Par Hervé Nifenecker
- Président fondateur de Sauvons Le Climat
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Ingénieur et docteur ès sciences, Hervé Nifenecker est Président fondateur du collectif  Sauvons le Climat, qu'il a créé en 2004. Il s'exprime sur "la chaîne Energie" à titre personnel...
Nucléaire : tout sur le nouveau géant coréen
Par Hervé Nifenecker
- Président fondateur de Sauvons Le Climat
jeudi 07 janvier 2010
Mais qui sont ces Coréens qui viennent de débarquer spectaculairement sur le marché mondial du nucléaire ? Comment est organisée leur filière ?
La Corée du Sud ayant remporté le marché d’Abu Dhabi il est instructif de décrire son système électrique. La puissance totale disponible en Corée atteint 77,5 GWe (90 en France). La puissance nucléaire installée est de 17450 MWe pour 20 réacteurs. A l’image de la France, la Corée a eu une politique de coréanisation des réacteurs REP de type Westinghouse. Les réacteurs construits à partir de 1990 le furent par le compagnie nationale DHICKOPC (Doosan Heavy Industries & Construction Co. Ltd / Korea Power Engineering Company/Combustion engineering).
DHICKOPC a construit 6 réacteurs OPR1000 mis en fonctionnement entre 1998 et 2005. Ces réacteurs ont été chacun construits en moins de 6 ans. DHICKOPC construit actuellement 6 réacteurs dont 4 OPR1000 et 2 APR1400, et a 8 APR1400 commandés, y compris les 4 d’Abu Dabi.
Jusqu’en 2001 le système électrique était géré par un monopole d’état, KEPCO, qui jouait un rôle très semblable à celui d’EDF. A partir de 2001 une procédure de privatisation fut mis en place. KEPCO garde le monopole de la transmission et de la distribution et le parc nucléaire et une faible part de l’hydraulique sont regroupés dans la compagnie KHNP (Korean Hydraulic and Nuclear Power). La KHNP est le troisième plus gros exploitant de réacteurs nucléaires après EDF et l’exploitant russe. La commande d’Abu Dabi a été passé à un consortium piloté par KEPCO, comprenant KHNP et DHICKOPC et d’autres compagnies coréennes comme Samsung, Hyundai etc.
Les 4 réacteurs achetés par Abu Dabi l’ont été pour un coût de 20 milliards de dollars, soit environ 3,5 milliards de dollar par GWe, ou 2,3 milliards d’euros par GWe. Ce chiffre est à comparer aux coût de l’EPR Framatome annoncé pour environ 3 milliards d’euros par GWe. Cette différence de prix, largement due au renchérissement de l’euro par rapport au dollar a, sans doute, joué un rôle dans le choix des Emirats Arabes Unis. Mais il aussi clair que les déboires du chantier finlandais n’ont pas fait bon effet. Enfin, avant ce dernier et celui de Flamanville, et depuis 1998, les seuls chantiers menés à bien par AREVA ont été ceux de Lingao 1 et 2 en Chine (terminés en 2002 et 2003). Pendant cette période les Coréens ont terminé 6 réacteurs.
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