Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
Auteur
Stéphane Lhomme, 45 ans, est président de l'Observatoire du Nucléaire. De septembre 2002 à février 2010, il a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Titulaire d'un DEA en sociologie,...
Taxe carbone : un cadeau à l'industrie nucléaire
Par Stéphane Lhomme
- Président de l'Observatoire du Nucléaire
mercredi 09 septembre 2009
On n'a guère entendu encore les anti-nucléaires sur le débat de la taxe carbone. C'est chose faite : pour eux, il ne faut pas que la taxe sur les énergies fossiles
"blanchisse" le nucléaire !
- nous sommes contre la taxe carbone, c'est a dire appliquée seulement au trio pétrole-gaz-charbon, en "blanchissant" au passage les graves pollutions occasionnées par l'industrie nucléaire.
- nous disons que, si une taxe est créée, elle doit s'appliquer aux énergies polluantes (nucléaire, pétrole, gaz, charbon). Elle ne doit bien sûr pas viser les énergies renouvelables. Il ne s'agit donc pas, en plus du trio pétrole-gaz-charbon, de taxer "l'électricité" comme il est proposé ici où là, mais bien "l'électricité nucléaire".
De toute évidence, la taxe carbone Sarkozy-Fillon vise à soutenir la filière nucléaire française, en pleine déconfiture (désastre du programme EPR, absence de solutions pour les déchets nucléaires, déficits colossaux et déroute d'Areva et EDF en bourse, etc)
Cette volonté de protéger l'atome est d'autant plus absurde que l'industrie nucléaire dans son ensemble, de la mine d'uranium au démantèlement des installations, ne génère pas seulement des contaminations radioactives mais émet aussi des gaz à effet de serre de façon non négligeable… et croissante (voir à ce sujet l'avis de Benjamin Sovacool, dans le quotidien belge Le Soir). (Voir aussi un autre article de Benjamin Sovacool sur la chaîne Energie).
Qui plus est, l'option "nucléaire + chauffage électrique", imposée en France, montre son absurdité tous les hivers : la consommation des convecteurs électriques est telle qu'il faut massivement importer de l'électricité produite par des centrales thermiques (fuel, charbon). A l'arrivée, ce système produit de grandes quantités de déchets radioactifs ET de fortes émissions de CO2.
Enfin, il ne faut pas oublier que la France a un bel objectif (fixé par l'Europe) de 23% d'énergies renouvelables en 2020. Il ne sera pas possible de l'atteindre en se contentant d'ajouter des énergies renouvelables : il faut aussi diminuer les énergies non renouvelable et, a fortiori ne pas en ajouter. De fait, il faut stopper la construction du réacteur nucléaire EPR, en cours à Flamanville (Manche), annuler celle annoncée unilatéralement par M. Sarkozy à Penly (Seine-Maritime), et fermer les réacteurs les plus anciens comme ceux de Tricastin (Drôme) et de Fessenheim (Alsace).
D'ailleurs, le Réseau Sortir du nucléaire appelle les citoyens à se mobiliser les 3 et 4 octobre à Colmar (Haut-Rhin) pour obtenir la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France
Stéphane Lhomme
Réseau "Sortir du nucléaire"
Quant à l'"absence de solutions pour les déchets nucléaires", je vous propose de vous référer à la loi du 28 juin 2006 prévoyant le stockage en profondeur des déchets à vie longue et au fait que près de 90% des déchets nucléaires soient aujourd'hui confinés (source : ANDRA).
Ne vous trompez pas de débat : la taxe carbone est bien faite pour favoriser le renouvelable et la sobriété énergétique. Pas pour satisfaire un "complot" pro-nucléaire.
[Réponse de l'auteur]
M Goldberg écrit au nom de Sia-Conseil qui compte... EDF et AREVA parmi ses clients fort généreux. Cela explique parfaitement que les "conseils" de M Goldberg soient en faveur du nucléaire, de façon plus ou moins indidieuse. Cette fois-ci, rien d'insidieux, c'est même la grosse artillerie : M Goldberg croit convaincre en disant "C'est une taxe CARBONE, donc il est normal qu'elle ne s'applique qu'au carbone et pas au nucléaire". Allons allons, un peu de sérieux : c'est justement le fait que ce soit une taxe "carbone" que nous constestons. Soit on taxe les énergies polluantes (dont le nucléaire, bien sûr), soit il s'agit effectivement d'une initiative pronucléaire. D'ailleurs, le pacte Hulot, signé par M. Sarkonium, demandait une "contribution climat énergie" et PAS une taxe "carbone". Enfin, si M Golberg croit que la loi bidon de juin 2006 a réglé la question des déchets nucléaires, qu'il aille donc faire un tour dans l'Aube où les associations antinucléaire et les populations locales mettent en échec les tentatives de l'Etat (par l'Andra) d'imposer des sites d'enfouissement des déchets radioactifs. Fort probable que M Goildberg repartira recouvert de goudron et de plumes (mais pas d'inquiétude, EDF et Areva lui paieront un costume tout neuf...)
Ensuite, une fois de plus, vous jouez sur les mots en vous affirmant contre une taxe carbone et pour une contribution CLIMAT énergie. Une contribution CLIMAT énergie est faite pour taxer les pratiques qui influent sur le réchauffement CLIMATique et donc les gaz à effet de serre dont le carbone est le principal responsable, d'où l'appelation de taxe carbone pour la contribution climat énergie. Appliquer une contribution CLIMAT énergie au nucléaire n'est donc pas cohérent puisque l'utilisation du nucléaire n'influe pas sur le climat.
Vous mettez les émissions carbones du fossiles et les déchets nucléaires dans le même sac, ce qui témoigne soit de votre volonté de créer un amalgame entre les deux, soit de votre méconnaissance du sujet.
[Réponse de l'auteur]
M Goldberg, allez donc voir sur VOTRE site web, ici (http://www.sia-conseil.com/delia-CMS/FR/societe/topic_id-19,19/02-references.html ) et vous verrez la longue liste de tous les grands POLLUEURS, dont EDF et AREVA, qui vous font vivre. Sur le fond : 1) rien ne justifie (à part bien sûr la soumission à M sarkonium) de décréter que seules les pollutions du trio pérole-gaz-charbon sont graves et que celle du nucléaire sont anodines. 2) qui plus est, le nucléaire ne cause pas seulement de graves pollutions radioactives (déchets nucléaires, fuites d'uranium, etc) mais il contribue aussi, clairement, au réchauffement climatique : - la filière nucléaire dans son ensemble dégage de plus en plus de co2 (en particulier lors de l'extraction de l'uranium - on pourrait reparler de la façon dont la France pille et contamine le Niger...) - le système "nucléaire + chauffage électrique" entraine la mise en service massive de centrales au charbon, principalement allemandes. Les grandes quantités de co2 ainsi produites doivent être attribuées à la France et même au nucléaire français. CQFD
[Réponse de l'auteur]
Absolument ! Il serait absurde de taxer toutes les énergies, il faut absolument exonérer les énergies renouvelables et taxer les énergies gravement polluantes : pétrole, gaz, charbon, nucléaire.
1) Ce qui justifie de décréter que le trio pétrole-charbon-gaz doit être taxé en priorité, ce sont les émissions de CO2. C'est là dessus qu'il y a urgence si nous ne voulons pas que les générations futures pâtissent du réchauffement climatique déjà bien avancé. Les déchets nucléaires, eux, n'y contribuent pas et peuvent être stockés, contrairement au CO2, d'où ce choix politique.
2) Si vous considérez l'ensemble de la chaîne pour l'extraction du l'uranium, faites de même pour le gaz, le charbon et le pétrole qui doivent rejeter plus de CO2 du simple fait de leur composition. Ensuite, vous soulevez un nouveau point : celui du chauffage électrique. Ceci fait remonter l'éternel débat du chauffage électrique contre chauffage fossile (rappelons au passage que l'alternative au chauffage électrique serait le gaz et le fioul, toujours aussi climatiquement polluant); mais si vous arguez que le chauffage électrique entraînent tous les hivers l'importations d'électricité de centrale charbon, c'est bien le chauffage électrique et non le nucléaire qui est à l'orgine des émissions de CO2. CQFD.
[Réponse de l'auteur]
Je ne vais pas continuer ce "ping-pong" d'autant que je n'arrive pas à déterminer si M Golberg est obtu ou de mauvaise foi. - Si les déchets nucléaires "peuvent être stockés", pourquoi ne les prenez vous pas à Sia Conseil plutôt que de le refiler aux habitants de l'Aube ? - les générations futures sont autant mise en danger par le nucléaire que par le changement climatique - le chauffage électrique est imposé en France pour justifier les centrales nucléaires, or cela se trauduit (en plus de déchets radioactifs) par d'énormes productionds de co2 Si M Goldberg ne comprend pas ces données, je 'y peut rien. Mais je persiste à penser que, en tant qu'obligé d'EDF et Areva (qui financent Sia conseil), il fait semblant de ne rien comprendre...
Pour le chauffage électrique, quid de l'indépendance énergétique et des émissions de CO2 avec un chauffage au gaz et au fioul? Par ailleurs, l'importation d'électricité allemande est faite pour gérer la pointe mais pas toute l'alimentation du chauffage électrique, ce qui est bien différent.
Si vous ne voulez pas débattre et arrêter le "ping-pong", je ne vais pas vous y forcer. Mais les blogs sont bien faits pour réagir et permettre aux contributeurs d'interagir.
[Réponse de l'auteur]
M Goldberg fait (encore !) semblant de ne pas comprendre : - le Réseau "Sortir du nucléaire" est clairement contre le nucléaire, il suffit de lire le nom de l'asso. Il n'y a pas tromperie. - Areva et EDf sont les entreprises de l'industrie nucléaire, ce sont clairement les pronucléaires. On peut les détester, mais tout est clair. MAIS : - les gens de Sia-Conseil tentent de se faire passer pour des observateurs "neutres". Or, cette "neutralité" est bidon puisque EDF et Areva financent Sia-Conseil. Résultat, sans surprise, les "analyses" de M Goldberg sont toujours favorables au nucléaire. CQFD J'en dis autant de Mme Lewiner, de Capgémini, souvent citée dans les dépêches AFP ou Reuters, en tant que "experte". Or, Capgémini est grassement rémunéré par EDF (cf par ex : http://www.neteco.com/289514-capgemini-pilote-refonte-syssteme-information-edf.html ). Et, comme M Goldberg, Mme Lewiner arrive toujours à des conclusions pronucléaires. Comme par hasard...
[Réponse de l'auteur]
La solution est simple : ce n'est pas le consommateur d'électricité qu'il faut taxer, mais bien le producteur-pollueur, en l'occurrence EDF, mais aussi les producteurs "concurrents" nés après l'ouverture du marché. A noter que la coopérative ENERCOOP, qui ne vend que de l'électricité renouvelable, serait taxée... à 0% par la "Taxe énergies polluantes". Cette taxe s'attaquerait donc au pétrole, gaz, charbon, et nucléaire, et pas aux renouvelables. C'est tellement évident... qu'il faut être en sarkozie pour ne pas faire ça !
[Réponse de l'auteur]
Bonjour, il faut bien distinguer deux niveaux de positionnements : 1) ce qu'on peut faire immédiatement 2) ce qu'il faudrait faire (et ce qu'il aurait fallu faire depuis 40 ans) Reprenons : 1)immédiatement : puisqu'une "taxe" va être mise en place, nous disons qu'elle doit viser les énergies POLLUANTES, donc y compris le nucléaire. 2) dans la durée : le système absurde "nucléaire + chauffage électrique" a été imposé en France en 30 ans, ce n'est pas d'un claquement de doigts qu'on va le changer : il y a un long chemin à faire pour revenir sur ces absurdités et construire une système durable et le plus écologique possible. Cela passe par l'isolation des batiments, l'interdiction de rajouter du chauffage électrique, le développelment de systèmes propres. On le voit, il ne s'agit pas de "préconiser" un système de chauffage en particulier, qui règlerait tout d'un coup. En clair, il est STUPIDE de remplacer le charbon par du nucléaire, mais il serait tout aussi absurde de faire l'inverse. CEPENDANT, il faut bien comprendre que le nucléaire est la pire des options, bien sûr du fait des pollutions radioactives MAIS AUSSI PAR RAPPORT AU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : produire électricité et chaleur en co-génération permet d’émettre 7 fois moins de gaz à effet de serre qu’un système énergétique nucléarisé ! (cf http://www.oeko.de/oekodoc/315/2006-017-en.pdf ). Tout simplement parce que la chaleur produite par le nucléaire (c'est à dire les 3/4 de l'énergie qui sort d'une centrale !!!) est gaspillée et perdue dans l'environnement. La seule façon de pouvoir utiliser cette chaleur (qui n'est pas transportable sur des dizainesde kilomètres !) serait de construire les centrales nucléaires DANS LES VILLES. Qui est volontaire ? Oui, il faut bien comprendre ça : même avec du gaz (dont du carbone), on arrive à produire beaucoup moins de co2 qu'avec le nucléaire. Il ne faut pas se laisser avoir par les "arguments" bidons assenés matin midi et soir par les pubs d'EDF et Areva, repris au 20h par M Sarkonium, et qui finnissent par devenir "vrais" à force d'avoir été répétés. La réalité est bien différente...
-- dans l'immédiat, on arrête le nucléaire et on concentre toute la production électrique sur l'hydraulique (15-16 % maximum sans possibilité de beaucoup augmenter cette proportion), les renouvelables (quelques micro% à quelques % maximum les jours fastes actuellement avec, il est vrai, des possibilités d'aller jusqu'à environ 20 %), et les énergies fossiles (parmi lesquelles il privilégie le gaz, grand producteur de CO2 quoi qu'il en dise). Ceci nous laisse avec 60 à 80 % d'énergie fossile pour l'avenir immédiat et sans doute le moyen terme. Et bien évidemment les conséquences inévitables sur le climat et la santé publique.
-- A plus long terme, si les programmes d'économies d'énergie et les progrès techniques le permettent (S. Lhomme aurait pu mentionner ici l'amélioration, hautement souhaitable, de l'efficience énergétique), davantage de recours aux renouvelables mais encore et toujours une forte dépendance aux énergies fossiles, puisque l'électricité, qui est pourtant la manière la plus propre de transporter et consommer l'énergie, ne trouve pas grâce aux yeux de S. Lhomme.
Une telle stratégie est tout simplement suicidaire. Je reste perplexe.
[Réponse de l'auteur]
Il n'est pas très correct de déformer ainsi (et gravement) nos positions. J'ai expliqué que, dans l'immédiat, nous demandons que le nucléaire soit lui aussi touché par la "contribution climat énergie". Nous n'avons jamais dit qu'il fallait arrêter tous les réacteurs nucléaires d'un seul coup. Car hélas, dans un pays qui compte 58 réacteurs, on ne peut pas les arrêter d'un coup. Mais il faut un plan de sortie, le plus rapide possible (avant qu'une catastrophe n'ait lieu), qui arrête les réacteurs l'un après l'autre, en même temps qu'une ambitieuse politique d'efficacité énergétique et de développement des renouvelables. Il ne faut donc pas croire les trucs racontés par "perplexe", dont les méthodes me laissent... perplexe !
[Réponse de l'auteur]
Tiens, revoilà le représentant du lobby nucléaire et ses méthodes pour le moins curieuses : M Goldberg croit-il tromper des gens en faisant croire qu'arrêter les réacteurs nucléaires EN 5 ou 10 ANS revient à les arrêter "d'un seul coup" ???
[Réponse de l'auteur]
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est CONTRE les énergies polluantes (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), POUR les économies d'énergie et les énergies renouvelables, et développe d'ailleurs une campagne "Ni nucléaire, ni effet de serre". Le dénommé "perplexe" semble bien être pour l'énergie la plus polluante et dangereuse, le nucléaire...
[Réponse de l'auteur]
Et bien voilà, nous y sommes : le dénommé "perplexe" n'est pas seulement pour le nucléaire, il est aussi contre les éoliennes. Alors il sera édifié en apprenant que : - le nucléaire, même s'il fait courir un danger maximal, ne couvre finalement que 2% de la consommation mondiale d'énergie, une part infime et en déclin - les énergies renouvelables couvrent déjà 16% de la conso mondiale d'énergie (8 fois plus que le nucléaire !), une part très encourageante... et en augmentation exponentielle. Donc, s'il existe une alternative au trio pétrole-gaz-charbon, elle passe par les économies et les énergies renouvelables, et certainement pas par le nucléaire. SL
Par ailleurs, on peut porter à 15% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie, mais il est à rappeler que plus de 12% de cette part vient de la biomasse (et donc du bois, principalement pour le chauffage) et 2% de l'hydraulique... Les autres EnR représentent donc une part plus faible. Ce n'est pas pour ça qu'elles sont à "marginaliser", tout comme le nucléaire.
Mais M. Lhomme refusera de comparer ce qui est comparable, les chiffres n'étant pas son avantage s'ils sont présentés correctement.
[Réponse de l'auteur]
Ha, très bien, M Goldberg reconnaît enfin que son cher (très cher !) nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d'énergie. Vu que les réacteurs qui ferment et vont fermer (fin de vie) sont bien plus nombreux que les chantier réellement lancés, cette apuvre part va passer en dessous des 2% Si le nucléaire est "l'énergie de l'avenir" comme dit M Sarkozium, alors nous sommes dans de beauc draps !
- charbon : 7 754 636 GWh (40,78 %) - 4 965 736 TJ (35,68 %)
- pétrole : 1 096 047 GWh (5,76 %) - 952 329 TJ (6,84 %)
- gaz : 3 806 892 GWh (20,02 %) - 6 704 492 TJ (48,17 %)
- biomasse : 173 332 GWh (0,91 %) - 317 299 TJ (2,28 %)
- déchets : 66 049 GWH (0,35 %) - 253 917 TJ (1,82 %)
- nucléaire : 2 793 030 GWh (14,69 %) - 22 399 TJ (0,16 %)
- hydraulique : 3 120 614 GWh (16,41 %) - 0 TJ (0,00 %)
- géothermie : 59 240 GWh (0,31 %) - 11 577 TJ (0,08 %)
- solaire PV : 2 781 GWH (0,01 %) - 0 TJ (0,00 %)
- solaire thermique : 1 061 GWh (0,01 %) - 132 TJ (0,00 %)
- éolien : 130 073 GWh (0,68 %) - 0 TJ (0,00 %)
- marées : 550 GWh (0,00 %) - 0 TJ (0,00 %)
- autres sources : 10 276 GWh (0,05 %) - 689 319 TJ (4,95 %)
PRODUCTION TOTALE : 19 014 576 GWh (100 %) - 13 917 200 TJ (100 %)
Je ne dispose pas des chiffres pour 2007 et 2008. Il est certain qu'ils ont un peu changé. L'éolien a un peu évolué à la hausse ("exponentiellement" comme toute source d'énergie qui part de zéro; il s'agit là d'une constante historique, la fameuse courbe en S). Le nucléaire aussi à l'échelle mondiale (pas à l'échelle de l'OCDE), n'en déplaise à S. Lhomme...
[Réponse de l'auteur]
Pour avoir les chiffres les plus récents, il suffit d'aller voir chez l'AIE ici (http://www.iea.org/textbase/nppdf/free/2008/key_stats_2008.pdf). On y constate clairement que le nucléaire fait 14% de l'électricité (cf page 22) qui, elle même, représente 16,7% de l'énergie totale. VERDICT : le nucléaire couvre 2,4% de la consommation mondiale d'énergie. Une part infime, ce qui fait que la contribution du nucléaire à la lutte contre le changement climatique est quasi nulle (contrairement au risque nucléaire qui, lui, est maximal). A NOTER : On trouve le nucléaire à 6% de l'énergie mondiale (page 6) si on compte en "énergie primaire". C'est une méthode qui donne une place indue au nucléaire car elle compte dans sa part toute la chaleur qui est perdue dans l'environnement (la vapeur d'eau qui s'échappe des tours de refroidissement + les milliards de litres d'eau chaude rejétés dans les rivières). Or, cette énergie perdue (il faut d'ailleurs y ajouter les pertes en ligne et l'autoconsommation : par exemple, 3 réacteurs de Tricastin alimentent l'usine voisine qui produit... le combustible nucléaire. Quelle absurdité !) représente les trois quarts de l'énergie d'une centrale nucléaire. En clair, la majeure partie de ces 6% est perdue et inutile. Ceci dit, on voit (p 48) que pour l'AIE, le nucléaire sera au mieux à 6,8% en 2030 mais plus certainement à 4,8%. Et tout ça en "énergie primaire", bien sûr, c'est à dire qu'il faut en défalquer la plus grande partie. En clair, vers 2030, le nucléaire sera proche de 1% de la consommation totale d'énergie sur Terre. C'est sûrement pour ça que M Sarkozium appelle le nucléaire "l'énergie du futur". Quel farceur... Ceci dit, que les pronucléaires se rassurent : même avec ce misérable 1%, ils seront encore capables de contaminer un continent entier avec un accident nucléaire, et ils produiront toujours des déchets nucléaires pour lesquels n'existe aucune solution. Oui, soyez heureux les pronucléaires, vous réussissez bien à nous contaminer et à condamner l'avenir...
[Réponse de l'auteur]
Une donnée fulgurante : Les éoliennes pourraient satisfaire tous les besoins électriques de la Chine AFP 10.09.09 - 18h17 - L'énergie éolienne pourrait satisfaire tous les besoins en électricité de la Chine en 2030, ce qui permettrait de réduire les émissions de C02 dont ce pays est le principal responsable, selon des experts américains et chinois dont le rapport paraît jeudi aux Etats-Unis.
Il est certes justifié de recourir à une dose raisonnable d'éolien, la dose raisonnable étant fonction de la situation géographique et climatique des pays, de la structure de leur réseau électrique, etc. . Mais dire que l'éolien pourrait couvrir l'intégralité des besoins d'un pays ou d'un continent d'ici 2030 ne peut que faire sourire. Le rapport que vous mentionnez doit vraisemblablement être lu avec un grain de sel; il est en effet à craindre qu'il ait été produit dans le cadre des marchandages et des opérations de propagande qui précèdent la prochaine conférence de Copenhague.
[Réponse de l'auteur]
Hé bien voilà, vous y venez : oui, bien sûr, les énergies sont différentes et, de fait, les "performances" du nucléaire (si elles existent) sont limitées à un secteur très limité. Or, ce sont les pronucléaires qui avancent des arguments globaux : réchauffement climatique, indépendance énergétique. Résultat, avec 14% de l'électricité mondiale, qui fait 16% de l'énergie mondiale, le nucléaire ne couvre que 2% de la conso mondiale d'énergie : il est clairement FAUX de prétendre que le nucléaire permet de lutter contre le changement climatique : autant jeter un verre d'eau sur un immeuble en flammes Idem sur l'indépendance énergétique : la France a gagné 2 milliards en 2008 en vendant de l'électricité, mais elle a dépensé 61 milliards pour acheter du pétrole et du gaz, ce qui démontre la faillite totale de l'option nucléaire (elle est où notre supposée "indépendance énergétique grâce au nucléaire" ?
[Réponse de l'auteur]
Effectivement, il y a longtemps que les problèmes d'intermittence des renouvelables sont réglés... lorsqu'on veut bien se pencher sur la question. Mais il est vrai que ça enlève le dernier "argument" des anti-renouvelables qui en sont encore à raconter des salades comme "quand il n'y a pas de vent, il n'y a pas d'électricité". Mais la réalité est réjouissante : Vent, soleil, eau et biomasse pour atteindre 100% d'énergie renouvelable AFP - 22.10.07 - Les éoliennes tournent lentement dans l'azur du Harz, région de l'est de l'Allemagne qui veut à terme recourir exclusivement aux énergies renouvelables, grâce à un système reliant et régulant des centrales d'énergie solaire, éolienne, hydraulique et à base de biomasse. En ce jour d'automne radieux, les hélices du parc Druiberg fonctionnent à "un centième de leur potentiel maximum", explique le directeur technique, Thomas Radach. Perchées sur des mâts jusqu'à 160 mètres de hauteur, elles sont au coeur du dispositif énergétique de la ville de Dardesheim. A quelques kilomètres de là, les toits de la commune d'un millier d'âmes scintillent au soleil: des panneaux photovoltaïques produisent le tiers de l'électricité locale. "Nous sommes heureux d'avoir dit oui à l'installation du parc il y a 15 ans", se réjouit le maire Rolf-Dieter Kühne sur une placette devant l'école... recouverte de capteurs solaires. "Rien de tel pour associer les générations suivantes à notre concept," s'amuse-t-il. Un bus passe, il fonctionne au gaz vert issu de la biomasse des champs alentours, dont une centrale extrait le méthane pour en faire de l'électricité. Chauffage, transports, électricité: à Dardesheim, tout fonctionne à l'énergie propre. Mieux encore, la vente de l'excédent d'énergie --dix fois plus que la consommation locale-- rapporte 50.000 euros par an aux caisses publiques. Mais, les énergies éolienne et solaire n'étant pas stockables, qu'arrive-t-il quand le vent tombe et le soleil s'efface? A cette inquiétude, la ville a deux réponses: le gaz vert, indépendant de la météo et simple à sauvegarder, et l'énergie hydraulique. Non loin, à Wendefurth, deux énormes bassins ont été creusés: l'un au sommet, l'autre au pied d'une colline, reliés par une pompe activée par l'excédent d'électricité produite, par exemple la nuit quand le vent continue à souffler alors que les habitants dorment. Lorsque le temps ne permet pas de répondre aux besoins, on ouvre les vannes de la citerne supérieure pour que la descente d'eau dans la vallée fasse tourner les turbines. Le système de Dardesheim prévoit aussi une participation active des utilisateurs, grâce à un outil électronique les aidant à consommer à bon escient: attendre que le vent se lève pour lancer une machine à laver par exemple. "Dans ces moments, le prix est moins élevé," explique le président du parc Druiberg, Heinrich Bartelt. A terme, le concept doit être étendu à l'ensemble du Harz et profiter à ses 250.000 habitants. Dans cette perspective, l'Institut de technique d'énergie solaire (ISET) de l'Université de Kassel (centre) développe un projet permettant de relier entre elles les centrales de la région. L'idée a été reprise pour un projet-pilote destiné à être appliqué un jour à l'ensemble de l'Allemagne, dont les énergies vertes assurent aujourd'hui 12% de l'électricité: l'"EE - Regenerative Kombikrafwerk" démontre qu'il est possible de relier 36 centrales dispersées à travers le pays pour répondre aux besoins annuels d'une petite ville comme Stade, qui compte 12.000 foyers, soit 1/10.000 de la demande nationale. Une courbe des habitudes horaires de consommation et les pronostics météo permettent d'adapter à l'avance le dosage entre d'une part les quatre sources d'énergie et d'autre part les centrales en fonction du temps qu'il fait dans leur région. "Nous montrons en petit ce qui est possible en grand: une couverture totale, à toute heure", souligne Frank H. Asbeck, président de SolarWorld, initiateur du projet-pilote avec les sociétés Enercon et Schmack Biogas. Selon eux, cet objectif nécessiterait entre 40.000 et 60.000 éoliennes contre 20.000 aujourd'hui, des panneaux solaires sur des millions de toits et un triplement des installations de gaz vert. "C'est cher mais ça a un avantage: la source est intarissable," rappelle M. Schmack.
Peu étonnant quand on voit que les anti-nucléaire appellent un scénario de sortie sur 5 ou 10 ans un scénario long terme (Cf. Réaction de M. Lhomme plus haut, si vous avez le courage d'éplucher tous ses amalgames sous couvert de brouille du débat).
[Réponse de l'auteur]
Il faut donc répéter inlassablement : il est certes stupide de mettre du charbon à la place du nucléaire, mais il est tout aussi stupide de mettre du nucléaire à la place du charbon ou de n'importe quoi d'autre. Il y a des gens qui préfèrent la peste au choléra, ça les regarde, nous nous disons "ni nucléaire ni effet de serre". Seuls ce qui ne croient pas au progrès ne partagent pas ce beau dessein. Avec des gens comme M Goldberg, on n'aurait jamais inventé la roue, ni le train, et on vivrait dans des grottes en s'éclairant avec des bougies (et en gardant les déchets nucléaires). Croyons dans le Progrès, l'avenir, bientôt 100% d'énergies renouvelables !
[Réponse de l'auteur]
Et pourquoi s'attaquer au charbon AVANT de s'attaquer au nucléaire ? Les deux sont des horreurs environnementales. La peste n'est pas mieux que le choléra, même quand M Golberg reproduit mot pour mot la propagande d'Areva (qui consiste désormais à mettre renouvelables et nucléaire ensemble, comme si c'était la même chose. Autant mettre des pyromanes chez les pompiers)
[Réponse de l'auteur]
Il ne faut vraiment pas être fûté pour croire que le Réseau "Sortir du nucléaire" serait subventionné par "nos dirigeants"... qui sont tous pronucléaires ! M "chorlet" fait un peu pitié, il ne peut pas comprendre que des milliers de citoyens dignes et courageux cotisent tous les mois pour faire vivre leur Réseau. Condoléances M chorlet.