Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
Auteur
Stéphane Lhomme, 45 ans, est président de l'Observatoire du Nucléaire. De septembre 2002 à février 2010, il a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Titulaire d'un DEA en sociologie,...
Fermons Fessenheim ! Les solutions existent...
Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
jeudi 29 novembre 2012
Les partisans du nucléaire traînent les pieds, mais on peut fermer Fessenheim : soit en remplaçant Henri Proglio, soit en ne faisant pas les travaux nécessaires.
Les débats actuels sont surréalistes : les uns tentent de montrer que le Président de la République n'a tout simplement pas le droit de décider de la fermeture d'une centrale, d'autres prétendent qu'il faut pour cela qu'une loi soit votée par les parlementaires. Certains énumèrent les cas qui peuvent permettre au gouvernement de décréter une telle la fermeture, par exemple du fait d'un risque imminent ou d'un changement officiel de politique énergétique.
André-Claude Lacoste, désormais ex-président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), s'enhardissant à quelques jours de son départ à la retraite, s'est lui aussi mêlé aux discussions, mettant en doute la possibilité du gouvernement de pouvoir fermer la centrale avant 2017.
D'aucun enfin estiment que la fermeture de Fessenheim, si elle est imposée par le pouvoir politique, obligera l'État à verser de lourds dédommagements à EDF. D'ailleurs, on nous dit qu'une véritable fronde est menée contre cette fermeture, et que le leader des opposants n'est autre que le PDG d'EDF, Henri Proglio.
Première solution : remplacer M. Proglio
Tout ceci est proprement surréaliste, la solution à cette affaire étant d'une simplicité enfantine : il suffit que ce soit l'entreprise EDF elle-même qui décide de fermer la centrale de Fessenheim. Dès lors, plus besoin de loi, de dédommagements, de circonvolutions.
Le PDG d'EDF n'est pas disposé à prendre lui-même cette décision ? Eh bien il doit illico être remplacé par une autre personne, choisie certes pour ses compétences mais aussi parce qu'elle s'engage à décider dès sa nomination de la fermeture de la centrale en question.
Car, tout de même, la légitimité de M. Proglio pour être à la tête d'EDF est absolument nulle : il a été placé là par son ami M, Sarkozy lequel, chacun s'en souvient, a été congédié lors de l'élection présidentielle.
Et qu'on ne nous dise pas qu'il est impossible de mettre subitement un terme au mandat du PDG d'EDF : interviewé par Reuters, le 18 novembre, M. Proglio a lui-même reconnu que l'État pouvait le remercier à tout moment, ajoutant clairement : "Vous savez quand vous êtes actionnaire à 85%..."
Deuxième solution : ne pas faire les travaux demandés
Il nous faut aussi évoquer la « porte de sortie » qui pourrait permettre à M. Hollande de voir sa promesse mise en oeuvre... sans avoir à l'assumer politiquement, et à M. Proglio de s'y conformer... sans pour autant s'y plier : l'ASN exige, pour que la centrale de Fessenheim continue à fonctionner, que certains travaux (lourds et chers) soient effectués avant juin 2013.
Il s'agit en particulier du renforcement du radier, la dalle de béton sur laquelle est posée la centrale : sans jeu de mot, ce n'est pas une mince affaire. Si ces travaux s'avéraient subitement -- et opportunément ! - trop difficiles à réaliser, ou trop chers pour une centrale devant théoriquement fermer « fin 2016 » -- la Cour des comptes est d'ailleurs saisie à ce sujet - alors la fermeture de la centrale serait décrétée par l'ASN. Ce ne serait politiquement pas glorieux pour M. Hollande, mais cela lui enlèverait une sacré épine du pied.
Cependant, à ce jour, EDF a décidé de faire ces fameux travaux, compromettant d'autant l'hypothèse d'une fermeture prochaine de la centrale. Si M. Hollande ne prend pas au plus vite les décision qui s'imposent, *à commencer par la révocation de M. Proglio*, et l'annulation des travaux prévus, ce sera la confirmation de ce que l'annonce de la fermeture de Fessenheim n'est qu'un leurre.
En effet, « fin 2016 » se situe juste avant la prochaine élection présidentielle : il est clair qu'un changement de majorité en 2017 aboutirait assurément au « sauvetage » de la centrale. Même M. Hollande, en cas de réélection, pourrait changer d'avis : il lui suffirait d'arguer d'un contexte différent, rien de plus facile pour un politicien professionnel.
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[Réponse de l'auteur]
J'essaie de faire croire qu'il y a eu une catastrophe nucléaire au Japon, mais bien sûr personne ne se laisse tromper : ça ne peut pas arriver dans ce pays à la pointe de la technologie. Et donc pas en France non plus. Trop forts les pronucléaires...
[Réponse de l'auteur]
Bien que vous n'ayez de toute évidence aucun argument à avancer, ce serait intéressant de savoir quand votre altesse tolèrera la fermeture de Fessenheim : 2020 ? 2025 ? 2030 ? 2050 ?
[Réponse de l'auteur]
La mise à l'arrêt de l'usine Eurodif a libéré la production de 3 réacteurs du Tricastin. On peut donc fermer immédiatement Fessenheim (2 réacteurs)
[Réponse de l'auteur]
La mise à l'arrêt de l'usine Eurodif a libéré la production de 3 réacteurs du Tricastin : on peut donc fermer immédiatement Fessenheim (2 réacteurs)...
[Réponse de l'auteur]
Ce dénommé "Toki" semble totalement dépourvu d'arguments pour répondre sur le fond, car c'est bien cela qui compte. Ceci dit, c'est moi qui ait "désavoué les Verts" (et leur délire de se faire représenter par Hulot !) et non l'inverse !
[Réponse de l'auteur]
Tchernobyl, Fukushima, déchets radioactifs, démantèlement, mensonges, nucléaire.
[Réponse de l'auteur]
Vous avez raison, il ne faut pas oublier de fermer les 18 autres centrales nucléaires qui jonchent la France...
[Réponse de l'auteur]
C'est très simple : il faut fermer Fessenheim parce que c'est une centrale nucléaire. De fait, c'est valable pour toutes les autres, bien sûr.
[Réponse de l'auteur]
Il est pénible et inutile de discuter avec des gens qui prétendent justifier une calamité (le nucléaire) par une autre (le charbon, les voitures, etc). je vais néanmoins à nouveau essayer : - il est parfaitement absurde de "justifier" les ravages causés par le nucléaire (cf ci-dessous) par le fait qu'il y a des accidents de voiture. Ce "raisonnement" relève du néant... - oui, il faut fermer toutes les centrales nucléaires parce que... ce sont des centrales nucléaires. Car ces installations (vous semblez l'ignorer) : * font courir des risques de catastrophes * produisent des déchets radioactifs qui vont durer des millions d'années * utilisent de l'uranium dont l'extraction contamine des régions entières, assèche les nappes phréatiques, et entraine la contamination et/ou le déplacement de populations autochtones pourtant présentes depuis des millénaires (Touaregs, Indiens, Aborigènes, etc) * produisent du plutonium ce qui permet de faire de armes atomiques * devront être démantelées aux frais (gigantesques) de nos enfants, car l'argent du démantèlement ne sera pas là le moment venu * rejettent de la radioactivité dans l'environnement (même en fonctionnement "normal") * rejettent des quantités inouïes de produits chimiques dans les rivières * réchauffent ou assèchent les rivières l'été etc etc etc
[Réponse de l'auteur]
Il faut donc répéter inlassablement ; de la mine d'uranium au "stockage" des déchets radioactifs, le nucléaire sème la mort et la désolation. Les contaminations par les mines d'uranium sont effroyables et les mineurs développent tous des cancers. Mais bien sûr, c'est moins visible qu'il "bel" accident de la route avec des cadavres sanguinolents (que semble tant aimer "atomicd") : les contaminés meurent au fil du temps, sans que les coupables ne soient inquiétés. Idem pour les travailleurs du nucléaires (en partculier les précaires : en France, les travailleurs à statut EDF ne vont pas dans les zones contaminées !) Idem pour les riverains Idem pour les MILLIONS de gens qui vivent encore dans les zones toujours contaminées d'Ukraine et Biélorussie Sans oublier les 150 00 personnes déplacées suite à Fukushima, et les millions d'autres qui auraient dû l'être (mais où?) et qui vont mourir à petit feu dans les 30 ans... Les pronucléaires sont des assassins jamais arrêtés, jamais emprisonnés...
[Réponse de l'auteur]
Quand on lit "Une centrale nucléaire en bonne santé ne rejette pas de radioactivité dans l'air" alors que ces rejets sont (hélas) légalisés car inévitables et continus, on voit que "atomicD" ne connait RIEN au nucléaire. On peut trouver par exemple ici http://www.sfrp.asso.fr/IMG/pdf/ST7-Hartmann.pdf un documents qui évoque ces rejets (tout en prétendant de façon mensongère qu'ils ne sont pas dangereux) Bon, atomicD, vous êtes disqualifié. Je vous abandonne à votre ignorance totale...
[Réponse de l'auteur]
Pleurez donc tout court, l'italien Enel quitte l'EPR (que ne l'ont-ils fait plus tôt ?!) et EDf va devoir leur verser plus de 600 millions. Les perspectives de l'EPR s'évanouissent définitivement en GB, Inde, et partout ailleurs. C'est la mort du nucléaire français, ENFIN, même si le cadavre va hélas mettre du temps à se décomposer... Adieu AtomicD(épressif)
[Réponse de l'auteur]
Le nucléaire couvre royalement 2% de la consommation mondiale d'énergie : autant dire qu'on peut arrêter le nucléaire sans rien changer (sauf les risque de catastrophe comme Fukushima) Les, autres problèmes resteront entiers, ok, mais quasiment identiques à la situation avec nucléaire. De toute façon, le nucléaire est en déclin irréversible, il sera bientôt à 1%...
[Réponse de l'auteur]
Pour mémoire, 75% de la consommation d'énergie en France sont couverts par le trio pétrole-gaz-charbon. C'est donc un ineptie (de plus) de la part des pronucléaires de laisser croire que l'arrêt du nucléaire amènerait la France à consommer des énergies "carbonées" : c'est déjà la cas, massivement et majoritairement, nucléaire ou pas. Pour mémoire aussi, les pronucléaires se contrefoutent du réchauffement climatique et de l'avenir de la planète (qu'ils contaminent pour des millions d'années à, il utilisent la question climatique uniquement pour "justifier" leur cher (très cher !) atome...
[Réponse de l'auteur]
La seule solution, c'est de construire plein de jolis EPR, c'est pas cher et pas dangereux...
[Réponse de l'auteur]
Pas grave : EDF et Areva se chargent d'enterrer l'EPR ! Et les rats quittent le navire : Enel lâche l'EPR de Flamanville ( et EDF doit lui verser 700 milliions !) et Centrica va en faire de même sous peu en Grande-Bretagne...
[Réponse de l'auteur]
Si l'EPR est "le produit le plus performant" d'EDF et d'Areva, quelle franche rigolade !!! Ils vont abandonner l'EPR pour une simple raison : personne n'en veut plus ! D'ailleurs, seuls les Finlandais se sont fait avoir (et encore : à prix fixe de 3 milliards, les 5 milliards de surcoût étant pour les français) Quant aux Chinois, ils ont juste acheté deux ilots, juste pour voir ce que c'est (ils ont acheté un ou deux exemplaires des principaux modèles, Usa, Canada, France, Russie, pour voler ensuite de leurs propres ailes) Le bilan est simple : UN SEUL EPR VENDU, en 2003 : ça va faire dix ans !!!!!
[Réponse de l'auteur]
Dans les centrales nucléaires, il y a une cantine pour les agents EDF et une autre (voire un pauvre local délabré) pour les précaires. Ce fait est parfaitement édifiant sur ce qu'est le nucléaire et les gens qui le soutiennent.
[Réponse de l'auteur]
La centrale de Fukushima était très bien notée elle aussi. Les "évalutations" des nucléocrates par d'autres nucléocrates, ça vaut zéro.
[Réponse de l'auteur]
- les deux EPR qui ont été vendus, ou plutôt offerts à la Chine l'ont été à seulement 3,6 milliards les deux ! Le contrat global de 8 milliards comprenait aussi le combustible qu'Areva doit fournir... pendant 15 ans (et pour seulement 4,4 milliards !) - l'EPR vendu à la Finlande l'a été au prix fixe de 3 milliards, les surcouts, au moins 5 milliards à ce jour, étant couverts par les Français ! En résumé, un EPR a été vendu à la France par la France, les trois autres ont été vendus lourdement à pertes !
[Réponse de l'auteur]
Cette pauvre Delphine n'y connait rien, elle lit ce qui lui a été écrit par EDF...
[Réponse de l'auteur]
1) Ça fait 5 ans qu'aucun EPR n'a été acheté et, maintenant que le vrai prix est connu (au moins 8,5 milliards au lieu de 3) c'est clair que la pauvre carrière de l'EPR est finie 2) Moi je n'ai rien à voir avec l'appareil EELV, serviteur du PS 3) Des crétins nombreux restent des crétins. 4) L'industrie nucléaire est en totale déconfiture (commencé AVANT Fukushima). Le nucléaire est passé de 17% de l'électricité mondiale (2001) à 11% aujourd'hui, et ça continue de façon irréversible...