Par Hervé Nifenecker
- Président fondateur de Sauvons Le Climat
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Ingénieur et docteur ès sciences, Hervé Nifenecker est Président fondateur du collectif  Sauvons le Climat, qu'il a créé en 2004. Il s'exprime sur "la chaîne Energie" à titre personnel...
Nuage de cendres radioactif : nos estimations étaient bonnes !
Par Hervé Nifenecker
- Président fondateur de Sauvons Le Climat
mercredi 30 juin 2010
Inhaler des cendres volcaniques serait presque trois fois plus toxique que de respirer l’air provenant du nuage de Tchernobyl, affirmait Hervé Nifenecker dans sa dernière chronique. La note publiée par l’IRSN valide ses calculs.
L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a publié une note d'information sur les retombées radioactives du nuage du volcan Eyjafjöll sur la France.
Voir la synthèse de la note de l'IRSN
Je me réjouis de cette intervention un peu tardive et, peut être, consécutive à mon étonnement (faire lien avec le premier papier) de ne pas avoir entendu l'Autorité de sûreté nucléaire (ou son bras séculier, l'IRSN) sur ce sujet. Je constate que les chiffres donnés par l'ISRN concernant les quantités d'uranium et de thorium et ceux que j'avais avancés ne sont guère différents : 400 tonnes d'uranium et 1300 tonnes de thorium pour l'IRSN, 600 tonnes et 1800 tonnes pour les chiffres que j'avais proposés à la suite d'une analyse sommaire. La différence vient du facteur que l'on doit affecter à l'activité de l'uranium pour tenir compte de l'existence d'une chaîne radioactive : l'IRSN retient un facteur 4 en ne considérant que les désintégrations des noyaux de charge supérieure à celle du radon (Z=86). J'ai retenu la totalité de la chaîne soit un facteur 14. Le "principe de précaution" ne conduit-il pas à maximiser les dangers?
Je note que l'IRSN utilise par ailleurs, l'activité du Polonium 210 (Z=84), ce qui semble en contradiction avec sa supposition de départ. La vérité est sans doute à chercher entre les deux méthodes. L'IRSN fait une estimation des retombées sur la France. Je n'ai pas traité ce problème et aurait, du reste, été bien incapable de le faire. Le fait demeure que la totalité de l'uranium et du thorium retombera bien quelque part, à plus ou moins longue échéance. La plus grande partie des retombées aura (ou a déjà eu) lieu sur l'Islande, tout comme celles de Tchernobyl ont eu lieu en Ukraine ou en Biélorussie. Doit-on considérer que la vie d'un Islandais ne vaut pas celle d'un Français ? L'estimation de l'IRSN pour la France est rassurante, tant mieux pour nous. Dans sa comparaison avec les retombées de Césium 137 due à Tchernobyl, l'IRSN ne prend en compte que les activités. Il y a lieu de compléter cette approche par une comparaison en termes de radiotoxicité.
Si, en ce qui concerne l'ingestion, les radiotoxicités du Césium et de l'Uranium sont du même ordre de grandeur, il n'en n'est pas de même de la radiotoxicité à l'inhalation qui est plusieurs centaines de fois plus grande pour l'uranium 238 que pour le Césium 137. L'IRSN estime que, en France, et au niveau du sol, l'activité radioactive due à l'éruption islandaise est environ 500 fois plus faible que celle observée habituellement. En même temps, il affirme que l'activité au sol, en France, due au Césium de Tchernobyl, serait de un à dix millions de fois plus importante que celle due à l'éruption. Elle serait donc environ 1000 à 10000 fois plus forte que celle observée du fait de la radioactivité naturelle.
Si l'on applique les facteurs de dose à l'inhalation, on voit donc que la radiotoxicité due au Césium 137 ne serait qu'une dizaine de fois plus importante que celle due à la radioactivité naturelle. Ajoutons que le Césium 137 est, en pratique, fixé dans le sol, alors que la source essentielle de radioactivité alpha, le Plomb 210 est bien en suspension dans l'air et susceptible d'être inhalé. Il est donc certain que la radiotoxicité naturelle à l'inhalation est bien supérieure à celle due au Césium 137 de Tchernobyl.
Finalement on doit se féliciter de cette démarche de l'IRSN qui tend à traiter sur un pied d'égalité les radioactivités supplémentaires dues à des événements "naturels" ou "artificiels". Une bonne compréhension des différents aspects sanitaires de la radioactivité naturelle doit être la base des estimations des conséquences d'accidents nucléaires. Or, jusqu'à présent, il n'a pas été possible de mettre en évidence d'effets nuisibles de la radioactivité naturelle.
Les mineurs, les travailleurs sur uranium meurent de cancer. Mais il y a d'autres effets nocifs comme ceux affectant les travailleurs de l'usine du Bouchet fermée en 1971 et difficiles à « recaser » car leur santé était mauvaise. Au lieu d'exercer ses talents sur les quelques centaines de kilos d'uranium qui ont été rejetés très haut par le volcan islandais Hervé Nifenecker devrait s'inquiéter des 199 900 tonnes d'oxyde d'uranium appauvri stockées à Bessines dans des hangars, sous forme de poudres directement inhalables. Le crash d'un avion gros porteur, accidentel ou par action terroriste, avec explosion de kérosène et incendie, quel beau panache d'aérosols nocifs cela ferait, à faible hauteur celui-là, arrosant au gré des vents tout le Limousin et bien au-delà. La population, les élus, les commissaires enquêteurs avaient refusé le stockage.
[Réponse de l'auteur]
@Bella. Ton commentaire me met en cause. Ta passion ne devrait pas t'empêcher de garder ton sens critique. D'un côté tu dis (à tort) que je minimise les effets du césium 137. D'autre part tu soulignes les dangers de l'uranium. Quelques réflexions sur ton commentaire. L'uranium est surtout un toxique chimique pour les reins et le système nerveux. Comparée à cela, sa radiotoxicité est assez faible. Les cancers des mineurs sont liés au Radon, tu le sais, et non à l'uranium. Et la santé des ouvriers qui ont travaillé sur l'uranium comme ceux du Bouchet est plutôt lié à sa toxicité chimique. Mais ce n'est pas moins grave pour cela, bien sûr. Compte tenu du régime de Loukachenko ce qu'on dit sur la Biélorussie me semble peu fiable, dans un sens ou dans l'autre. Je pense qu'il est préférable de s'appuyer sur les observations faites en Ukraine. Le forum Tchernobyl ne fait pas mention d'effets nets du césium 137 sur les populations. Il est vrai que toute irradiation importante des femmes enceintes peut entraîner des malformations congénitales des enfants. En ce qui concerne le stockage (surveillé et sécurisé) de Bessines tu compares un danger très virtuel à une situation réelle, celle du nuage volcanique. En ce qui concerne le danger virtuel, je pense que la chute d'un gros porteur sur une tour (comme le 11 septembre, sur un barrage, sur une usine chimique) aurait une efficacité bien plus grande que sur le stockage de Bessines. Dans ce cas, sauf les malheureux présents sur le site, il n'y aurait pas de morts immédiates dans le public et on aura le temps de prendre des contre mesures (évacuations éventuelles en attendant la retombée du nuage, port de masques, par exemple) jugées nécessaires. Les terroristes devraient attendre bien des années avant de se faire une idée de l'efficacité de leur action. Par contre les effets de panique causées par la peur du "nucléaire" pourraient être importants et, de ce point de vue, votre discours est bien discutable.
En attendant les malades se battent chaque jour pour essayer d'avoir une qualité de vie ...Aujourd'hui les français malades un livre passionnant ! disribuer des masques lors du paasage du nuage volcanique ne coutaient sûrement pas plus cher que la campagne de vaccinations H1N
Madame BELLA fait un travaille de recherche pour aider les malades de la thyroide heureusement qu'il y a des personnes comme elle car tout et fait actuellement pour que le procés Tchernobyl soit rangé au placard
Oui, la radioactivité naturelle peut être aussi ou plus dangereuse que la radioactivité artificielle, même accidentelle. Pour les populations éloignées de Tchernobyl, comme les Belges, les Allemands ou les Français, le nuage de Tchernobyl aura été comme un nuage volcanique envoyé par Mère Nature. Il était utile de le rappeler, pour donner des ordres de grandeur aux citoyens, qui ont le droit de savoir.
Merci Hervé !
[Réponse de l'auteur]
Vous non plus n'avez pas le monopole du coeur. Mais avoir du coeur n'empêche pas forcément de réfléchir. Parmi mes amis je compte des médecins qui ont fait quelque chose pour les enfants de Tchernobyl, ils les ont soigné et sauvé. Ils ne les ont pas instrumentalisé pour une cause idéologique. Par ailleurs je n'ai pas parlé des rejets d'iode qui sont, eux, les responsables des cancers de la thyroïde en Ukraine et Biélo Russie.
comme d'habitude, pas d'étude pour la guadeloupe alors que pour les chers metropolitain qui non eu un nuage que quelque kilometre au dessus de leurs tetes c la catastrophe.
[Réponse de l'auteur]
Encore une fois il ne s'agit pas d'une catastrophe. Je ne suis pas un spécialiste des volcans, mais, c'est vrai, nous avons été bombardés d'informations sur l'éruption du volcan islandais pour ses conséquences sur le trafic aérien. Curieux de nature je me suis demandé combien d'uranium et de thorium pouvaient bien être rejetés dans de telles irruptions. Toutes les informations nécessaires (ou presque) se trouvaient sur le site des vulcanologues islandais. Un guadeloupéen aurait pu se poser les mêmes questions que moi au sujet de l'éruption du Montserrat. Rien ne vous empêche maintenant de saisir l'IRSN au nom du précédent islandais.
[Réponse de l'auteur]
J'ai fait un petit calcul avec les hypothèses suivantes: Surface de la Guadeloupe 1600 km2 Epaisseur moyenne de la couche de cendres : 5 cm Densité des cendres : 3 g/cm3 Proportion massique d'uranium dans les cendres : 2 partie par million (ppm) On obtient un poids total de cendres de 240 millions de tonnes retombées sur la Guadeloupe dans laquelle 480 tonnes d'uranium naturel et trois fois plus de thorium. Une fois qu'il est au sol l'uranium n'est pas dangereux. Mais au moment des retombées (nuage de cendres) il faut sans doute porter des masques anti-poussières. C'est recommandé aussi pour d'autres toxiques que l'uranium tels que le Soufre ou les poussières proprement dites. Il faudrait évidemment vérifier les hypothèses que je fais. Les services météo et l'IRSN sont là pour cela
L'envoi en Russie d'uranium appauvri issu du retraitement va cesser. Il ira où ? L'usine d'enrichissement Georges Besse II générera de l'uranium appauvri qu'il faudra stocker. En 2007 AREVA précisait « La seule voie qui longe le site d'entreposage d'U3O8 passe à une dizaine de mètres des entrepôts, mais une clôture grillagée et un merlon les sépare ». Voilà qui est très "surveillé et sécurisé"!
J'espère qu'ayant adopté les conclusions du Forum Tchernobyl tu as exercé ton analyse critique sur les lacunes dans les connaissances "Gaps in knowledge"
[Réponse de l'auteur]
Chère Bella, Les concentrations données par le calcul auquel tu fais allusion sont, en effet, très élevées, puisque la limite admissible est de l'ordre de 0,03 Bq/m3. Ceci étant, je crois que ces chiffres ne signifient pas grand'chose pour la majorité de nos compatriotes. Il faut ajouter deux paramètres importants : combien de temps durerait l'irradiation (le temps de passage du nuage) et combien de personnes risquent d'être soumises au risque. On se trouve dans un cas d'accident sinon de catastrophe. J'ai calculé (de façon approximative) combien de temps devrait durer l'exposition d'un des employés sur le site (à 250 m je pense que ce sont eux qui seront exposés) pour que ses risques de développer un cancer du poumon soient doublés. Je trouve entre 1 et 2 minutes. C'est, évidemment très court et ça ne laisse pas le temps au(x) malheureux de mettre un masque. Quelle est la probabilité pour qu'un employé se trouve à moins de 250 m (et en plein air) de la source? Je n'en sais rien. Mais on peut penser que seules quelques personnes seront exposées. En même temps, s'il s'agit de la chute d'un gros porteur, il y aurait plusieurs centaines de morts dans l'avion lui-même. Pour le public et en prenant une distance de 2,5 km (juste pour calculer simplement) la concentration devrait être environ 100 fois plus faible et il faudrait donc une exposition de 100 à 200 minutes pour que le risque de cancer de poumon soit multiplié par 2. Combien de temps durerait le passage du nuage? Les calculs le précisent ils? Quoiqu'il en soit, ce que tu décris est préoccupant et je ne comprends pas pourquoi tes amis (ONG et Syndicats) du Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN) qui se soucient tellement de la sécurité du stockage de l'uranium appauvri à Tomsk, ne se sont pas saisis auparavant du dossier de Bessines. Tu es mieux placée que moi pour les inciter à le faire. Après tout l'uranium appauvri est peut être mieux surveillé et sécurisé en Russie. Au quel cas Green Peace aurait sacrifié la sécurité des français à des arguties juridiques. En ce qui concerne le dossier Tchernobyl, oui, j'ai pris connaissance des paragraphes concernant les "gaps of knowledge" (incertitudes?). Ceux qui sont intéressés et qui comprennent l'anglais pourront se référer au dossier complet à l'adresse: Référence au rapport du forum Tchernobyl. http://whqlibdoc.who.int/publications/2006/9241594179_eng.pdf Comme nous avions abordé la question des malformations congénitales j'ai traduit une partie de la section concernée Opinion des experts Consensus Le groupe d'experts ne constate pas d'évidence pour une décroissance de la fertilité des hommes et des femmes dans le grand public consécutive à l'irradiation. Selon la littérature de tels effets ne sont pas attendus compte de tenu de la faiblesse des doses reçues. Le taux de naissance est peut être plus faible dans les régions contaminées à cause de la peur d'avoir des enfants et la situation est d'autant plus difficile à interpréter que le taux d'avortements médicaux est très élevé. Le Groupe d'Experts n'a pas d'information spécifique concernant la fertilité des intervenants survivants (n.d.t. intervenants dans les premiers jours après la catastrophe dont un certain nombre, une trentaine, sont morts dans les trois mois). On n'attendait pas d'effets génétiques observables en se basant sur les prévisions de l'UNSCEAR faites en 2001 ou sur les premiers résultats des analyse sur Tchernobyl. Depuis 2000 le groupe d'experts n'a pas disposé de nouveaux résultats contredisant ces premières données. Bien que le nombre de malformations congénitales ait augmenté jusqu'en 1994, on n'observe pas de différences entre les zones faiblement contaminées et celles fortement contaminées. Ceci est conforme à d'autres études scientifiques qui indiquent la possible existence d'un seuil supérieur ou égal à 100 mSv (dose reçue par le foetus) pour les malformations congénitales. La mortalité infantile est beaucoup plus élevée que dans d'autres pays (que l'Ukraine, et ce dès avant la catastrophe); elle diminue dans les régions non contaminées et, d'une façon moins marquée, dans les régions contaminées. Les différences peuvent être dues à des différences de suivi médical. Il a été très difficile au groupe d'experts d'évaluer, à partir des données, ce qui concerne la mortinatalité, les complications de grossesse et de délivrance et l'état de santé général des enfants. Comme souligné dans ce rapport (le rapport d'ensemble), en ce qui concerne les études sur les effets mentaux et psychologiques de la catastrophe, il est probable qu'il existe des biais importants dans la description de l'état général des enfants. Les données ont été fournies au groupe d'experts sans précision des doses reçues. De ce fait, le groupe d'experts n'a pas pu atteindre de conclusions solides sur ces sujets. L'état psychologique de ceux qui ont été irradiés en bas âge doit être étudié avec soin . Incertitudes (gaps in knowledge) Les causes fondamentales de la haute mortalité infantile aussi bien dans les zones contaminées que dans les zones contrôles (faiblement contaminées) ne sont pas élucidées actuellement. Alors que les données existent pour les animaux sur la mortalité pendant la période de pré-implantation, il n'existe pas de données de ce genre pour l'homme. Il n'existe pas d'information publiée sur le risque de développement de cancers à la suite de l'irradiation in utero Conclusions Etant donné le domaine des doses reçues par la grande majorité des parents avant ou après la conception, les études épidémiologiques consécutives à la catastrophe sont en accord avec les études précédentes. Elles n'indiquent pas d'augmentations radioinduites des malformations congénitales ou de la mortalité infantile. Il y a eu une augmentation modeste du nombre de malformations congénitales signalées aussi bien dans les régions contaminées que dans les régions de contrôle. Il ne semble pas que cette évolution soit due à l'irradiation; elle pourrait être un effet d'un suivi médical plus important. Les doses reçues par les adultes ont été trop faibles (à l'exception des intervenants survivants au syndrome d'irradiation aigüe) pour influer sur la fertilité Le groupe d'experts n'a pu tirer de conclusions en ce qui concerne la mortinatalité, les complications de grossesse et de délivrance et l'état de santé général des enfants. D'après la littérature scientifique antérieure le niveau des doses reçues par le grand public ne devrait pas avoir de conséquences dans ces domaines. Le taux de mortalité infantile est élevé dans les régions contaminées ou non.Il est très élevé dans certains endroits. La raison de ces observations n'est pas claire. Si l'on tient compte des données antérieures à Tchernobyl, il n'existe pas d'évolution temporelle démontrant que l'irradiation soit la cause directe de cette forte mortalité. Bien qu'une dégradation significative de la santé des enfants ait été rapportée, il n'a pas été démontré qu'elle soit reliée à l'irradiation; il est possible qu'elle soit due à une anxiété accrue, à un effet de déclaration, à d'autres causes accidentelles non reliées à l'irradiation, ou à une dégradation de la prise en charge médicale. Selon d'autres publications scientifiques (que celles consacrées à Tchernobyl) il n'y a pas de raison de supposer que la santé des enfants soit affectée par l'irradiation subie par les parents.
Tes renseignements sur la France sont erronés, je ne fraie ni avec l'officiel HCTISN ni avec Greenpeace dont le directeur Husting veut faire durer nos réacteurs 60 ans.
D'après le rapport 1996 de l'académie des sciences du Belarus, dans la région de Gomel la mortalité infantile qui baissait comme partout a augmenté après 1989 (Okeanov) contrairement à ce que dit le Forum Tchernobyl. De même si les malformations congénitales ont augmenté dans tout le Belarus, c'est surtout dans les districts à plus de 555 kBq/m2 en Cs137 (Lazyuk) contrairement au « pas de différences entre zones faiblement et fortement contaminées » du Forum Tchernobyl.
Voir le séminaire d'avril 2006 de l'agence fédérale de contrôle nucléaire AFCN belge et du centre d'études nucléaire de Mol SCK-CEN.
http://www.fanc.fgov.be/download/Proceedings_smeesters.pdf
En minimisant les conséquences sanitaires le but du Forum Tchernobyl a été très clairement exprimé: que les habitants continuent à vivre en zone contaminée comme si tout était redevenu normal. Un exemple pour les contaminés du futur.
En réalité ton collectif devrait s'intituler « Sauvons le climat grâce au nucléaire ». De toute façon les dés sont pipés car on est limité à 1500 signes et toi tu n'as pas de limitation. Je ne vois aucun intérêt à continuer.
Le médecin-chef du service pédiatrique de l'hôpital de Gomel (Bélarus) nous déclare :
"... En 1985, 1 an avant la catastrophe, 200 cas de malformations étaient répertoriés. En 2000, plus de 800 cas, malgré pourtant une baisse considérable des naissances : actuellement 14 à 15 000 naissances/an, contre 28 à 30 000 avant la catastrophe de Tchernobyl"
" Actuellement, les malformations que nous constatons en tant que médecins sont beaucoup plus compliquées qu'avant. Ce sont en majorité des malformations du coeur, du système cardio-vasculaire, du tube digestif, des reins. Ces altérations rendent les enfants invalides.
L'augmentation des leucémies et du cancer de la thyroïde est un des problèmes graves. [...] des cas de diabètes chez les nouveaux nés et savons qu'il y a une hausse de ces maladies. Nous constatons une grande baisse de l'immunité et beaucoup d'anémies ; les maladies infectieuses se manifestent avec beaucoup plus de gravité.
Nous observons aussi des maladies qui habituellement ne sont pas caractéristiques des enfants, liées à une forte tension artérielle, des altérations du rythme cardiaque. Les cataractes font partie des malformations de naissance. C'est une maladie pourtant très rare chez l'enfant et que l'on observe de plus en plus."
voir: http://www.dissident-media.org/infonucleaire/morbidite.html
(Registre national des malformations à l'Institut biélorusse des maladies héréditaires.)
[...] Le professeur nous montre un tableau qui traite de l'étude de 9 groupes de malformations dans le développement du foetus. Ces données sont obligatoirement et systématiquement répertoriées dans le registre des malformations du Bélarus depuis 1979. Les courbes que nous y voyons laissent apparaître, de manière assez caractéristique, que plus les zones sont contaminées, plus la courbe des malformations est haute. " La fréquence des malformations du développement après Tchernobyl augmente dans le Bélarus tout entier. Dans la région de Vitepsk, pourtant considérée comme propre, il y a une augmentation de 47 % des malformations intra-utérines de 1986 à 1994. Dans la région de Moguilev, où la contamination en césium 137 est de près de 15 curies/km2 (soit 455 000 becquerels/m2), l'augmentation est de 83 %, alors qu'elle est de 87% dans celle de Gomel [la région du Bélarus la plus contaminée]". Selon les données du ministère de la santé, le taux de malformations à la naissance est actuellement de 8,5 pour 1 000 ; En fait, précise-t-il, s'il n'y avait pas eu le dépistage et les avortements 12 enfants sur 1 000 (et non pas 8) seraient nés avec des malformations. Il ajoute que ces chiffres sont à prendre avec précaution, car toutes les malformations ne sont pas prises en compte.
voir http://www.dissident-media.org/infonucleaire/trait_25_26.html
Pour les «liquidateurs» c'est déjà de 25 000 à 100 000 morts et plus de 200 000 invalides, et pour les populations exposées à la contamination un bilan qui sera selon les estimations de 14 000 à 560 000 morts par cancers, plus autant de cancers non mortels.
Voir: http://www.dissident-media.org/infonucleaire/estimations.html
[Réponse de l'auteur]
Je n'ai ni la compétence ni l'envie de rentrer dans cette querelle de chiffres. Je considère que le rapport de l'ONU dont j'ai donné la référence est sérieus. De même que je pense que les rapports du GIEC sur le changement climatique le sont aussi. Je n'irai pas plus loin dans cette polémique. Je me contente de rappeler que 2 jours après la catastrophe les réacteurs intacts de Tchernobyl recommençaient à fonctionner avec les équipes qui étaient présentes sur place au moment de la catastrophe. Et de rappeler que l'Ukraine est un des pays européen qui a le plus gros programme nucléaire. Voilà des faits auxquels il serait bon que vous réfléchissiez.