut
ainsi réinterroger ses besoins et sa manière de consomme

L'exemple du Japon

Le Japon fait figure d'exemple à suivre puisque, en envisageant l'économie circulaire comme un levier de croissance économique, ce pays a réussi à découpler sa croissance économique de sa consommation. Il est intéressant de noter que ce modèle a été appliqué sous la contrainte, à cause d'un manque de place pour stocker les déchets et d'une forte croissance démographique.
Il s'agit d'une situation qui pourrait affecter de nombreux pays dans les prochaines décennies. Le dispositif législatif nippon, officialisé en 2000 par une loi-cadre associée, est décliné par secteurs d'activité et par catégorie de produits pour tenir compte des spécificités et des différents niveaux de maturité des industries du recyclage. Il se démarque aussi par sa dynamiqued'amélioration continue. Les objectifs fixés par l'Etat nippon, en concertation avec des professionnels, sont régulièrement revus
pour tenir compte de l'évolution technologique et des résultats atteints. Selon le gouvernement, 650 000 emplois auraient ainsi été créés en l'espace de sept ans, en particulier dans le domaine
des biens de consommation finale et des matériau

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1 commentaire(s)
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Commentaire par Alain Le Gargasson
samedi 02 avril 2016 15:35
Je vous conseille de lire les livres de Mr. philippe bihouix et de visionner ses conférences. Des grands mots compliqués, un petit problème comment l´appliquer à l´agriculture. Le pétrole sert à fabriquer les engrais (180 millions de tonnes de fertilisants (N-P-K)) et les insecticides indispensables à l'agriculture moderne. Sans eux, les rendements s'effondrent. Le diésel (100 à 150 litres pour ha/an pour planter, traiter et récolter). De 1900 à 2000, la production mondiale a augmenté de 600%. Et la population en conséquence est passé de 1,7 à 6,8 milliards et ne pourra plus être nourrie suffisamment. Il suffit de regarder la Corée du Nord où la production a diminué de 40% (sans engrais et diésel) et la faim a tué 2 millions de personnes pour imaginer le futur de l´humanité car dans 20 ans nous aurons passé le pic de production du phosphore non recyclable, sans parler du pétrole et gaz. Économie circulaire?
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