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Exclusif - Sergueï Kirienko, président de Rosatom : "Siemens aura accès à notre technologie nucléaire"


mercredi 25 mars 2009

Le président du géant nucléaire russe Rosatom nous explique ses ambitions dans une interview video exclusive. Comment Areva va-t-il réagir face aux nouvelles alliances ? Parlons en


Le 26 janvier dernier, Siemens annonçait sa décision de sortir du groupe Areva. Quelques jours plus tard, le 3 février, on apprenait que les Allemands convolaient avec le géant nucléaire russe Rosatom. L’objectif : créer une entreprise commune, capable de livrer des centrales nucléaires clé en main, « partout dans le monde », précise Sergueï Kirienko, le président de Rosatom, dans l’interview video ci-dessous.

Filmé dans son siège moscovite, Sergueï Kirienko, le président du géant nucléaire russe Rosatom, précise les modalités de son accord avec Siemens. "Oui", il donnera accès aux Allemands à la technologie nucléaire russe. "Oui", il est prêt à les faire travailler sur le sol russe. Et il veut aller vite. Très vite...

Propos recueillis par Charles Haquet, envoyé spécial à Moscou.










Pour les Français, quelles sont les conséquences ? D’abord, le leader français se retrouve seul, mis à part quelques partenariats, comme celui qu’il a signé avec Mitsubishi (MHI).

Est-ce un problème ? Tout dépend des relations que les Allemands et les Russes parviendront à tisser. Certains disent que ces derniers ont rarement, dans leur histoire, réussi à construire de grands partenariats industriels. D’autres rétorquent que ce coup-ci, c’est du sérieux. La preuve, c’est que le dirigeant de Rosatom est prêt à donner accès aux Allemands au cœur de ses centrales, l’îlot nucléaire.

Pour Areva, il y a un autre signe inquiétant : le partenariat entre Rosatom et le Japonais Toshiba (qui a racheté l’Américain Westinghouse). Les Russes, les Allemands et les Japonais. Cela commence à faire beaucoup pour le « petit Français »…

Le point rassurant, c’est que les clients potentiels sont nombreux : « Il y en aura pour tout le monde », dit-on dans le monde du nucléaire.

Il n’empêche. Les alliances qui se montent aujourd’hui donneront toute leur mesure dans quelques années. Espérons que nous ne regretterons pas alors d’avoir évincé Siemens du capital d’Areva NP, et mis fin à l’un des rares partenariats industriels qui aient jamais lié nos deux pays.

Et vous, que pensez-vous de cette recomposition du nucléaire européen ? Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’Europe de l’énergie ? Participez à ce débat, et laissez vos commentaires ci-contre.

La chaîne Energie 

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