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L'Union Française de électricité (UFE), est l'association professionnelle du secteur de l'électricité. Elle représente les employeurs du secteur au sein de la branche des industries électriques et gazières...

L'autonomie énergétique d'un territoire : une illusion dangereuse


jeudi 04 avril 2013

Depuis dix ans, Montdidier est un très bel exemple d'une petite ville qui s'organise toute seule pour son énergie. Mais est-ce vraiment « toute seule » et est-ce vraiment un exemple à suivre ?


Voir le site de l'Union  française d'électricité

La belle ville de Montdidier, plus connue jusqu'à présent pour sa très belle église du XVème siècle et pour le calme de la campagne picarde environnante, serait-elle en train de devenir un symbole de la troisième révolution industrielle ?

En effet, sous l'impulsion de son édile, Catherine Quignon-Le Tyrant, cette commune a initié, depuis presque 10 ans, une politique volontariste de sobriété énergétique et de développement des EnR sous forme d'électricité et de chaleur. Une démarche intéressante dans le cadre de la transition énergétique et qui, compte tenu des moyens limités de la commune, s'est appuyée sur la régie municipale pour la partie opérationnelle et sur un appel à subvention pour la partie financière.

Montdidier a entrepris plusieurs actions en matière de réhabilitation thermique des bâtiments communaux et de développement d'un éclairage publique à basse consommation. Du côté production, l'action est encore plus spectaculaire : création d'une chaufferie bois en 2005 (première chaufferie biomasse de Picardie) et d'un réseau de chaleur pour alimenter les bâtiments publics, puis, développement à partir de 2011 d'équipements PV sur les bâtiments municipaux et surtout d'une ferme éolienne produisant un peu plus de la moitié de l'électricité consommée par les 6 500 habitants de la commune. En résultante, 28 % d'économie dans les dépenses de chauffage communales et l'ambition, à terme, d'être autonome en électricité d'ici 2015, voire excédentaire en 2020, comme le petit village gaulois d'Astérix pouvant ainsi résister à l'emprise de l'empire romain de l'électricité nationale.

Des effets d'annonce ... à la réalité du terrain

Hélas, la problématique énergétique, et surtout, celle du système électrique ne se règle pas comme dans une bande dessinée. En électricité, en effet, la potion magique n'existe pas et le recours aux « Romains » est inévitable.

Ainsi, le premier écueil est financier : la politique communale n'existe qu'avec un large recours aux subventions départementales et régionales. Or, la régie municipale ne payant pas d'impôts, il ne peut y avoir de retour fiscal en compensation des subventions. Mais surtout, le dispositif éolien bénéficie du système d'obligation d'achat financé au niveau national par la CSPE, et donc par l'ensemble des consommateurs français, et ceci sans tenir compte des subventions pour diminuer la charge de la CSPE. Il s'agit donc d'un avantage financier exorbitant, qu'il serait impossible de reproduire pour toutes les communes françaises.

Comme certains ont pu le dire, le vent qui souffle en Picardie appartient aux Picards, mais, par contre, les Picards ne sont pas contre l'idée que l'argent des autres puisse les aider....

Sans solidarité nationale, ça ne marche pas

Le second écueil est technique : comparer la production des éoliennes à la consommation des habitants n'a tout simplement pas de sens, car, ce qui compte, c'est l'adaptation de la production à la consommation instantanée, ce qui est impossible avec une énergie intermittente. La commune ne peut donc s'auto-suffire sans être connectée au réseau ErDF, à la fois pour recevoir l'électricité en cas de manque, ou pour la transmettre en cas d'excès.

Bien plus, en cas de panne (cf le problème survenu le 23 décembre 2012), il est évident que la commune ne peut s'assumer seule. Enfin, il est clair que la ville n'a pu intervenir que sur la partie électricité des consommations communales, ce qui laisse les habitants face aux charges très lourdes des autres consommations énergétiques. En résumé, malgré des efforts louables en faveur de l'efficacité énergétique, Montdidier ne peut prétendre à jouer les villages gaulois électriques, et, encore moins, à servir d'exemple car il n'en a pas les moyens, ni techniques, ni financiers.

Mais surtout, cette attitude ouvre la porte à une grave déviance, celle de l'idée du « chacun pour soi », de l'abandon de ce qui fait l'une des forces de la France : la solidarité entre les territoires. L'électricité n'est pas simplement une énergie, c'est un facteur d'intégration. Le nier conduira, au-delà d'une profonde déception au sujet des « avantages financiers » que serait susceptible de procurer l'autonomie, à une dégradation profonde du tissu économique et social de notre pays.
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10 commentaire(s)
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Commentaire par patrig k
jeudi 04 avril 2013 19:12
Ce que vous décriez pour les Enr, qui certes demandent des aides, l'a été à 100% pour le parc nucléaire et lignes THT associées ... Et qu'en définif, l'objectif à plus long terme, ne pourra ce faire que par l'équilibre des possibles. La concentration d'énergie, 250 millions d'années pour les fossiles, et 10 de plus pour l'Ua, et des délestages en moins de 2 siècles, c'est une époque révolue, combien meme, les échelles de temps pour ces transitions, se feront sur 2 ou 3 générations. Si il est facile, de critiquer les "subventions" , il faut le faire pour tous les domaines, par exemples, les 650 millions d'aides pour la G4, le phénix 4éme version......................................... Par ailleurs, vos propos sur la péréquation des régions ou zones urbaines des territoires, ce qui semble vous déranger , est une idée contre républicaine. Faut il le rappeler !
[2]
Commentaire par emblématique de l'UFE
samedi 06 avril 2013 18:04
Pas étonnant cette analyse de l'UFE qui prone d'autre part aussi une politique "nucléaire forte" donc obligatoirement centralisée et oligolistique... Mais bon faudrait arreter la politique du Coq et de l'Autruche et regarder un peu les résultats côté de notre grand voisin: plus de 8000 régies d'électricité (excusez du peu), 80% de la population qui plébiscite et finance la Transition énergétique ET la sortie du Nuc . L'Allemagne, qui construit à un systeme énergétique hyper résilient, a été nettement exportatrice d'électricité vers la France en 2012, alors faire croire qu'à cause de l'autonomisation énergétique, certains vont se retrouver appauvri en ressources électriques c'est un peu grossier. D'autre part cette autonomisation énergétique crée des millions d'emplois non délocalisables, des centaines de PME leaders mondiaux, évidement pas forcement celles du profils des Mamouths qui composent l''UFE.... Donc pour moi Montidier est plutot un exemple à suivre d'urgence plus qu'a critiquer !
[3]
Commentaire par Marre du lobby nuc !
samedi 06 avril 2013 18:44
Quand on voit que la (presque) seule et minuscule initiative de Transition énergétique Française est déjà tuée dans l'oeuf pour nos Oligarques radioactifs de l'UFE, une seule chose devient certaine: c'est demain la veille qu'on va sortir du nucléaire !
[4]
Commentaire par Rodrigue Coutouly
dimanche 07 avril 2013 08:43
article malhonnête intellectuellement: les partisans des ENR n'ont jamais prétendus rendre "les territoires autonomes du point de vue énergétique". C'est la complémentarité entre territoire qui est recherchée. La critique des tarifs solaires est bienvenue mais on est pas obligé de reproduite les mêmes erreurs !
[5]
Commentaire par Hervé
lundi 08 avril 2013 19:12
Trés bon Article.
[6]
Commentaire par patrig k
mardi 09 avril 2013 16:50
Un article stupide et débile, sans aucune réflexion de fond, un parasite de plus dans la chaine de commandement, qui fait de ce pays la risée de toute l'europe, l'entre soi et les partisans imbus de leur précieuses petitesses .. Vouloir en une page, démontrée que l'autonomie est iréaliste, c'est de la propagande !
[7]
Commentaire par Hervé
mardi 09 avril 2013 18:44
@ Patrig: Sauf que a ma connaissance il n'y a pas de cas de ville ayant le même niveau de vie que les nôtres et qui fonctionnant en véritable autonomie avec du solaire et de l?éolien non subventionné. Ces fameuses villes comme Montdidier sont raccordées au réseau, et si on coupe les fils tout tombe. C'est ce que souligne l'auteur et il a parfaitement raison.
[8]
Commentaire par bALLO
dimanche 14 juillet 2013 11:19
l'adaptation de la production à la consommation instantanée, ce qui est impossible avec une énergie intermittente. C'est bien là ou se trouve le problème de l'autonomie pour les EnR , c'est là aussi qu'il y a barrage de l'état, EDF, et le lobbying chasse gardée.On peut penser que l'autonomie avec un mixte PV Eolien puisse être réalisé pour un lotissement d'une centaine de maisons , tout en gardant le réseau EDF en secours , sans jamais l'utiliser à plus de 10 %.Ce système va être expérimenté vers la fin 2013.
[9]
Commentaire par Alceste
mercredi 05 novembre 2014 21:31
Il est inadmissible d'entendre les pro-nucléaires parler d'énergie "intermittente", viens chez moi, dans le Finistère, j'ai du vent toute l'année, une bonne luminosité même en hiver, et les marées ne prennent jamais de vacances. Arrêtez de prendre les gens pour des cons en essayant de leur faire croire qu'il faut un soleil tropical pour faire du photovoltaïque, ou des vents cycloniques pour faire de l'éolien..
[10]
Commentaire par cassoret
jeudi 06 novembre 2014 11:40
Malgré des efforts louables pour baisser la consommation, cette commune n'est pas autonome, loin de là : elle produit plus d'électricité qu'elle n'en consomme mais pas en permanence, elle est connectée au réseau et consomme de l'électricité nucléaire quand le vent est trop faible, rappelons que l'éolien ne peut subvenir à tous les besoins nationaux et vient forcément en plus des autres moyens de production. D'autre part on confond énergie et électricité: les véhicules roulent toujours au pétrole importé, les chauffages au gaz et au fioul existent toujours.
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