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Ancienne responsable d’une agence de conseil en communication, Sophie d’Anhalt a quitté le monde de la publicité pour celui de la presse professionnelle de l’environnement...
Ville verte : Los Angeles, l'exemple à suivre ?
vendredi 03 avril 2009
Parmi les grandes villes du monde, la mégapole californienne entend être au premier rang pour la défense du climat. Elle veut réduire de 35% ses émissions de gaz à effet de serre. Un exemple pour Paris ?
Le 16 février dernier, la Cité des Anges a reçu un don, non du Ciel mais de la fondation Clinton. Via sa Clinton Climate Initiative, l’ancien locataire de la Maison Blanche a financé une opération originale : le remplacement des lampes des 140.000 feux rouges de Los Angeles par des diodes électroluminescentes, 40% moins gourmandes en électrons que des lampes à incandescence. Si le montant du geste philanthropique n’est pas connu, le gain climatique a été largement médiatisé : une économie d’électricité de 67 GWh/an et une baisse des émissions de 40 500 tonnes de CO2 par an.
Spectaculaire, cette opération masque un programme bien plus ambitieux encore : le « Green LA Climate Action Plan ». La première mégapole américaine entend limiter à 35,3 Mtéq.CO2 ses émissions en 2030, contre 51,6 Mtéq.CO2 en 2004 (Mtéq.CO2 = million de tonnes équivalent CO2).
Pour y parvenir, tous les moyens sont bons. À commencer par les plus classiques. Après avoir réalisé un bilan carbone global et par source d’émission, la première municipalité d’importance à être dirigée par un maire hispanique a élaboré un programme d’action complet.
- Les 500 bâtiments publics subiront un audit énergétique et le renforcement de leur isolation est d’ores et déjà prévu. Certains seront même dotés de systèmes de climatisation naturelle.
- Bien pourvues en voitures hybrides, les flottes de véhicules publics vont rapidement ne plus consommer que des agrocarburants et de l’hydrogène, réputés moins émetteurs que le gazole. Les transports publics augmenteront leur offre, notamment pour desservir les quatre aéroports de la métropole californienne.
- Plus grosse régie municipale des Etats-Unis, la LADWP (Los Angeles Department for Water and Power) est responsable du tiers des émissions. Elle cessera, au fil des ans, d’acheter de l’électricité produite par des centrales au charbon. En parallèle, elle participera au financement de centrales éoliennes, photovoltaïques, solaires à concentration, hydroélectriques, à biomasse ou à géothermie. Le but poursuivi étant que 20% de l’électricité consommée à « LA » soient d’origine renouvelable en 2010.
- Toutes les piscines municipales seront chauffées par énergie solaire.
Les habitants devront participer à l’effort. Pour les sensibiliser aux économies d’énergie, la ville leur a distribué 1,4 million de lampes basse consommation. La LADWP consacre 50 millions de dollars à cofinancer les panneaux photovoltaïques de particuliers.
Ils devront aussi faire attention à leurs robinets. Inextinguible, la soif des habitants de Los Angeles oblige la LADWP à aller puiser l’or bleu toujours plus loin dans les Etats voisins. Résultat : un kWh sur cinq sert à l’approvisionnement en eau potable de la cité.
En plus des campagnes d’information et de chasse au gaspi aquatique, la municipalité va aussi créer 35 parcs et jardins supplémentaires. Certes, la croissance d’un million d’arbres permettra de stocker de gros volumes de gaz carbonique, mais surtout ces espaces verts laisseront enfin l’eau de pluie (rare) s’écouler dans le sol. Ce qui devrait aider à recharger les nappes phréatiques. Ces corridors verts devraient aussi réduire l’effet d’ « île chaude », propre à toutes les grandes villes.
Le site de l'usine à GES
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1 commentaire(s)
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Commentaire par Alain Fabre
mardi 07 avril 2009 12:24
Votre papier donne effectivement le sentiment que Paris "bricole" en matière de développement durable. Le vélib c'est très bien, mais les enjeux vont bien au delà. A Paris, on est encore dans le show off.
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