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Electricité : attention aux pointes de consommation


mercredi 22 juillet 2009

Dans ses prévisions, publiées tous les deux ans, RTE estime que la sécurité d’alimentation électrique de la France devrait être assurée jusqu’en 2013, mais souligne la difficulté des périodes de pointe hivernales.


Dominique Maillard, président de RTE (Réseau de transport de l’électricité), a présenté devant la presse le bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France que la loi lui fait obligation d'étudier.

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Les équipes de RTE ont planché sur des prévisions allant jusqu’à 2025.

- jusqu’en 2013, l’équilibre devrait être assuré.Par l’émergence du photovoltaïque, qui est noté comme « l’événement marquant de ces derniers mois », le développement des autres énergies renouvelables, par la mise en service de l’EPR de Flamanville (2012) et par la construction de dix cycles combinés à gaz d’ici 2012.

- en 2014, la poursuite de l’essor des renouvelables mais aussi la disponibilité d’électricité chez nos voisins pendant les pointes hivernales devraient permettre l’équilibre.

- 2015 peut apparaître comme une échéance plus critique, avec l’arrêt de centrales thermiques pour obsolescence environnementale et les effets de la sortie de crise mondiale (reprise de la consommation alors que des projets de centrales auront été retardés par manque d’investissements pendant la crise).

D’ici 2025, la consommation moyenne des Français va croître, mais de façon assez modérée, entre +0,8 et °+0,9% par an. La consommation française croît d’abord dans les secteurs tertiaire et résidentiel, du fait de la démographie mais aussi de transferts d’usages des énergies fossiles vers l’électricité, comme le chauffage ou les transports (voitures électriques notamment). En revanche, la mise en œuvre du « Grenelle de l’Environnement » devrait améliorer l’efficacité énergétique.

Mais cette hausse moyenne cache la multiplication de difficiles périodes de pointe, notamment en hiver (la période redoutée de canicule estivale ne s’est pas encore produite cette année). Le développement du chauffage électrique, notamment des pompes à chaleur, va augmenter la sensibilité de la consommation aux températures froides.

Le record historique de consommation nationale avait été franchi le 7 janvier 2009 à 19h : 92.000 MW (Voir le relevé et  l'impact des effacements de consommation).

RTE évalue une consommation probable à la pointe de 104.000 MW en 2015 et de 108.000 MW en 2020.

Le recours à des importations de pays voisins est alors envisageable.

M. Maillard a souligné que la France reste et restera un exportateur net d’électricité vers l’Europe, même si ponctuellement les importations sont plus fréquentes et fortes, à la fois pour des raisons de disponibilité de puissance et pour des questions de prix sur le marché de gros. Il a jugé souhaitable l’augmentation de ces volumes d’échanges intra-européens (exportations + importations) , rendus possible grâce à de meilleures interconnexions entre les réseaux nationaux.

RTE rappelle par ailleurs que la sécurité d’alimentation électrique de l’Est de la région PACA et de la région Bretagne passe dès maintenant par de nouveaux investissements, la situation de ces deux régions étant d’ores et déjà préoccupante. La sécurité d’approvisionnement de ces deux régions repose dès lors sur trois piliers : une maîtrise accrue de la demande d’électricité, notamment lors des pics de consommation (voir l'expérience Eco-watt et les conseils de RTE), un développement de la production locale, y compris renouvelable, et un développement concomitant du réseau.

Il est à noter enfin que le remplacement de l’usine d’enrichissement d’uranium Eurodif par le nouveau procédé par centrifugation de l’unité Georges Besse II permettra une très forte économie d’électricité (jusqu’à 40 fois moins) vers 2014. L’économie est si forte que le décrochage est visible sur le graphique des différents scénarios :