Participez aux débats sur l'énergie de demain

Auteur

Electricité du Sahara tunisien pour consommateurs britanniques


lundi 27 octobre 2014

L'échec du projet Desertec n'a pas découragé certains promoteurs et investisseurs dans leur volonté d'exporter l'électricité solaire potentielle du Sahara. Le projet Tunur compte sur la nouvelle législation britannique de soutien aux énergies renouvelables.


Voir le site Inhabitat

Le projet global Desertec s'est enlisé (voir article de « la chaine Energie ») , mais cela n'empêche pas la poursuite de projets spécifiques  entre pays sahariens et pays européens.

TuNur (voir le site dédié , un projet de grande centrale solaire thermodynamique  dans le désert tunisien est à l'étude pour fournir de l'électricité destinée aux consommateurs britanniques. Conduit par la société privée Nur, spécialisée dans le solaire en Afrique du nord et en Europe du sud, et la société d'investissement Low Carbon qui investit dans les énergies renouvelable au Royaume Uni, le projet, s'il trouve son financement, pourrait entrer dans la phase de construction en 2016 et entrer en opération en 2018.

Il prévoit une série de parcs étalées sur 100 km2, avec des milliers de miroirs renvoyant la lumière du soleil sur des tours centrales et portant à ébullition un fluide caloporteur pour alimenter des turbines. Sa capacité totale atteindrait 2000 MW. Selon le principe des centrales thermodynamiques, la chaleur peut être stockée et assurer une production électrique à des heures où le soleil ne brille pas.

L'électricité sera acheminée par un câble sous-marin de 450 kilomètres vers une station à Rome, qui distribuera l'énergie vers l'Angleterre, et éventuellement d'autres pays européens.

Les promoteurs disent avoir déjà investi 10 millions d'euros dans le projet et ils espèrent obtenir des subventions du gouvernement britannique selon la nouvelle procédure des « contrats pour différence » (contracts for difference - CFD). Il permet à un producteur de vendre son électricité à un prix garanti, quand bien même ce prix diffère du prix du marché. L'Etat britannique s'engage à payer la différence au producteur d'énergie, dans le cas où le prix de l'électricité sur le marché est inférieur à ce prix garanti. C'est d'ailleurs ce mécanisme qui a abouti à l'accord avec EDF pour la construction de la centrale nucléaire d'Hinkley Point.

Selon la BBC, les promoteurs pensent pouvoir distribuer à 2,5 millions de foyers une électricité solaire qui sera moins chère que celle fournie par l'éolien et le nucléaire. Le gouvernement britannique a ouvert l'éligibilité à ces contrats à des projets hors Royaume Uni, mais n'a pas encore donné d'avis sur le projet tunisien.

Le projet Tunur a fait partie du programme Desertec mais ses promoteurs s'étaient retirés à peu près en même temps que Siemens et Bosch, en raison des difficultés survenues dans la gestion de Desertec.

Réagissez à cet article
 (16) 
Nom *
Email *
Votre commentaire * (limités à 1500 caractères)
16 commentaire(s)
[1]
Commentaire par papijo
lundi 27 octobre 2014 18:36
Quand on voit le temps nécessaire pour créer une ligne HT de quelques dizaines de kilomètres entre la France et l'Espagne, il est clair qu'une liaison entre Tunis et Londres ... on n'est pas près de l'inaugurer. Quant au prix ... le solaire thermodynamique est plus cher que le photovoltaïque (il permet de stocker l'énergie pendant la nuit mais certainement pas sur plus de quelques jours, et avec des pertes et une technologie qui n'existe pas pour des installations de cette taille). Le transport sur 2000 km, c'est à peu près 20% de pertes, le coût du réseau sur ces distances va être astronomique ... Bref, ce projet n'a qu'un seul objectif ... toucher une subvention pour réaliser une petite étude qui conclura que les banques ne suivent pas ...
[2]
Commentaire par pk
mercredi 29 octobre 2014 21:53
papijo ... l'inénarrable [ ... 2000 km, c'est à peu près 20% de pertes ... ] Et combien de perte sur le GPL , entre le puits, la compression en gaz liquide, puis décompression, traitement de toutes sortes et cout de transport du Qatar du Nigéria, pour arriver en Europe ? de l'ordre de 32 à 34% ... !
[3]
Commentaire par Hervé
jeudi 30 octobre 2014 02:54
Les pertes ne justifient pas en elles même une raison d'abandon. Cela génère simplement un surcoût supplémentaire. Si l?énergie produite est bon marché, même en ajoutant 34% ça reste bon marché. Si au contraire l?énergie est très chère, ça aggrave le problème dans la proportion des pertes. Le principal souci de ce style de projet est son surcoût dans sa globalité (diverses infrastructures dont le coût du transport) mais aussi la prise de risque géopolitique. Développer cela à grande échelle implique d'aller investir des milliers de milliards en Afrique du nord. C'est actuellement quelque chose d'assez risqué vu l'instabilité qui y règne. Donc effectivement, comme le dit papijo aucune chance que les banques suivent. Pas besoin de faire une étude pour ça!
[4]
Commentaire par patrig k
jeudi 30 octobre 2014 17:46
HV @ [ ... d'aller investir des milliers de milliards en Afrique du nord. mais aussi la prise de risque géopolitique.... ] Je ne peux que vous accorder crédit, et ce n'est guère différent de toutes les ressources, uranium du Niger, d'Asie centrale, pétrole d'Irak d'Iran, d'Arabie, Nigéria, ... (Aqmi, EI, BokoHaram) et des milliards de dollars d?investissements au quatre coin du Monde .. D'ailleurs, Edf a suspendu sa participation avec Gazprom sur Southstream, Nabucco est réduit à la partie occidentale. Quoi que vous puissiez dire, cette géopolitique est présente depuis longtemps en tous domaines et comporte des risques, vous semblez découvrir le fil à découper le beurre géographique. Par contre, faire sauter une centrale solaire thermique, ne fera jamais autant de dégat, qu'une raffinerie de pétrole, un méthanier flottant sur les océans et couloir stratégique, ou alors un réacteur nucléaire, ce que vous chérissez tant. Le temps des guerres énergétiques va prendre de l'ampleur, comme jamais vous ne l'auriez imaginé ....
[5]
Commentaire par Hervé
jeudi 30 octobre 2014 19:05
@Pk Oh si j'en suis trop bien conscient. Cependant les gaz et pétrole de schistes vont un peu reculer la date. C'est une des raisons pour lesquelles je soutiens plutôt la filière nucléaire car le coté géostratégique est beaucoup moins axé sur les pays sensibles et la filière est beaucoup moins sensible à un choc brutal de rupture d'appro. (3 ans de stock de combustibles d'avance contre 3 mois pour le pétrole, et des facilitées pour diversifier l'appro. en cas de coup dur). Et les investissements dans une mine d'uranium c'est peanuts. On peut aussi la bombarder, mais ça va pas avoir le même effet spectaculaire qu'un terminal pétrolier. Le gros du pognon est sur notre sol, quand même moins compliqué à défendre.
[6]
Commentaire par patrig k
vendredi 31 octobre 2014 19:21
Et les investissements dans une mine d'uranium c'est peanuts. //// ne le dites pas à AREVA, car la preuve est faites que 1.5 Md? pour Imouraren, c'est déjà trop, et de dire que l'Afrique sahélienne serait sure, c'est vite oublier les troubles récurrents qui posent de sérieux problème de logistique , quoi que vous en pensiez. Elec nuc, c'est 15% des besoins, là encore, inutile de faire penser que cette technique nous sauve, jusqu'au jour du pépin majeur ...
[7]
Commentaire par Hervé
vendredi 31 octobre 2014 23:17
@Pk Eh si! Dans les années 70, on avait planifié un fort basculement vers le nucléaire (1000Twh) ce qui aurait représenté au moins 50% contre 20% environ actuellement. Et certainement plus de 66% dans la réalité car l'usage de l?électricité est souvent plus efficiente que celui du gaz ou du pétrole. Mais les cours du pétrole s'étant effondrés par la suite, ce projet n'a pas été mené à terme. Mais il peut être repris si nécessaire. Autre remarque: 1.5GE c'est effectivement peanuts devant 100GE d'investissement intra...Quand à l?uranium, les réserves ne sont pas qu'en Afrique, et loin de la! Et sans compter les autres voies .
[8]
Commentaire par pk
samedi 01 novembre 2014 19:18
les réserves ne sont pas qu'en Afrique,///// certes , mais nulles in French country .... vous n'en sortirez pas, il n'y a pas autre alternative à faire avec ce que l'on a, le contraire nous mènera à la guerre infinie, c'est déjà ce qui est !
[9]
Commentaire par Monnier
samedi 01 novembre 2014 19:23
Certains en ont rêvé, de 3.600 à 5.300 GW de nucléaire pour l'an 2000. C'était en 1975. --- http://energeia.voila.net/nucle/nucleaire_prevision_realite.htm --- En réalité, cela n'a été que 351 GW en 2000, pour le monde entier. --- Le rêve de certains apprentis sorciers ne s'est pas réalisé et c'est heureux lorsque l'on voit les conséquences que cela produit parfois. --- Dix ou quinze fois plus de nucléaire, cela aurait fait 10 à 15 fois plus de risques et sans doute 10 à 15 fois plus de Tchernobyl et de Fukushima.
[10]
Commentaire par Hervé
samedi 01 novembre 2014 23:01
Et si PK, il y a plein d'autres alternatives (RNR, Cycle Thorium, ou encore extraire de l'océan, plus cher certes mais illimité). Et si on reste sur le modèle actuel, même si on ferme les mines d?Afrique du nord, il suffit de creuser un peu plus ailleurs pour compenser. Mais si je suis votre raisonnement (on ne doit rien importer), commençons d'abord par le pétrole. J'ai déjà donné les arguments pour monter que ce serait un choix bien meilleur sur tous les plans. @ Monnier: appliquons votre raisonnement entre l?aviation de 1950 et celle d?aujourd?hui: on aurait une dizaine d'avions qui se crasheraient tous les jours. Est ce le cas? Non. Pourquoi: car la technologie progresse. C'est pareil pour le nucléaire. Sachant que cette techno est déjà la plus sure au Twh produit et ça va encore s'ameliorer. Le nucléaire c'est comme prendre l'avion, tout le monde en a peur mais dans les faits c'est le plus sur.
[11]
Commentaire par ElaX
dimanche 02 novembre 2014 10:19
Je ne comprends pas bien la logique de ce genre de projet. Ce projet revient à produire de l'électricité en Tunisie pour l'exporter vers l'Europe, ce qui nécessite de nouvelles infrastructures de transport d'électricité. Actuellement, la Tunisie produit son électricité à partir de gaz à plus de 95 %. La Tunisie est alimentée en gaz algérien, via le pipe-line Algérie - Italie qui passe sur son territoire. Il serait plus simple que la Tunisie consomme directement l'électricité que produirait ce projet, et transporter le gaz économisé dans le pipe-line existant vers l'Europe. Ce projet vise à produire de l'énergie pour l'exporter, et le gaz se transporte bien mieux que l'électricité sur des grandes distances.
[12]
Commentaire par Pk
lundi 03 novembre 2014 11:08
(RNR, Cycle Thorium, ou encore extraire de l'océan, plus cher certes mais illimité).//// Oui mais là, vos technologie , c'est de la science fiction, depuis 1950/60 vous nous la ressortez ! Or ce qu'il faut désormais, c'est du concret accessible. Et pour le pétrole, il faudra à terme que les comportements soient responsables, c'est à dire que le taux de remplissage voyageurs des automobiles, qui au temps actuel est de 20 à 25% sur 80% du temps d'exploitation, passe à 100% sur ce même temps, ce qui générerait des économies considérables ! ça, ce n'est pas de la SF, mais de la prise de conscience à choisir, la guerre éternelle ou la capacité de mutualiser. C'est à dire sortir de l?égoïsme et de la course de vitesse improbable qui nous mène à la cata , et juste pour remplir les poches des oligarchies financières et de leurs valets ASTRID démonstrateur, dans le pire des cas, une exploitation industriele en 2075-80 (ce ui pour un développement à l'échelle planètaire supposerait que la démocratie sereine soit majoritaire, j'en doute à l'heure des bruits de bottes qui résonnent de tous les horizons ! ITER , même Charpack n'y croyait pas , d'ailleurs, Poutine , notre ami--ennemi intime est-il toujours ok pour financer, ainsi que le Japon ?
[13]
Commentaire par Hervé
lundi 03 novembre 2014 13:29
@ PK Désolé mais les RNR ne sont pas de la science fiction, c'est une techno qui fonctionne et qui est viable même si elle est un peu plus coûteuse que les 2G classiques. En tout cas ça n'a rien a voir avec le coût d'ume migration immédiate vers un mix fortement ENR. Concernant Iter, je vous rejoins. Faut voir ça comme un projet de recherche fondamentale. Je doute moi aussi qu'on arrive a produire de l?énergie de manière économique avec cette techno. Concernant le taux de remplissage des véhicules, ajoutez aussi les trains qui roulent presque vide, les camions... N'oubliez pas que ceux qui roulent à vide l'ont choisi parceque ça les arrange (je ne pense pas que beaucoup de gens prennent leur voiture dans le seul but de brûler du carburant) . C'est une des formes de ce qu'on appelle "la liberté". Une bonne dictature verte serait certainement très bénéfique pour l'environnement. Peut être un peu moins pour les libertés. Mais la notion de liberté est quelque chose d'ambigu. Peut - on s'y asseoir dessus au motif de l?excellence écologique? Beau débat en perspectives.
[14]
Commentaire par patrig k
lundi 03 novembre 2014 15:18
HV, sachez reconnaitre la fin, comme toutes choses, ça finit par arriver : Car vos RNR à ce jour et à titre de comparaison, le coût estimé du kWh qui sera produit par l'EPR est plus élevé (115?/Mwh) que le prix d'achat actuel du kWh issu des parcs éoliens terrestres (90? / Mwh) .... Faudra vous y faire, et les stockages seront efficaces, en Bretagne nous avons déjà le lieu, seul le jusqu'au boutisme technocrate empêche la réalisation d'une STEP de 700 Mw , alors qu'à l'origine, les mêmes l'avait dessiné mais pour réserver la surcharge nocturne de Plogoff, qui a été boulé par la vivacité militante bretonne .... (faut pas emmerder avec vos saletés, y a déjà de trop à l'Ile Longue) La cour des comptes française, dans un rapport de 1997, évaluait que Superphénix avait coûté pour sa construction 9,1 milliard d'euros, soit 7,7 milliard d'euros de plus que ce qu'il avait rapporté lors de son fonctionnement de 1986 à 199614. Par ailleurs, une thèse de 1998 estimait son fonctionnement comme structurellement déficitaire1
[15]
Commentaire par Hervé
lundi 03 novembre 2014 19:16
Superphenix n'était effectivement pas rentable à 30? le MWh... , mais à 90? elle aurait rapporté de l'argent tout en fournissant a la demande... Des stockages efficaces pour l?éolien? quels stockages? Les STEPS ne sont généralement pas bien adaptées à l?éolien, car les cycles stockage déstockage nécessaires sont trop longs pour obtenir un faible cout. Les STEP il faut que ça cycle souvent pour être rentable (chaque jour). Mais même sans cela, regardez la difficulté pour construire une simple retenue d'eau douce de 12m. Alors pomper de l'eau salée au dessus du niveau des nappes phréatiques avec les risques qu'il y a, n'y songez même pas?! (Cela dit, les Step, je suis plutôt pour, sous réserve que ça ne finisse pas en catastrophe, bien entendu). Cependant il faut avoir les yeux en face des trous, les flux d?énergie se chiffrent en Twh chaque jour. 10 jours sans vent c'est facilement 10Twh à sortir du stockage. Elles peuvent stocker combien vos Steps? vous pouvez nous le rappeller? Moi si je prends l'ensemble des projets envisageables dans votre coin (bretagne + normandie), soit 220Gwh... , ça couvre 2% du besoin. C'est bien, il manque juste 98%....
[16]
Commentaire par Monnier
mardi 04 novembre 2014 12:18
Les pertes sur un réseau HVDC (High Voltage Direct Current), c'est seulement 3% pour 1.000 km. C'est utilisé au Brésil et en Chine pour les très grandes distances. --- La part du nucléaire dans l'électricité mondiale, c'était 16,1% en 2003 et 11,2% en 2012. Seulement 11% en 2013. Informez-vous sur le déclin de l'électricité nucléaire.