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La voiture à air comprimé ne décolle pas…


mardi 27 septembre 2011

C'est un peu l'histoire de "Soeur Anne" : on lance un prototype ou on annonce sa production en série tous les six mois, mais rien ne vient...


80,3 miles par heure, soit presque 130 km/h : c'est le record établi il y a quelques jours par un nouveau prototype d'automobile à air comprimé, développé par Toyota Industries Corp.

Avec ses 80 cm de large sur 3 mètres et demi de long, la fine "Ku:Rin" (ku=air, et rin=roue) a établi ce record mondial sur la piste d'essai de l'institut japonais de recherche sur l'automobile, mais son moteur a un petit problème d'autonomie : dans cette gamme de vitesse, il ne fonctionne pas plus de 3,2 km...  



















Ce n'est pas le premier constructeur qui s'intéresse à la voiture à air comprimé. En novembre 2010, Honda avait présenté au salon de Los Angeles un protoype aux lignes futuristes, Honda Air. Très aérodynamique, ultra légère, il a une meilleure autonomie - 160 km-  mais avec un problème de coût en raison des matériaux haut de gamme utilisés.






















C'est en France que les recherches avec application industrielle ont commencé le plus tôt, en 1996, conduits par un industriel passionné, Guy Nègre, qui dirige la société MDI. MDI a notamment développé un modèle de voiturette , l'AirPod, destiné à un usage urbain ou sur des sites d'entreprise, qui roule ainsi que le montre la video du site de l'entreprise. Des tests ont été conduits, notamment par la compagnie Air France pour une utilisation en zone aéroportuaire, et des tentatives de production industrielle ont été engagées.




















Mais les difficultés sont nombreuses. Un projet en Suisse vient d'échouer et   et un accord avec le constructeur indien Tata soulève le scepticisme de beaucoup d'observateurs.

Défauts réels et avantages potentiels

Les deux défauts majeurs : l'autonomie (150 ou 200 km disent les concepteurs, pas plus de 40 km en ville, disent certains experts) et le rendement du moteur, quelque 20% au maximum.

Malgré ces difficultés, les partisans du moteur à air comprimé ne se découragent pas, et les informations faisant état des « dangers » de la batterie électrique leur ont même fait reprendre espoir...

Pour eux, ainsi que le souligne le chercheur de Toulouse Luc Floissac,  les avantages du moteur à air comprimé sont multiples :

- pas de pollution directe. L'air est simplement filtré et comprimé par un compresseur qui peut être alimenté par de l'électricité d'origine renouvelable.

- la vitesse de rechargement du réservoir est comparable à celle des véhicules actuels.

- l'air comprimé peut être conservé sans pertes. Couplé à une production d'électricité renouvelable intermittente, l'air comprimé peut être l'un des moyens de stocker de l'énergie électrique aux heures les plus favorables. Il peut donc participer au lissage des consommations d'énergie aux heures de pointe.

-contrairement aux batteries électriques bourrées de métaux lourds, le réservoir d'air comprimé ne contient pas de produits polluants ou rares, et peut être fabriqué à peu près n'importe où.