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sgsf
Fermes verticales: utopie ou révolution?
jeudi 23 décembre 2010
Professeur à l'université de Columbia, Dickson Despommiers est le "théoricien" des fermes verticales. Il vient de sortir un livre qui résume tous ses projets, aujourd'hui encore à l'état de concepts, sinon d'utopie...
Son action s'inscrit dans le mouvement qui consiste à resserrer les activités humaines vers les villes pour éviter l'éparpillement très consommateur en énergie et donc à consacrer de nouveau les grands espaces à la sauvegarde de la biodiversité et de l'environnement.
On arrive alors à cette image de la verdure qui revient encercler et investir les tours jusqu'alors synonymes de concentration urbaine et de désert de béton.
Avec bien sûr une grande latitude pour les architectes dans la redéfinition de nouvelles formes de l'urbanisme, comme en témoigne ce retour vers les pyramides...
Mais l'intégration dans le paysage urbain est bien réelle, comme en témoigne cette vue nocturne:
(Les images 3 et 6 sont des images de La Tour Vivante, projet de SOA Architectes, Pierre Sartoux et Augustin Rosenstiehl. - http://www.soa-architectes.fr - http://www.eco-tower.fr )
Les fermes verticales n'ont pas encore entamé l'étape de la réalisation, mais rien ne s'y opposerait vraiment, si ce n'est la question de l'investissement financier. Une rumeur a circulé sur le lancement d'une tour prototype à Newark, dans le New Jersey, avec l'architecte Weber Thompson, mais selon le site Inhabitat, elle a été démentie par le Pr. Despommiers lui-même.
Le concept est bien défini.. Il s'agit de développer l'hydroponie, c'est-à-dire l'agriculture hors-sol, où les plantes poussent sur un substrat neutre et inerte (sable, billes d'argile, laine de roche...), qui est irrigué par un courant de solution qui apporte les sels minéraux et nutriments essentiels à la plante. Une technique alternative de culture des végétaux, qui est certes loin du terroir de tradition française, mais que l'on trouve déjà en place dans des exploitations horticoles de toutes tailles.
Il ne serait techniquement pas très difficile d'installer ces "chaînes" de production dans les étages d'une tour.
De larges baies assurent l'ensoleillement...
Pour ses promoteurs, ce type de culture peut constituer une réponse aux problèmes d'eau et de pollution que connaît la planète, ce qui justifie l'ambition de "nourrir le monde" que s'est assignée le Pr Despommiers.
Plus de dépendance à l'égard des saisons, du jour et de la nuit, des catastrophes naturelles.
Etant effectuée dans un environnement contrôlé, cette agriculture permettrait de ne plus recourir massivement aux pesticides et aux engrais polluants.
Plus de tracteurs et de matériels agricoles, plus de transports intercontinentaux.
La ferme verticale serait rattachée au réseau d'électricité et produirait elle-même un complément avec des éoliennes et avec le traitement des déchets végétaux sur place.
Les parois sont non pas en verre mais en matière proche du téflon, très transparente, qui ne jaunit pas. L'eau est recyclée sur place avec des filtres naturels.
Les produits de la "ferme" sont vendus au rez-de- chaussée pour éviter les coûts de transports
Les zones de terrains vagues trouveraient une utilisation tandis que les champs seraient rendus à la nature, donc à la préservation de l'environnement.
Toujours selon ses adeptes,la ferme verticale serait en outre créatrice d'emplois très divers.
Et bien sûr, toutes les déclinaisons, comme leur installation off-shore, peuvent être étudiées...
http://www.soa-architectes.fr
http://www.eco-tower.fr
Merci de les créditer.
Cordialement,
OR