Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
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Stéphane Lhomme, 45 ans, est président de l'Observatoire du Nucléaire. De septembre 2002 à février 2010, il a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Titulaire d'un DEA en sociologie,...
Indécence des pro-nucléaires…et insuffisance de l’écologie politique ?
Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
lundi 14 mars 2011
Nicolas Hulot et d'autres opersonnalités de l'écologie politique et "cathodique" ont-ils vraiment compris ce qui se passe ? Pour Stéphane Lhomme, le temps n'est plus à réclamer un référendum ou une sortie en douceur...
Il est désormais avéré que c'est une véritable catastrophe nucléaire qui frappe actuellement le Japon, donnant malheureusement raison aux antinucléaires qui dénoncent de longue date le risque atomique. Or, au lieu de faire amende honorable, les pronucléaires français se permettent au contraire se s'attaquer... aux antinucléaires ! C'est indécent et indigne.
Ainsi M. Besson, ministre de l'énergie, multiplie les apparitions télévisées pour prétendre que le drame japonais "n'est pas une catastrophe nucléaire" et, avec le premier ministre M Fillon, reprocher aux antinucléaires de "profiter de la situation". Mais les antinucléaires dénoncent les dangers de l'atome depuis 50 ans et les dénonçaient encore quelques jours avant le drame japonais : pourquoi devraient-ils se taire au moment où les faits leurs donnent hélas raison ? Ce sont MM Besson et Fillon qui font preuve d'indécence.
De son côté, la ministre française de l'écologie, Madame Kosciusko-Morizet, a osé déclarer dimanche soir que le nucléaire était "une bonne énergie". Mme Kosciusko-Morizet semble avoir oublié qu'elle était ministre de l'écologie et non VRP d'Areva et d'EDF. Elle doit quitter son poste ministériel et être remplacée par une personne qui agisse effectivement pour l'environnement... et non contre. Une ministre de l'écologie doit a minima s'opposer au ministre de l'industrie or, au contraire, Madame Kosciusko-Morizet est alignée sur les positions du pronucléaire radical Eric Besson.
Par ailleurs, il y a de quoi s'interroger sur la position de certaines personnalités comme Nicolas Hulot qui demande "un débat sur le nucléaire" au lieu de revendiquer la fermeture la plus rapide possible des réacteurs nucléaires français.
De la même manière, des représentants de l'écologie politique demandent une sortie du nucléaire... en 20 ans, 25 ans, ou même 30 ans. Il s'agit d'une véritable forme de négation de la réalité du risque nucléaire puisque cette revendication revient à accepter ce risque pendant encore des décennies.
Le danger d'un referendum
Par ailleurs, la revendication d'un référendum revient à laisser la main aux pronucléaires qui disposent de moyens gigantesques pour modeler l'opinion publique en agitant le spectre de la pénurie.
Il n'y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire en France, pourquoi en faudrait-il un pour prendre acte de la catastrophe en cours au Japon et décider de sortir du nucléaire ?
Pourtant, les réacteurs nucléaires français arrivent à 30 ans d'âge, la durée de vie prévue à l'origine. EDF se prépare à investir 35 milliards d'euros pour rénover ces réacteurs : il faut d'urgence stopper ce processus et reverser ces sommes dans les programmes alternatifs.
Chacun doit comprendre que tout a changé sur la question du nucléaire : il n'est plus temps de polémiquer sur le prix de l'électricité nucléaire ou sur la supposée indépendance énergétique. Il n'est plus temps de se demander s'il est possible de sortir du nucléaire : c'est possible mais surtout c'est indispensable... et en toute urgence.
C'est à la population de signifier aux dirigeants français, aveugles et sourds, et aux ridicules "écologiste cathodiques" (Hulot, Arthus-Bertrand) qu'ils doivent cesser leurs manoeuvres dilatoires : il faut décider immédiatement de s'engager dans la sortie du nucléaire, fermer dans les jours qui viennent les réacteurs les plus vieux , et programmer la fermeture rapide des autres, par exemple losrqu'ils arrivent à 30 ans d'âge, c'est à dire leur durée de vie prévue à l'origine.
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- prétendre que l'on peut se passer de nucléaire en claquant des doigts.
- d'affirmer qu'un référendum serait forcément à l'avantage des pro-nucléaires dont je suis. Quelles compétences ont les français pour juger des arguments des uns et des autres ?
Si nous suivons cette argumentation :
- supprimons les voitures car même électriques elles feront plus de morts que tous les incidents nucléaires depuis des siècles.
- supprimons les médicaments car ils ont des inconvénients pour certaines personnes.
Enfin revenons à la préhistoire car seule la nature est juste et généreuse avec les humains.
Un peu de confiance dans l'ingéniosité humaine qui a permis à beaucoup de vivre beaucoup plus vieux. Eth oui, il n'est pas loin le temps où l'espérance de vie était de quarante deux ans pour les hommes... mais qu'est ce que c'était bien !!!! ( humour...)
- ça rapport trop à l'état,
- ça tue à petit feu, ça génère donc bien moins d'émotions qu'un accident nucléaire,
- par contre ça tue à coup sûr (1/2 n'en réchappent pas)