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Obama et le nucléaire : « pro » et « anti » pas d'accord en France
vendredi 17 juillet 2009
Radicalement opposés, le réseau «Sortir du nucléaire» et le groupe Areva ont engagé un débat argumenté sur le développement du nucléaire dans le monde. Ils divergent sur le sens de la politique Obama
La chaîne Energie de Lexpansion.com souhaite depuis sa création être un lieu de confrontation des idées, même antagonistes, sur tous les sujets de l’énergie et du développement durable. Sur le nucléaire américain, quels sont les arguments d’un côté et de l’autre ?
Pour Stéphane Lhomme, quatre points principaux :
- «dans son plan de relance face à la crise mondiale, Barack Obama a attribué aux énergies renouvelables les 50 milliards de dollars attendus par l'industrie nucléaire, qui a pris à ce moment là un énorme coup de massue (...) La vérité des chiffres apparaît : sans d'importantes subventions publiques, le nucléaire n'est pas rentable».
- relevant des annulations de projets, il note : «il y a encore deux ou trois ans, il était question de 30 nouveaux réacteurs aux USA. Puis de dix-huit, puis de douze. Finalement, si de nouveaux réacteurs sont réellement construits, ils se compteront sur les doigts des deux mains… ou même d'une seule».
- il souligne le soutien du président américain aux énergies renouvelables : «Le phénomène est massif, les énergies renouvelables se développent partout de façon exponentielle : même la Chine annonce que, dès 2020, les seules éoliennes produiront plus que le nucléaire».
- enfin, la question des déchets : «l'industrie nucléaire laisse aux générations actuelles et futures une véritable bombe à retardement. Raison de plus pour la contraindre à arrêter au plus vite ses activités…».
Jacques Beinainou n’est pas d’accord.
- il ne faut pas confondre la politique énergétique du Président Obama, qui n’est pas encore adoptée, avec le plan de relance économique . Sa future politique devra non seulement répondre aux besoins énergétiques
croissants des Etats-Unis, mais obéir à trois autres exigences : «la réduction de la dépendance énergétique du pays, la baisse de ses émissions de carbone et le soutien à la croissance et la création d’emplois. C’est là que l’énergie nucléaire prend toute sa valeur : non émettrice de CO2, compétitive, elle fournit une énergie abondante de façon permanente, tout en dynamisant l’économie nationale».
- il conteste absolument les chiffres avancés par Stéphane Lhomme : «aujourd’hui, 26 projets de construction de réacteur (et non pas 12 !) déjà annoncés par les électriciens américains, dont 8 EPR d’AREVA ; 17 d’entre eux, soit plus des deux tiers, faisant l’objet d’une demande de construction et d’exploitation auprès de l’Autorité de Sûreté américaine ; des investissements massifs de l’industrie pour renouveler leurs infrastructures de production (près de 3 milliards de dollars pour AREVA) , et des recrutements massifs depuis plusieurs années, qui se poursuivent aujourd’hui malgré la récession économique globale».
- sur la question des énergies renouvelables, il estime que l’accent mis par le président Obama est «une excellente nouvelle dont AREVA, acteur dynamique sur le marché des énergies renouvelables, se réjouit». Le président Obma a clairement indiqué que «le nucléaire n’était sans doute pas la solution unique aux enjeux énergétiques américains – ce dont AREVA convient sans réserve –, mais qu’il n’y avait pas non plus de solution sans l’énergie nucléaire», pour cause de lutte contre le réchauffement climatique..
- enfin, sur les déchets, «AREVA travaille en étroite collaboration avec le Ministère américain de l’Energie sur le recyclage possible de ces combustibles, solution éco-responsable qui a fait ses preuves en Europe et notamment en France depuis plus de 40 ans».
Réagissant à son tour, Stéphane Lhomme souligne que l'EPR n'est pas certifié par l'autorité de sûreté des USA (la NRC), laquelle regarde avec intérêt le défaut majeur annoncé le 1er juillet par l'autorité de sûreté britannique . «La renaissance du nucléaire aux USA est fort peu probable, mais si elle a lieu en partie, ce sera sans doute sans l'EPR !" «Et au pasage, il s’en prend aussi à EDF, critiquant «l'investissement insensé d'EDF aux USA (dans Constellation) et en Grande-Bretagne (rachat de British Energy)».
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je suis pour le nucléaire et je pense que c'est une des seules energie qui peut subvenir a notre demande de plus en plus gourmande.
pour les dechets il faut juste que les politiques aient le courage de mettre les moyens en oeuvre pour les rentabiliser( ils peuvent encore fournir !!!)
je suis aussi pour toutes production alternative , mais le probleme et le meme les dechets???
dans quelques années on va voir debarquer les panneaux et composant de l'energie alternative, moins marquant q'un pain de plutonium certe mais moins suivi aussi (tous comme notre electroménager et autre bien de consomation courante).
que nos verts reflechissent sur leurs pensées !!!
toche.
Lorsque l'on prend conscience de la dangerosité de ces produits (le plutonium a une durée de vie totale de 240000 ans !), du fait qu'il suffit d'inhaler 40 microgrammes de ce produit pour attraper un cancer des poumons et qu'on en stocke 80 tonnes à la Hague, on ne peut qu'être anti-nucléaire ! Aujourd'hui il existe des scénarios de sortie du nucléaire (négawatts, facteur 4, 7 vents du Cotentin, etc) qui nous permettraient d'arrêter cette folie ! Nos politiques portent une grande part de responsabilité dans ce choix qui s'avérera à terme catastrophique !
Le pire est (forcemment) à venir !