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Innovation: vers des panneaux solaires flottants...


mardi 08 mars 2011

Une société israélienne va tester avec EDF, en septembre prochain à Cadarache, un prototype original : des panneaux solaires articulés à la surface d'un plan d'eau.


La start-up israélienne Solaris Synergy, créée il y a deux ans, avance un concept original: des panneaux solaires flottants.

Constitués de modules photovoltaïques articulés, ils sont destinés à être placés sur des plans d'eau industriels ou agricoles pour ne pas porter atteinte aux paysages ou à l'environnement.
 
Son prototype va être testé avec la participation d'EDF, sur un plan d'eau d'une installation hydro-électrique à Cadarache. Le test va durer neuf mois et permettre d'étudier le système selon les saisons et les niveaux d'eau. Une mise sur le marché est espérée en juin 2012.
 
Le système de Solaris Synergy, appelé Aquasun, est construit avec des modules légers faits de plastique et de fibre de verre, qui s'emboîtent un peu comme des éléments de Lego, afin d'épouser la forme du plan d'eau.

Les modules (voir ci-contre) sont recouverts d'un film réfléchissant, avec une courbure qui concentre la lumière du soleil sur une rampe médiane recouverte de cellules photovoltaïques.

Chaque module a une capacité de puissance de 200 kW et on peut en assembler le nombre voulu.
 
Un moteur permet de faire tourner la plate-forme modulaire pour que la lumière frappe de la façon la plus efficace possible les surfaces recouvertes de silicium. Comme on est sur l'eau, un tout petit moteur suffit à assurer la rotation, guidée par ordinateur.
 

Pour ses concepteurs, notamment le co-fondateur et président de Solaris Synergy, Yossi Fisher, le système a de nombreux avantages.
 
Etant sur l'eau, il contourne la nécessité d'utiliser de larges surfaces au sol pour installer des fermes solaires, et donc de difficiles problèmes fonciers.  

D'autre part, la concentration des rayons solaires fait que cinq pour cent seulement de la surface du réseau doit être recouverte d'une pellicule photovoltaïque, limitant ainsi les coûts et les nuisances liées à l'extraction et l'utilisation du silicium.

L'eau qui porte la plateforme sert aussi a refroidir le système, ce qui améliore le rendement des cellules. Une opération qui n'est pas facile à assurer sur les installations terrestres.
 
La plateforme est conçue pour laisser passer l'oxygène et donc assurer la vie de la flore et de la faune aquatiques. En même temps, elle a l'avantage de recouvrir la nappe et donc de limiter l'évaporation et la prolifération de micro-algues et de micro-organismes.
 
Les concepteurs soulignent que ces panneaux ne sont pas destinés à être installés en pleine mer ou sur des sites touristiques.

Ils devraient couvrir des plans d'eau déjà affectés à un usage industriel ou agricole, comme des réservoirs de recyclage d'eau, des bassins de retenue d'installations hydrauliques, des canaux non navigables, etc...

Même les pays arides, comme Israël ou les pays d'Afrique du nord, ont des eaux industrielles qui ne dépendent pas de la pluie. Ainsi, le système peut être utilisé sans entrer en concurrence avec les besoins en eau potable.

L'installation de ces panneaux sur les quelque 400 réservoirs de recyclage de l'eau d'Israël pourrait assurer 10 à 20% de l'énergie renouvelable du pays d'ici 2020, a dit M. Fisher.
 
Le fonds de R&D Eureka, qui a mis en place un partenariat entre l'Europe et Israël, finance en partie le projet.

Voir la vidéo ci-dessous.










1 commentaire(s)
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Commentaire par Julien
jeudi 10 mars 2011 21:19
Le coût du kwh restera prohibitif, avec un temps encore plus long pour le retour sur investissement. En tout cas, c'est vrai qu'il faut installer ces structures dans des pays tres ensoleillés, Israel ou Moyen Orient ou Afrique du nord, pour au moins limiter le désastre