Par François Dauphin
- Expert international énergie
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François Dauphin est ingénieur INSA Génie Electrique 1984, Supélec 1985 et diplômé de l'Ecole de Management de Lyon en 2002. Il est depuis janvier 2012 en charge du développement pour les pays francophones...
Energie nucléaire : intox et fausses vérités
Par François Dauphin
- Expert international énergie
mercredi 16 mars 2011
Depuis 72 heures, nous assistons à l’intervention en direct de dizaines d’intervenants parfois récemment promus experts en matière énergétique et qui nous abreuvent de fausses vérités. Alors essayons d’en rétablir quelques-unes.

Les centrales françaises comme les centrales japonaises sont pour la plupart des centrales à eau légère. Si les unes sont à eau pressurisée et les autres à eau bouillante, rien ne les différencie significativement en matière de conception et le double circuit permettant de récupérer les calories dans les centrales françaises ne les met nullement à l'abri d'un événement du type de celui subi actuellement à la centrale de Fukushima. Les deux types de centrales répondent d'ailleurs aux mêmes normes internationales de sécurité.
Stopper le nucléaire reviendrait à relancer la production d'énergie carbonée, émettrice de CO2 : Faux
Le Conseil européen pour les énergies renouvelables a publié en 2010 une étude montrant que nous pourrions couvrir 100 % de nos besoins avec des énergies renouvelables dès 2050. De nombreuses études internationales font le même constat. Le problème n'est donc pas technique mais économique.
Les conditions japonaises (tremblement de terre, tsunami) sont exceptionnelles, de telles conditions ne peuvent arriver en France : Faux
Les centrales nucléaires sont dimensionnées en fonction des caractéristiques sismiques de chaque site. Ce qui est en cause à Fukushima, ce n'est pas le niveau absolu de protection de la centrale mais l'erreur d'appréciation entre le niveau de protection et celui du risque encouru (en l'occurrence une vague de 13 mètres pour une protection de 10). La même erreur s'est produite en 1999 sur la centrale du Blayais en Gironde. Ce sont donc les marges de tolérance aux risques encourus qui sont insuffisantes et celles-ci sont hélas universelles à travers le monde.
En matière de nucléaire le risque zéro n'existe pas. Il est toujours possible pour un réacteur de rentrer en fusion. : Faux
L'ensemble des réacteurs nucléaires dans le monde sont de type « divergent ». C'est-à-dire que l'on charge l'ensemble du carburant nécessaire pour faire fonctionner la centrale pendant plusieurs mois et que l'on va ensuite s'efforcer de contrôler les réactions en chaine pour que le réacteur n'explose pas. Tous les réacteurs actuels et ceux envisagés pour la quatrième génération sont de ce type. Pourtant des chercheurs ont conçu un réacteur qui serait alimenté en combustible en continu. Ces réacteurs, une fois coupée l'alimentation, n'auraient aucune possibilité d'explosion même après un tremblement de terre et un tsunami.
Heureusement les pilules d'iode évitent aux éléments radioactifs de se fixer dans l'organisme. : Faux
Le iodure de potassium éviter à la glande thyroïde de fixer les atomes d'iode radioactif mais n'a aucun effet sur le Césium, le Strontium et le Plutonium (entre autres).
La production solaire c'est bien beau, mais ça ne fonctionne pas pendant les pics de consommation : Faux
En matière de production thermo-solaire la possibilité de stoker l'énergie dans des bacs de sels de nitrate fonctionne parfaitement et permet de décaler de plus de 7 heures la production d'électricité par rapport au pic de production solaire. En matière de photovoltaïque, la production peut être stockée sous de multiples formes (barrages, air comprimé en cavité saline, hydrogène). Le problème n'est donc pas technique mais économique (et logistique).
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Bien cordialement
Voici le lien vers le téléchargement du rapport de l'EREC:
http://www.erec.org/policy/eu-policies/future-energy-policy-2050.html
Bonne journée
Max
http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/revolution-energetique-synthese-francais.pdf
Pour l'autonomie énergétique je suggère aux incrédules de se reporter au site "Objectif terre des hommes".
Plus nous allons dans le futur, moins nous aurons de conditions de les fabriquer et de les maintenir.
En 2000 la consommation mondiale de pétrole était de 75Mbs/j, aujourd’hui 90Mbs/j soit plus de 12 millions de tonnes par jour, si nous devions les remplacer avec des algues ayant 50% de lipides, et même avec un bon rendement, 36 mil