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Photovoltaïque : le ton monte dans les manifestations


mercredi 23 février 2011

Dans l’attente des décisions gouvernementales sur les nouvelles réglementations dans le photovoltaïque, les manifestations ont pris une tournure militante assez inhabituelle de la part de professionnels de l’énergie.


Le Premier ministre François Fillon a annoncé certaines des nouvelles dispositions qui seront prises sur l'énergie solaire et a indiqué notamment que «la cible annuelle en rythme de croisière» pour les nouvelles installations représenterait 500 mégawatts (MW).(Voir l'extrait de son discours sur le site de Tecsol).

C'est le chiffre que préconisait le rapport Charpin-Trink et la moitié de ce que souhaitaient les collectifs et les associations qui tablaient sur 1 GW.

Les nouvelles conditions des aides aux installations photovoltaïques seront également soumises au Conseil supérieur de l'Energie et à la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). Texte définitif attendu avant le 9 mars (communiqué de NKM).

Les collectifs ont déjà réagi très négativement. "Le premier ministre propose de capituler devant les intérêts privés et l'inertie de l'administration, de tourner le dos aux réductions de coûts et d'entériner les pratiques mafieuses", estime notamment le groupe le plus actif  Touche pas à mon panneau solaire.

Les manifestations s'étaient multiplié ces derniers jours. Dans un secteur généralement dominé par les grandes entreprises, avec face à eux des militants «citoyens», les manifestions ont illustré le poids pris dans le photovoltaïque par les petits entrepreneurs dont la survie est souvent fragile et dépendante des fluctuations de la réglementation (voir le témoignage d'Elodie Fitte sur La chaîne Energie). Avec des images inhabituelles, comme le rapport Charpin brûlé en public  :























Le président du groupe EDF-Energies nouvelles M. Paris Mouratoglou nouvelles arrive sous les huées :























Action également au salon des énergies renouvelables à Lyon :




6 commentaire(s)
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Commentaire par Regismu
mercredi 23 février 2011 11:48
Monsieur le Premier Ministre, votre ignorance de la réalité du terrain est consternante. Vous piétinez l’ensemble de la filière solaire. A-t-on jamais vu pareil capitaine de navire ignorer le cap à prendre, la valeur des matelots et le fonctionnement même d’un bateau ou d’une boussole ? Comment se peut-il que vous n’ayez à ce point la moindre idée du travail que nous avons abattu depuis 4 ans ?
Quels sont ces panneaux de piètre qualité dont vous parlez ? Voulez-vous parler des panneaux chinois qu’EDF-EN installe à tour de bras, de la rafle de 75% du marché par ces « champions » nationaux dans le pompage de fonds publics et le détournement de l’esprit de la loi, parlez-vous des équipes de travailleurs saisonniers qui installent leurs centrales au sol ? Sans doute mais vous ne le dites pas.
Nous, les PME-PMI, installateurs, développeurs et associatifs, le cœur battant de cette filière naissante et prometteuse, avons installé du matériel de qualité, dans le respect des règles de l’art et d’un cadre réglementaire particulièrement complexe. Nous avons créés 25 000 emplois au cœur de la crise. Nous vous avions alerté mi 2009 sur la nécessité de revoir le dispositif d’aide sous peine d’emballement, vous avez mis six mois à réagir et aujourd’hui vous nous rendez à la fois responsables et victimes de la situation. Nous avons été conviés à une concertation qui n’aura servi qu’à vous vanté d’avoir échangé avec nous, nous avons perdu notre temps et vous nous avez humiliés.
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Commentaire par Regismu
mercredi 23 février 2011 11:49
. De cette « concertation » vous ne tirez rien mais vous reprenez à l’identique ce que vous annonciez déjà en août dernier et qui participe au dépiéçage du Grenelle. Nous avons, depuis deux mois, fourni un travail de réflexion exceptionnel sur tous les aspects techniques, économiques et administratifs de cette filière, émettant des propositions constructives et réalistes qui permettent de maîtriser les coûts tout en gardant des volumes ambitieux. Vous faites comme si nous n’existions pas, comme si vous connaissiez mieux que nous tous réunis la voie à prendre. Quelle honte.

Comme nous, vous savez que ce que la France investit aujourd’hui dans le renouvelable, c’est ce qu’elle gagnera demain et ce qu’elle ne dépensera plus après demain. Comme nous, vous savez qu’en permettant aux français de produire leur électricité localement, vous leur garantissez, à horizon 2020, une électricité propre et indépendante moins chère que l’électricité nucléaire à même horizon. Comme nous, vous savez que les français attendent de vous de les accompagner avec ambition sur le chemin nécessaire de la transition énergétique, que vous ne les laissiez pas sur le trottoir avec un nucléaire dont le reste du monde n’aura que faire. Ce qui valait pour hier ne vaudra pas pour demain et vous ne pouvez plus profiter de la méconnaissance des français sur les progrès faramineux et continus des technologies du renouvelable déjà largement opérationnelles, et compétitives dans les prochaines années.
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Commentaire par Regismu
mercredi 23 février 2011 11:50
Vous nous proposez aujourd’hui des choses qui existent déjà, nous ne pouvons être dupes : Nous ne vous avons pas attendu pour que nos fabricants adhèrent aux programmes de recyclage déjà effectifs ; nous ne vous avons pas attendu pour respecter les critères de qualité technique, environnementale et esthétiques ; nous ne vous avons pas attendu pour innover ; les appels d’offres, quant à eux, ont déjà prouvé leur totale inefficacité, si ce n’est pour les très gros acteurs, et sur les toitures, ce système est une simple aberration. Par contre nous vous avons attendu pour donner à la France une filière solaire digne de ce nom.

Votre mission de service public est de servir l’intérêt général dans une vision à long terme. Or, si les dépenses de ces vingt dernières années n’ont pas augmentées comparé au P.I.B, vous savez que la gestion d’hier a réduit les recettes de notre Etat de façon scandaleuse. La situation actuelle ne vous laisse aujourd’hui qu’une double alternative: des économies intelligentes pour porter les dépenses de demain, et des dépenses intelligentes pour porter les économies et recettes de demain. Les énergies renouvelables, entre autre, en sont un formidable exemple.

Le Président n’annonçait pas autre chose en 2009, nous avons emboîtez le pas, cessez de nous faire croire que vous en faites de même aujourd’hui, mais agissez… vite !
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Commentaire par GEOFFROY
mercredi 23 février 2011 14:17
1)Faire un point exact de l'état de nos centrales nucléaires: Puissance, durée de vie, réserves d'uranium, problémes techniques sur 34 réacteurs..... Ainsi, les seuls investissements d'EDF devraient porter sur notre sécurité dans les 5 ans à venir. Un bilan technique et financier devra être présenté. Dès 2015, l'uranium va se faire rare. Sur les 2 dernières années les prix se sont déjà enflammés! Imaginez combien coutera l'uranium en 2015! Bref, le nucléaire n'est pas l'avenir, les citoyens doivent savoir combien leur coutera le démentellement, sans risque, de toutes les installations nucléaires d'ici 2025.....
2)Le programme d'équipement en énergies propres doit être cadencé au rythme de l'arrêt des centrales vieillissantes. Bien sûr, personne ne pourra empêcher les puissances financières et politiques d'investir dans le grand éolien, par contre nous devrons nous battre pour que le particulier puisse installer du photovoltaïque, quelle que soit la puissance!
3)Ne pas se laisser enfermer. La concurrence doit jouer son rôle. Si des produits français existent, ils devront être compétitifs, tant sur l'aspect technique que financier. Le protectionnisme, le CEIAB et son intégration « à la con », les pass'innovations sont autant d'entraves à la mise à niveau d'un marché qui devrait tourner autour de 3 300 € par kWc et non 5 000 € grâce à l'encadrement de l'Etat.
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Commentaire par Antoine Pierre
mercredi 23 février 2011 15:56
Ces manifestations sont semblables à celles des producteurs de lait ou des éleveurs. C’est-à-dire des catégories fragiles, à la merci de n’importe quelle réglementation bruxelloise ou nationale, très vulnérables aux aléas de conjoncture. La question est de savoir si l’énergie est vraiment un secteur qui se prête à la « petite production ». Je ne le pense pas. Ce n’est pas un cadeau à leur faire que de lancer des artisans ou des petits entrepreneurs dans des secteurs aussi concurrentiels et aussi soumis aux évolutions technologiques. Il suffira d’un changement de cours de matières premières, d’un embargo, d’une innovation technologique forte pour qu’ils soient fauchés en quelques mois. Comment a-t-on pu les lancer dans de telles aventures ? En outre, l’énergie est un secteur stratégique pour les industries et pour nous tous. Que fera-t-on quand l’essentiel va dépendre des renouvelables (le rêve de Greenpeace…) et donc beaucoup de ces très petites entreprises ? On ira tous défiler dans la rue et brûler les textes ?
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Commentaire par carl
jeudi 24 février 2011 09:05
Il y a rien a faire …au niveau industriel le solaire et pire l’éolien, en France, je comprend pas . c’est une aberration et un immense gaspillage . Maintenant a l’échelle du particulier , sur nos toitures , avec une solution de stockage individuelle sous forme de batterie ou d’eau chaude …alors oui c’est plus acceptable et écolo….si c’est pour revendre l’électricité a prix d’or a EDF …non non et non . EDF est un bien collectif…...il n’a pas pour rôle de surtaxer une majorité pour enrichir une minorité ! . Autre chose, sans crédit d’impôt je suis persuadé que le prix des panneaux solaires baisseront d’autant ….pourquoi ? la solution serait peut être que l’Etat aide uniquement les solutions de stockage de l’énergie !!! là ça serait beaucoup plus sain !