Par Sia Partners
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Trois mois avant la COP : qui veut quoi ?
Par Sia Partners
lundi 31 août 2015
La COP21 s'ouvrira dans trois mois. Au 28 août 2015, 56 pays ont publié leurs contributions pour la conférence climat de Paris. Premier bilan des efforts que les pays sont prêts à fournir pour préserver la planète.
Les pays développés
Les pays développés se sont engagés à opérer une réduction absolue de leurs émissions, mais avec une sélection de critères plus ou moins contraignants.
Les pays européens forment un groupe homogène situé dans le prolongement du protocole de Kyoto avec l'ambition de réduire leurs émissions de GES de 40% d'ici 2030 et la Russie de 25 à 30% par rapport au niveau de 1990 d'ici 2030; le Canada et la Nouvelle-Zélande tablent sur une réduction de 30% d'ici 2030 par rapport à 2005, proche des 26% d'ici 2025 envisagés par les Etats-Unis, des 26% de réduction par rapport à 2005 prévus par l'Australie d'ici 2030 et des 26% d'ici 2030 annoncés par le Japon par rapport à 2013.
Promesses comparables ? Derrière cette différence de date, se cachent en réalité des enjeux stratégiques. En effet, dans les pays nord-américains, les émissions étaient plus élevées en 2005 qu'en 1990. Pour comparaison, si les Etats-Unis voulaient s'aligner sur les engagements de l'Union Européenne, il faudrait qu'ils réduisent leurs émissions de 42% d'ici 2025 par rapport à 2005. Quant au Japon, le choix de l'année 2013 n'est pas anodin ; il s'agit du pic des émissions, conséquence de l'arrêt de la production nucléaire après Fukushima. Finalement, les pays européens et la Russie bénéficient pour leur part pleinement du choix de l'année 1990, date depuis laquelle les émissions de GES n'ont cessé de diminuer mécaniquement avec la décarbonisation de l'industrie.
Ainsi, malgré un niveau d'industrialisation homogène et une contribution similaire au réchauffement climatique, ce groupe de pays peine manifestement à se réunir autour d'une ambition commune. Derrière les objectifs affichés de baisse des émissions, la délocalisation de l'industrie, la prise en compte des forêts et le recours aux mécanismes internationaux diminuent fortement les efforts qu'ont à fournir ces pays pour respecter leurs engagements. A l'orée de la COP21, la question cruciale est de déterminer si ces faibles efforts affichés sauront convaincre le reste du monde et lancer une dynamique globale.
Les pays à revenu intermédiaire (Chine, Brésil ...)
Ce groupe de pays était à tort noyé dans la masse des pays en développement, alors que leur comportement vis-à-vis du climat est à mi-chemin entre Pays les Moins Avancés (PMA) et pays développés. Pourtant, ils représentent l'une des clés pour assurer un tournant majeur dans les négociations pour le climat. Bien qu'encore faiblement émetteurs, notamment si l'on considère les émissions par habitant, ces pays vont atteindre d'ici le milieu du siècle des niveaux d'émissions qui se rapprochent de ceux des pays riches. Ainsi, la Chine émet déjà à elle seule un quart des GES mondiaux et le Brésil avec la déforestation n'est pas l'inoffensif spectateur qu'il aimerait être puisqu'il se place parmi les cinq plus gros émetteurs de la planète.
Pourtant, les engagements climatiques sont aujourd'hui perçus comme un frein à la croissance économique, fortement stimulée par une industrie carbonée, délocalisée des pays riches et dont ces nouveaux pays industriels portent les conséquences climatiques sans en consommer les produits finis. De fait ces pays ne s'engagent pas sur des réductions absolues comme les pays riches mais sur de la mitigation, c'est-à-dire une réduction par rapport à des scénarios « Business As Usual » (qui correspondent à l'évolution qu'auraient dû avoir les émissions de GES en l'absence de mesures de protection du climat ) ou en intensité énergétique par rapport au PIB en dollars (/$PIB). La Chine et Singapour ont ainsi opté pour des réductions de 45% et 36% des émissions/$PIB par rapport à l'année 2005 alors que la Corée du Sud (37%), le Maroc (32%) et le Mexique (40%) prévoient des réductions par rapport au scénario au fil de l'eau. Un point notable à souligner est qu'une proportion non négligeable de ces contributions est inconditionnelle, c'est-à-dire que les réductions seront menées sans l'aide financière des pays riches ce qui dénote une implication des pays de ce groupe plus forte qu'elle n'a pu l'être par le passé.
Les pays les moins avancés et pays insulaires
Les PMA et les Etats membres de l'AOSIS n'ont pas contribué et ne contribuent aujourd'hui que très peu au réchauffement climatique. Pourtant, ils en seront les principales victimes. L'enjeu pour ces pays est donc triple : garantir de la part des pays pollueurs de véritables engagements pour diminuer leur impact sur le réchauffement, obtenir un soutien financier et technologique de la part des pays développés et privilégier les mesures d'adaptation pour construire d'ores et déjà une économie soutenue par des technologies faiblement émettrices. Ce groupe attend donc des signes conséquents de la part des pays développés pour juger de leur implication.
Des pays qui freinent
La COP21 c'est presque demain. Des pays qui freinent des quatre fers à prendre des engagements. L'Australie a joué la montre et n'a publié sa contribution que tardivement (le 11/08) alors qu'elle est le 12ème pays le plus pollueur pendant que l'Inde (6,3% des émissions mondiales) et le Brésil (4% des émissions mondiales) essayent de minimiser leur implication. En attendant la date butoir de début novembre à laquelle tous les Etats doivent avoir soumis leur contribution prévue, les pays vont continuer de publier leurs propositions, avec une attente particulière des quelques pays qui permettront de couvrir 80% des émissions, condition minimale nécessaire évoquée par l'Union Européenne pour une entrée en vigueur du protocole
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6 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
lundi 31 août 2015 21:49
Les engagements climatiques ne doivent pas être considérés comme un frein à la croissance économique, mais comme la possibilité de retrouver la croissance. Qui serait capable de nous le faire comprendre?
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Commentaire par Gépé
lundi 31 août 2015 21:55
Il faut partir d'un raisonnement purement économique qui proposerait une solution favorable également au climat. Cherchez bien!
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Commentaire par un physicien
mardi 01 septembre 2015 09:14
Tout le monde est d'accord pour que les autres fassent des efforts et tout le monde trouve de bonnes raisons pour ne rien faire ou presque avant les calendes grecques.
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Commentaire par Gépé
mercredi 02 septembre 2015 09:31
Si on rate la CPOP21 ce n'est pas grave; cela permettra de discréditer le pouvoir socialiste. Cela nous permettra d'agir indépendamment et de donner l'exemple de ce qu'il faut faire pour retrouver la croissance et sauver le climat.
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Commentaire par Gépé
jeudi 03 septembre 2015 09:19
La solution consiste à basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique. Cela revient à réduire le cout du travail, donc réduire le chomage et à augmenter le prix de l'énergie, donc protéger le climat.
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Commentaire par Hervé
jeudi 03 septembre 2015 22:08
Vous savez Gepe, j'ai le sentiment que le parti socialiste est déjà discrédité. Au point ou ils en sont, les sommet peut échouer lamentablement que ça n'aura aucune importance.
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