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La chronique scientifique de Scitizen.com : les biotechnologies en quelques mots clés


vendredi 27 juillet 2007

Clémentine Fullias, de Scitizen.com, revient de façon simple sur la signification de quelques mots clés des sciences du vivant et des biotechnologies, appelées sans doute à imprimer leur marque sur le XXIeme siècle.



Voir les chroniques scientifiques précédentes :
14 juillet : les enjeux d'un pôle nord chaud
21 juillet : brèves étonnantes

Cette semaine, les biotechnologies expliquées en quelques mots clés (avec Scitizen.com).

Le XXIème siècle promet d’être celui des sciences du vivant et des biotechnologies. Celles-ci portent les germes d’une véritable révolution de la médecine, de l’alimentation, de la production industrielle ou encore de notre conception de la protection de l’environnement.
 
Voici comment, en termes cliniques, l’OCDE définit les biotechnologies : « l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants (…) pour modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services». D’usage relativement récent, le mot recouvre en réalité une science très ancienne : la transformation de blé en pain, la fabrication de la bière constituent ainsi les toute premières applications des biotechnologies. Aujourd’hui pourtant on songe plus volontiers aux OGM ou au clonage…
 
Dans les années 70 sont en effet apparues les biotechnologies modernes, avec l’essor de la biologie moléculaire qui étudie le fonctionnement de la cellule. Avec elle, est apparue la technique d’introduire dans un organisme vivant un ou plusieurs gènes provenant d’une autre espèce, afin de lui conférer une caractéristique nouvelle ou améliorée qui sera transmissible à la descendance. On parle alors de technique de génie génétique et les organismes ainsi obtenus sont dits génétiquement modifiés (OGM). C’est le cas du maïs transgénique. La découverte des empreintes génétiques en 1985, Dolly, la première brebis clonée en 1996 ou encore le séquençage du génome humain en 2001 ont marqué des étapes importantes de l’avancée des biotechnologies.

Grâce à l’apport d’autres sciences comme l’informatique, il a été possible de produire à grande échelle des cellules ou des OGM. C’est ainsi qu’est apparue au XXème siècle une nouvelle industrie : l’industrie des biotechnologies. Ainsi, en 2006, le marché des biotechnologies est estimé à plus de 70 milliards de dollars. Les biotechnologies trouvent en effet leurs applications dans des domaines aussi différents que l’agroalimentaire (ex : les OGM ), l’agriculture, les énergies (ex : les biocarburants), l’industrie chimique (ex : les plastiques), la protection de l’environnement (ex : la dépollution des sols) et la santé (ex : médicaments, diagnostics).

L’utilisation des biotechnologies pour traiter des maladies - on parle alors de thérapie génique - est l’une des applications les plus médiatisées. Le premier succès a été obtenu en 2000 en France avec la guérison de « bébés bulles », des enfants atteints de déficit immunitaire sévère. Les tests prédictifs génétiques du cancer (on a déjà identifié les gènes responsables des cancers du sein, de l’ovaire et du côlon), la médecine régénératrice qui s’appuie sur les cellules souches pour régénérer ou remplacer les tissus ou organes humains endommagés, sont porteuses de grands espoirs pour l’avenir.

Les perspectives des biotechnologies peuvent toutefois susciter de vives polémiques : le clonage de l’humain, la manipulation d’embryons qui peut conduire à leur destruction, ou leur sélection qui alimente le débat sur l’eugénisme, ou encore les armes biotechnologiques posent de réels problèmes éthiques et philosophiques.

On ne peut pas non plus faire abstraction des risques, souvent mal connus, que peuvent faire encourir les biotechnologies. C’est dans ce contexte que le principe de précaution, apparu en Allemagne à la fin des années soixante, prend toute sa dimension. En vertu de ce principe, il est préconisé de prendre certaines mesures de sécurité lorsque la science est incapable de se prononcer sur les risques potentiels pour l’environnement ou la santé. Les législations de chaque pays prennent ainsi plus ou moins en compte les risques de la révolution génétique. Sans oublier que les perspectives de retombées financières ont parfois tendance à emballer dangereusement le marché.