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2014, année record des énergies renouvelables


vendredi 26 juin 2015

Il y a un « découplage » historique de la croissance économique et des émissions de CO2. L'origine en est le développement des énergies renouvelables, hydraulique inclus, et les efforts pour plus d'efficacité énergétique.


Publié depuis dix ans, le « Rapport d'évolution mondiale de l'énergie renouvelable » du réseau REN21 (*) souligne que l'année 2014 a marqué un record en matière de potentiel d'énergie renouvelable.

La capacité de production électrique « verte » a été portée à 1 712 GW, soit 8,5 % de plus que l'année précédente, indique le rapport. Malgré la croissance annuelle moyenne mondiale de la consommation énergétique d'1,5 % ces dernières années, et la croissance moyenne du produit intérieur brut de 3 %, les émissions enregistrées en 2014 restent inchangées par rapport à 2013.

Selon le rapport, ce « découplage » historique de la croissance économique et des émissions de CO2 est dû, dans une large mesure, au fait que la Chine a davantage utilisé les ressources renouvelables tandis que les pays de l'OCDE s'efforçaient d'encourager une croissance plus durable notamment par la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

Fin 2014, il était estimé que les énergies renouvelables représentaient 27,7 % de la capacité de production électrique mondiale, ce qui leur permettait d'assumer 22,8 % de la demande électrique mondiale. La capacité solaire photovoltaïque a été la plus performante elle a été multipliée par 48 de 2004 (3,7 GW) à 2014 (177 GW) et la capacité éolienne a elle aussi fortement avancé (elle a été presque multipliée par huit sur cette période, passant de 48 GW en 2004 à 370 GW en 2014).


Des investissements en progression, aussi bien dans les pays émergents que développés
 
 Les investissements mondiaux dans les capacités d'énergie renouvelable ont été plus que deux fois supérieurs à ceux effectués dans la capacité électrique nette basée sur les combustibles fossiles, ce qui confirme la tendance amorcée il y a cinq ans de la prééminence des sources renouvelables sur les carburants fossiles dans les investissements nets.

Les investissements dans les pays en développement ont progressé de 36 % par rapport à l'année précédente, à 131,3 milliards de dollars. Ils n'ont jamais été aussi prêts de dépasser le total des investissements effectués dans les économies développées qui ont représenté 138,9 milliards de dollars en 2014, soit 3 % de plus seulement par rapport à 2013.

En dollars dépensés, ce sont la Chine, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l'Allemagne qui figurent aux premiers rangs des investisseurs. « La croissance du secteur aurait été plus importante encore si les subventions annuelles dédiées aux carburants fossiles et à l'énergie nucléaire, qui sont supérieures à 550 milliards de dollars, avaient été supprimées. Ces subventions maintiennent les prix de l'énergie de ces sources artificiellement bas, ce qui encourage le gaspillage et freine la concurrence entre les énergies renouvelables », ajoute le rapport.

Mais REN21 rappelle aussi que « malgré la croissance spectaculaire de la capacité d'énergie renouvelable en 2014, plus d'un milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale, n'ont toujours pas accès à l'électricité. De plus, environ 2,9 milliards de personnes sont privées de tout mode de cuisson propre. L'ensemble des pays africains disposent d'une capacité de production électrique totale d'environ 147 GW, inférieure à celle de l'Allemagne ».

(*) Créé en 2005, REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century) est un réseau non institutionnel qui facilite l'échange autour des énergies renouvelables. Il réunit un grand nombre d'acteurs (des gouvernements, des organisations internationales, des associations industrielles, des scientifiques, des universitaires) et collabore avec des organisations  intergouvernementales comme le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et la Banque mondiale.

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3 commentaire(s)
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Commentaire par Monnier
vendredi 26 juin 2015 14:25
Autres statistiques, celles de BP, une des références les plus citée dans le domaine de l'énergie en général, dont on trouve une synthèse récente ici : - // - http://energeia.voila.net/electri2/electricite_nucleaire_renouvelable.htm - // - En production brute, alors que le nucléaire n'a produit que 2.536 TWh (10,8% du total), les énergies renouvelables ont produit 5.286 TWh (22,5% du total). - // - C'est 3.885 TWh (16,5%) pour l'hydraulique et 1.401 TWh pour les autres renouvelables (6,0%) : éolien, solaire, biomasse et géothermie. - // - A noter qu'en cinq ans, entre 2009 et 2014, alors que la production d'électricité a baissé de 13,5% à 10,8% en pourcentage, la croissance a été très forte pour les énergies renouvelables. - // - -> éolien : de 278 TWh à 706 TWh -- solaire : de 19 TWh à 186 TWh -- géothermie et biomasse : de 332 TWh à 508 TWh.
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Commentaire par papijo
vendredi 26 juin 2015 14:26
Tant qu'on a de gros moyens, on peut effectivement gaspiller son argent en subventionnant les actionnaires des compagnies qui développent les ENRs. Par contre, quand l'argent vient à manquer, comme en Grèce, il ne reste qu'une solution: - 1 - Arrêter tous les projets ENR - 2 - Construire des centrales lignite (ou charbon ou autre combustible bon marché) - 3 - Envoyer GreenPeace, WWF et autres se faire voir ailleurs ! Source: PV-Magazine - Cliquer ici. Précisons qu'en Italie, Espagne, Portugal ... l'évolution est similaire et que la France suit !
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Commentaire par Monnier
vendredi 26 juin 2015 20:52
La baisse de 13,5% en 2009 à 10,8% en 2014 concerne bien entendu la part de l'électricité nucléaire dans la production mondiale d'électricité. - // - Mais avec la baisse de l'euro de 20% face au dollar depuis un an, soit une augmentation de 24% du dollar face à l'euro, le coût des panneaux photovoltaïques provenant de partout dans le monde, sauf de la zone euro, a augmenté de 24%. - // - Ensuite, un grincheux trouvera toujours quelques cas particuliers qui, pour un temps, sont inverses de la tendance de fond mondiale. - // - Car dans un nombre croissant de pays, c'est soit l'éolien, soit le solaire qui emporte la mise dans les appels d'offres internationaux. Avec des coûts inférieurs à ceux des fossiles et même du gaz dans un pays du golfe : 6,1 c$/kWh dans un pays bien ensoleillé, certes, mais on voit bien l'évolution en quelques années. - // - Un pays pourtant riche en pétrole et en gaz, mais qui sent le vent tourner. - // - Et un pays pas très riche comme l'Inde à de très nombreux développements en cours avec le solaire. - // - On peut aussi voir ce qu'en pense Bloomberg, ici : Bloomberg New Energy Outlook - // - C'est un grand groupe financier international, spécialisé dans l'information économique et les services aux professionnels.