Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
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Stéphane Lhomme, 45 ans, est président de l'Observatoire du Nucléaire. De septembre 2002 à février 2010, il a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Titulaire d'un DEA en sociologie,...
Sortie du nucléaire: le piège du référendum
Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
jeudi 24 mars 2011
Un référendum sur la sortie du nucléaire? Il n'en est pas encore question, mais certains s'interrogent déjà sur les "pièges" que pourrait recéler la question. Pas si simple...
Attention, piège ! Un référendum, c'est d'abord une question à laquelle on répond par OUI ou NON (sauf à s'abstenir). Or, c'est le gouvernement pro-nucléaire, appuyé par une Assemblée nationale elle-même constituée à 90% de pro-nucléaires, qui rédigerait cette question. Essayons de voir ce qu'elle pourrait être...
D'abord, il y a nucléaire et nucléaire : production d'électricité, armes atomiques, nucléaire médical. De quoi sera-t-il question ? Première source d'ambiguïtés.
La formulation de bon sens serait : "Êtes-vous pour la production d'électricité par des centrales nucléaires ?". La réponse des anti-nucléaires serait donc le NON. Mais le gouvernement poserait assurément la question inverse : "Êtes-vous contre la production d'électricité par des centrales nucléaires ?". Il faudrait répondre oui... Cela ne changerait rien bien entendu pour ceux dont la religion est faite, dans un sens ou dans l'autre. Mais quid des indécis ?
Par ailleurs, de nombreux citoyens sont à la fois contre le nucléaire militaire et le nucléaire dit "civil", du fait de leur égale dangerosité mais aussi de leur évidente imbrication. Il est clair que beaucoup de ces gens, considérant que la question posée reviendrait par défaut à avaliser le nucléaire militaire, voteraient blanc au lieu de voter contre.
Ensuite, il est improbable que la question posée évoque la sortie du nucléaire sans préciser la durée de ce processus. Si le gouvernement propose une sortie rapide, mettons en 10 ans maximum, de nombreux citoyens voteront contre, craignant la pénurie et les restrictions, dont le gouvernent lui-même agiterait le spectre.
Si la question évoque une durée plus longue (20 ans, 30 ans), les voix de nombreux opposants se transformeront en votes blancs ou en abstentions : comment accepter que les réacteurs actuels, déjà vieillissants, continuent à fonctionner aussi longtemps, aggravant le risque de catastrophe ? Car, faut-il le rappeler, l'objectif est de fermer les réacteurs pour éviter un désastre tel que celui qui frappe aujourd'hui le Japon.
Attention aux "imposteurs"
D'autre part, il est certain que la campagne officielle, et donc l'accès aux médias, serait biaisée : on a pu constater lors de précédents référendums que, en toute légalité, ce sont les partis politiques dominants qui se voient attribuer la quasi-totalité du temps d'antenne. Or le PS, l'UMP, le Nouveau centre, le Modem, le Front national, le PCF sont tous pro-nucléaires.
Imaginons naïvement que, devant de puissantes protestations face à un tel déni de démocratie, le gouvernement consente à donner du temps d'antenne aux associations. Il ne faut pas croire que ce serait enfin la parole aux antinucléaires. Le temps ne serait même pas partagé en deux, moitié pour les "pros", moitié pour les "antis". En effet, d'autres organisations entreraient dans la danse, par exemple des associations de consommateurs. Or, ces dernières années, la très médiatique UFC-Que choisir a pris des positions clairement favorables à l'atome, prétendant à tort que l'électricité nucléaire serait bon marché.
On peut craindre aussi que, parmi les organismes "neutres", la parole soit donnée par exemple à la très réactionnaire Académie de médecine qui, tenez vous bien, a officiellement pris position pour le nucléaire, au nom de la santé !
Ou encore, la position "antinucléaire" serait occupée par de véritables imposteurs comme l'"hélicologiste" Arthus-Bertrand, ou des personnages ambigus comme Nicolas Hulot. Certes, il n'y a pas que la campagne officielle. Il y a les débats organisés sur les grandes chaînes de télévision. Nous aurions alors droit à des "débats" surréalistes entre les PDG d'EDF et d'Areva et de curieux "opposants" comme Arthus-Bertrand.
Alors non, définitivement, il ne s'agit pas de réclamer "un grand débat" ou "un référendum". Ces revendications étaient concevables avant le drame de Fukushima. Depuis cette catastrophe, si les anti-nucléaires ne réclament pas la sortie du nucléaire maintenant, quand le feront-ils ?
Voir le site Observatoire du nucléaire
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Oui, fermer les centrales nous évitera assurément les tremblements de terre et les tsunamis en France. Mais pourquoi n'y avait on pas pensé avant?
[Réponse de l'auteur]
Ce cher "Doom" (ce qui signifie "apocalypse") ne semble pas au courant que le Japon est confronté à 4 coeurs de réacteurs nucléaires en fusion, plus les piscines de combustibles...
On reproche souvent aux "pro-nucléaire", comme vous les appelez, de ne pas être objectifs, de maquiller la réalité, de ne pas être transparents...
Que dire de vos propos qui sont parfois résolument subjectifs :
"la très médiatique UFC-Que Choisir? a pris des positions clairement favorables à l'atome, prétendant à tort que l'électricite nucléaire serait bon marché",
, parfois allègrement moqueurs :
"Académie de Médecine, qui tenez-vous bien, a officiellement pris position pour le nucléaire, au nom de la santé!",
voire complètement fallacieux :
"nucléaire militaire et nucléaire dit civil, du fait de leur égale dangerosité mais aussi de leur évidente imbrication" ?
Un débat national sur ce sujet est légitime, et pas seulement depuis les événements du Japon, mais l'angle avec lequel vous l'abordez le rend tout simplement stérile. Je ne peux en effet m'empêcher de penser que l'on croirait presque lire dans vos lignes une plaidoirie de l'anarchisme.
Vous pointez du doigt un coin de la photo du paysage énergétique, où le ciel est sombre, mais ne vaut-il mieux pas regarder la photo dans son ensemble et intégrer d'autres problématiques à la réflexion ? Je citerais à titre d'exemple : le dérèglement climatique, la sécurité d'approvisionnement, le développement durable, nos modes de vie, ...
Ceci pose une vraie question de société : Est-il normal qu'en France, 99 % des budgets de recherches sur l'énergie soient consacrés aux seuls programmes nucléaires ? Gravity-One est une équipe franco-suisse de chercheurs indépendants travaillant sur la captation et la transformation des forces gravitationnelle et fictives en énergie électrique, non pollunate. Comme d'autres équipes, nous ne trouvons jamais de fonds à consacrer à nos travaux en dehors de budgets privés.
Nous ne trouvons pas non plus de journalistes pour parler de nos travaux et exposer nos prototypes, alors qu'un simple article peut parfois motiver un sponsor potentiel... Pourquoi ?
C’est dans une situation comme celle là qu’on comprend tout de l’absurdité du système des référendums, comment répondre oui ou non çà ne question aussi complexe que celle là, surtout que je connais nos politiciens pour savoir tourner la question afin d’obtenir la réponse de leur choix.
S’il faut passer par un référendum, je propose de l’organiser autrement :
Plutôt que dire oui ou non à une question prédéfinie, je propose que le choix porte entre différentes propositions. Ainsi AREVA pourrait faire la sienne, chaque partis ou association pourrait aussi faire la leur, je suis convaincu que la recherche d’un résultat gagnant poussera chacun à débattre de façon à rassembler le maximum de sympathisants.
Au bout du compte, nous aurions un vote entre différentes solutions proposées issues elles-mêmes de débats internes à chaque tendances.
Ne serait-ce pas plus démocratique ?
http://www.trazibule.fr
Non, franchement, c'est difficile à comprendre que ce blabla creux, orienté politiquement et vide d'informations puisse avoir droit de cité dans l'Expansion.
A moins que ce soit pour montrer aux élèves journalistes le contre-exemple absolu à ne pas suivre ?
Au second degré c'en est presque drôle dans sa calamiteuse vacuité pompeuse, ce 'texte'.
Outre que c'est un brin facho de réfuter le référendum dans son essence. Autant interdire les élections tant qu'on y est.
[...//..ce blabla creux, orienté politiquement...//...] pour sur quel vacuité de déduction un peu au dessous de la caricature !
[...//..ce brin facho de réfuter le référendum...//...] ben dit donc, quelle synthèse, quelle verve, quel éclairage ! Essence et référundum .. élection et réflexion , comme son nom qui nous l'indique c'est n'impPorteNawak ! tout simplement bon pour la décontamination au Japon, vas y pour tes paques , là bas tu pourras démontrer de ta parfaite loyauté envers tes précieux curés nucléocrates, et taches d'y rester, les cloches mm radioactives ne sonneront plus toi !
Grand dieu, je suis mouché par une réaction tellement en phase avec ma réponse !
Mais bon, si c'est la seule réponse, autant dire que cela ne fait que confirmer le vide sidéral du faux argumentaire.
"là bas tu pourras démontrer de ta parfaite loyauté envers tes précieux curés nucléocrates, et taches d'y rester".
M'envoyer en pleine zone contaminée... quelle éblouissante tolérance... pour un peu faudrait me mettre en camp de concentration.
Pas de bol, je ne suis pas pro-nucléaire. Ben si, c'est comme ça, le monde n'est pas si simple. Mais les fachos de tout bord, ce n'est franchement pas mon trip.
Les lignes simplificatrices et réductrices qui ne font pas de nœuds au cerveau, c'est pas mal le créneau de ce genre de "texte" pseudo-argumenté, alors je ne m'étonnes pas trop de voir ce type de public derrière.