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L'Union Française de électricité (UFE), est l'association
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et gazières...
Les producteurs d'électricité sont en grande difficulté en Europe
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vendredi 04 avril 2014
Dépréciations d'actifs, fermetures de centrales, chiffres d'affaires en baisse, réorientation des investissements en dehors de l'Europe : les grands énergéticiens européens s'alarment.
Depuis plusieurs mois, les 11 CEO du Groupe Magritte (*) tirent la sonnette d'alarme sur l'impact des dysfonctionnements et les incohérences de la politique énergétique européenne depuis 2008.
Si certains doutent encore de la situation de crise du secteur de l'énergie en Europe, les chiffres sont, eux, sans appel : les « utilities » auront, en 2013, déprécié leurs actifs de plus de 21 Mds ?, et fermé plus de 21 GW de Centrales combinées gaz (CCGT) en une seule année.
Qu'il s'agisse de GDF SUEZ, des allemands RWE ou E.ON, ou bien encore de l'italien ENEL, tous ont en commun des dépréciations d'actifs record sur les deux ou trois dernières années, avec jusqu'à près de 15 Mds? rien que pour le groupe français. Pour leur part, en 2013, RWE a enregistré sa première perte depuis 1954, tandis qu'E.ON et ENEL ont vu leur chiffre d'affaires baisser respectivement de 7% et 5%. Pour tous, la rentabilité des capitaux est une vraie préoccupation.
Des politiques énergétiques mal calées et anti-climatiques
Les incohérences et les dysfonctionnements engendrés par l'empilement d'objectifs du Paquet Energie-Climat de 2008, amplifiés par les politiques énergétiques nationales, ont donc conduit à une situation très grave non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan climatique et pour l'équilibre du système électrique.
Les causes en sont aujourd'hui clairement identifiées. Par exemple, la fermeture prématurée du nucléaire allemand, le développement massif et non maîtrisé des énergies renouvelables en Allemagne, le prix très bas du carbone ont rendu plus du tiers des installations thermiques fonctionnant au gaz de RWE non rentables compte tenu du prix défiant toute concurrence du charbon qui, du coup, est devenu l'énergie de base en Allemagne : un comble dans une stratégie de transition énergétique supposée réduire les émissions de CO2 ! Or, produire un TWh avec du charbon conduit à émettre 800 000 tonnes de CO2 et 30 000 tonnes de cendres, tandis que produire un 1 TWh avec du gaz ne génère que 400 000 tonnes de CO2 et pas de poussières. Le choix énergétique de l'Allemagne a donc conduit à une dégradation de la performance climatique de la première économie européenne.
La fermeture accélérée des équipements thermiques des grandes « utilities » européennes, face à un gouffre économique insurmontable, la réservation de la grosse masse des investissements industriels pour les zones hors Union Européenne sont autant de signaux inquiétants d'un mouvement de désengagement des grands acteurs dans la production d'électricité. Cela alors même que la crise de l'Ukraine a fait rejaillir la question de la sécurité d'approvisionnement en gaz de l'est de l'Europe.
Une réflexion de fond de l'Europe, qui doit être encore plus solidaire, s'impose.
(*) Rappel des membres de Magritte : GdfSuez, E.On, RWE, Enel, CEZ, ENI, Gas Natural Fenosa, Fortum, Gas Terra, Iberdrola, OMV
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10 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
vendredi 04 avril 2014 19:05
Il est urgent de considérer l'énergie sous un autre aspect: l'énergie remplace le travail et doit être prise en compte dans le raisonnement économique: il y a le travail, le capital ET l'énergie. Nous ne sommes plus au temps de Marx. Au 19eme siècle, l'énergie avait un role négligeable. Maintenant, ce qu'on appelle le chomage est en fait du temps de travail libéré par les gains de productivité que nous procure l'énergie.
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[2]
Commentaire par Hervé
vendredi 04 avril 2014 19:29
@ Gepe. C'est pas exact. On a eu des périodes de plein emploi avec l?énergie abondante. L?énergie remplace certes la force manuelle (un bol d'essence peut fait autant de travail qu'une personne en un jour). Mais le chômage est avant tout un problème d'organisation de la société. C'est de gens qui sortent du circuit, en quelque sorte. Par contre l?énergie a permis le progrès social.
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Commentaire par Gépé
vendredi 04 avril 2014 20:02
@Hervé; il faudrait reconnaitre le service que l'énergie nous apporte en échange d'un pourboire: il faut donner à l'énergie une juste valeur. Un kWh d'énergie coute qq centimes et fait le travail correspondant à une journée de travail qui revient à 150?. Il faudra bien le reconnaitre un jour. Merci de votre remarque.
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Commentaire par patrig k
vendredi 04 avril 2014 23:34
Les incendiaires qui pleurent et sermonnent, l?hôpital qui se fout de la charité... Extrait Médiapart ..............[ EDF arrivent loin devant les autres, avec respectivement 19 et 16,5 millions de tonnes de CO2, soit l?équivalent de 18 % et 16 % de l?ensemble, selon nos estimations. Ils sont suivis du pétrolier Total (9 % des émissions totales de CO2), de l?énergéticien allemand E.ON (5 %), du groupe GDF-Suez (4 %), du spécialiste des matériaux de construction Lafarge (4 %), du pétrolier ExxonMobil (4 %). Suivent ensuite le cimentier Italcementi, le producteur de chaux Lhoist et le cimentier Vicat.]...............[ Première surprise de ce palmarès : la place d?EDF, deuxième plus gros émetteur de CO2, malgré la part ultra-dominante du nucléaire dans son offre d?électricité (80 %), et la moindre ? mais non négligeable ? de l?hydraulique. On comprend mieux en consultant une autre liste, celle des sites qui rejettent le plus de gaz carbonique : on y retrouve quatre centrales thermiques de l?électricien français : Cordemais (charbon et fioul), Blénod (charbon et gaz), Le Havre et La Maxe (charbon). Cumulées, elles représentent plus de la moitié des rejets du groupe.] ..... EDF à Montoir réussit le tour de force d'imposer à GDF de mettre sous cocon; la CCCG de 450Mw mise en service en 2010 ! ..... Voyons , ... un peu de sérieux messieurs les électriciens , vous payez vous errances ...
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Commentaire par Chelya
samedi 05 avril 2014 16:23
On lira ce rapport de greenpeace sur les véritables raisons : les grands groupes ont spéculé en construisant beaucoup de centrales fossiles inutiles et se font également concurrencé par de nouveaux acteurs avec des moyens de productions plus moderne.
http://www.greenpeace.org/eu-unit/en/Publications/2014/Report-Locked-in-the-past/
Quand au gaz, si on prend en compte les pertes de méthane dans l'atmosphère, ses émissions sont équivalentes au charbon. Commencer par fermer le charbon avant de fermer le gaz n'a pas plus d'intérêt que l'inverse.
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Commentaire par Hervé
lundi 07 avril 2014 01:51
EDF Fournit en gros environ le quart de la conso d?énergie Française soit 25% et émets (selon PK) 9% du total des émissions (mes chiffres sont plus bas, il faudra vérifier). Donc c'est presque 3x moins polluant tout de même... Mais pour les escrolos, il est vrai que l'écologie est le dernier de leur souci. Plus de pollution = plus de voix aux élections... A mort EDF qui ne polluent pas assez...
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Commentaire par carl
mardi 08 avril 2014 16:12
on l'a toujours dit ....les ENR type éoliennes , aléatoire et non prédictibles, ceci sans système de stockage et avec une introduction directe dans le réseau , sont écologiquement et économiquement trés perverses .
aux gaz de schiste on y va tout droit !
greenpeace et les verts , même si leur objectif se défend , nous prônent de fausses bonnes idées ...voir écologiquement catastrophique ...le green business et prix garantis sont aussi là pour bien en profiter .
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Commentaire par Hervé
jeudi 10 avril 2014 13:34
@Carl: Renseignez vous sur qui finance les escrolos et vous comprendrez mieux pourquoi ils font la promotion des ENR qui marchent au Gaz...
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Commentaire par Francois
mardi 15 avril 2014 16:56
Votre article reprend pour l'essentiel les arguments des membres du groupe Magritte mais l'on peut néanmoins y voir plusieurs failles d'importance. Tout d'abord rien ne prouve à ce jour que le marché européen ne manque d'investissement. Si des investissements inutiles ont réalisé c'est somme toute assez logique que les investisseurs perdent leur mise dans un marché libre; Par ailleurs la principale cause de la baisse de la consommation reste à ce jour les conséquences du réchauffement climatique et c'est hélas une tendance lourde qui semble largement sous-estimé y compris encore aujourd'hui. Troisième point : le fait que les centrales à gaz soient moins compétitives que le charbon est lié avant tout à une taxation trop faible des émissions de CO2 et non au choix de tel gouvernement.
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Commentaire par Hervé
jeudi 17 avril 2014 22:17
@ Francois: Vous pourriez développer votre thèse comme quoi le réchauffement climatique serait la principale cause de la baisse de conso électrique, ça me parait assez intéressant.
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