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Ancienne responsable d’une agence de conseil en communication, Sophie d’Anhalt a quitté le monde de la publicité pour celui de la presse professionnelle de l’environnement...
Aviation civile : comment débarquer le CO2
mardi 16 avril 2013
Souvent pointée du doigt pour ses émissions en hausse,
l'aviation commerciale ne ménage pas ses efforts pour
réduire son bilan carbone.
Malgré quinze ans d'immobilisme de l'Organisation internationale de l'aviation civile, le secteur aérien s'active pour réduire ses émissions de GES. À commencer par les avionneurs. À coups de matériaux composites, d'ailerons aux
caractéristiques hydrodynamiques proches des appendices de squales, de moteurs peu gourmands, Boeing, Airbus et leurs concurrents ont considérablement réduit les consommations de leurs appareils. En témoigne le succès commercial de l'Airbus A320 Néo, 15 % moins vorace que la génération précédente d'A320.
Optimiser les routes aériennes
Alléger l'empreinte climatique du transport aérien, c'est aussi l'affaire des aiguilleurs du ciel. En optimisant les routes empruntées et en réduisant les temps de vol (en faisant atterrir les avions dès qu'ils sont à l'approche de l'aéroport
d'arrivée plutôt que de les faire tourner en l'air), les contrôleurs ont un rôle à jouer dans la réduction des émissions de GES des avions commerciaux. Les programmes internationaux Aire et Sesar ambitionnent ainsi de réduire de 10 %, d'ici à 2020, les rejets des avions sur les liaisons transatlantiques et dans le Ciel unique européen.
Grâce à une meilleure coordination entre tous les acteurs (tour de contrôle, exploitant de l'aéroport, personnel navigant) et une informatique plus sophistiquée, Aéroports de Paris devrait baisser de 10 % le temps de roulage moyen des avions à Paris-Charles de Gaulle avant 2015. Différents systèmes en cours de développement (moteurs électriques dans les roues ou tracteurs électriques) vont permettre, dans quelques années, aux avions de rouler propre pour rejoindre ou quitter les zones de stationnement.
Des passerelles bien équipées
Les exploitants des plates-formes aéroportuaires ne sont pas inactifs, eux non plus. En équipant les passerelles d'embarquement-débarquement de prises d'alimentation en électricité et en air conditionné, ils évitent aux commandants
de bord de recourir aux groupes auxiliaires de puissance pour produire l'énergie dont leur appareil a besoin lorsqu'il est à l'arrêt.
Les équipementiers des constructeurs d'avion sont aussi de la partie. Récemment, trois jeunes ingénieurs français ont créé un siège très innovant. Entièrement réalisé en titane et en matériaux composites, le Titanium Seat pèse 4 kg : entre la moitié et le tiers de la masse habituelle d'un siège classique de classe économique. En cours de certification par l'Agence européenne de la sécurité aérienne, le produit phare de la société Expliseat est destiné aux moyens-courriers. Selon ses trois concepteurs, son installation permettrait aux avions de type A320 ou Boeing 737 de réduire de 3 à 4 % leur consommation de carburant, et donc leurs émissions. Pas si mal.
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