Par Sia Partners
Auteur
Cofondé en 1999 par Matthieu Courtecuisse aux côtés de quatorze associés
internationaux, Sia Partners, cabinet de conseil indépendant, compte 550 consultants pour un chiffre d'affaires de 88 millions...
La géothermie profonde, une opportunité pour l'outre-mer
Par Sia Partners
lundi 30 mars 2015
Les zones volcaniques sont propices à la géothermie grâce à la présence d'eau très chaude à faible profondeur. Autant que le solaire, la géothermie peut contribuer à assurer à l'outre-mer son autonomie énergétique.
La loi Grenelle 1 a fixé à l'outre-mer l'ambitieux objectif de l'autonomie énergétique pour 2030. Une étape intermédiaire à 50% d'EnR dans la consommation finale d'énergie des DOM est également prévue pour 2020. La loi de transition énergétique a confirmé ces objectifs.
Le solaire pourrait bien entendu jouer un rôle clef partout en outre-mer. Mais les DOM possèdent également des ressources géothermales, intéressantes de par leur stabilité. En effet, la géothermie profonde ou « à haute énergie », qui consiste à alimenter des turbines avec de l'eau chauffée à des températures comprises entre 90 et 250°C pour produire de l'électricité, peut être considérée comme une énergie de base puisqu'elle est disponible 24h/24.
Si les niveaux de chaleur requis pour produire l'électricité géothermale sont généralement atteints aux alentours de 5km sous la surface terrestre, on peut les rencontrer dès quelques centaines de mètres dans les zones volcaniques, aux frontières des plaques lithosphériques. La production géothermique mondiale se concentre donc aujourd'hui dans ces zones, plus faciles à exploiter, et en particulier dans huit pays qui représentent à eux seuls plus de 90% de la puissance mondiale installée (Etats-Unis, Philippines, Indonésie, Mexique, Italie, Nouvelle Zélande, Islande, Japon).
La Dominique, entre Guadeloupe et Martinique
L'arc des petites Antilles, où se trouvent la Guadeloupe et la Martinique, dispose aussi de ressources géothermales considérables, au titre de Grande-Terre et Basse-Terre dont le potentiel est estimé entre 45 et 65 MW, mais surtout de la Dominique, pour qui les premiers forages ont confirmé la présence d'eau à 280 degrés, à une profondeur inférieure à 1 000 mètres, ce qui représenterait une capacité d'au moins 120 MW.
Grâce à la géothermie, cette petite ile indépendante14 située entre la Guadeloupe et la Martinique pourrait franchir le cap de l'autonomie énergétique, et même approvisionner ses voisines, via des câbles sous-marins. Un projet porté par un consortium formé de GDF-Suez, CDC Infrastructure et NGE Groupe, vise ainsi la construction d'une première unité de 20 MW pour satisfaire la demande domestique de la Dominique, puis une augmentation de capacité de deux fois 40 MW à destination respectivement de la Guadeloupe et de la Martinique. Les investissements estimés à 450 millions d'euros devraient largement contribuer à réduire la dépendance énergétique de ces îles, ainsi que leurs coûts d'approvisionnement et leurs émissions de CO2.
Le précédent de l'usine de Bouillante
Ce projet d'envergure viendra compléter l'unique centrale géothermique des Caraïbes, celle de Bouillante en Guadeloupe, ouverte en 1985 (photo). Constituée de deux unités (la première, d'une capacité de 4MW, a été rénovée en 2013 et la seconde fournit 10 MW depuis 2005), Bouillante peut aujourd'hui produire 100 GWh/an, soit 6% de l'électricité consommée en Guadeloupe.
Si la géothermie reste une source d'énergie onéreuse pour la métropole, elle apparait en outre-mer comme une opportunité, avec un cout estimé à 10,3 c€/kWh sur le site de Bouillante en 2012 et un objectif de moins de 10 c€/kWh pour GDF Suez en Dominique,. Actuellement, les coûts moyens de production sont en outre-mer jusqu'à cinq fois plus élevés qu'en métropole et les autres énergies renouvelables largement disponibles comme le photovoltaïque ou l'éolien y ont des coûts similaires voire supérieurs.
Chloe Depigny
Plus d'actualités
-
17/12/15
Des panneaux solaires pour améliorer le rendement des cultures
-
09/12/15
La grande vague des réseaux de chaleur
-
07/11/15
Corse, laboratoire du stockage électrique
-
03/11/15
Eolien flottant : la France entre dans la course
-
29/10/15
Du charbon au soleil : Carmaux s'est converti au photovoltaïque
1 commentaire(s)
[1]
Commentaire par Gépé
mardi 31 mars 2015 07:47
Evidemment, tout serait plus simple si l'énergie était plus chère et le cout du travail moins élevé, mais les Français y sont viscéralement opposés.
Signaler un contenu abusif