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L'Union Française de électricité (UFE), est l'association professionnelle du secteur de l'électricité. Elle représente les employeurs du secteur au sein de la branche des industries électriques et gazières...

Energie : l'Europe n'est pas un modèle pour le reste du monde...


mercredi 19 mars 2014

L'Europe n'a occupé qu'une place marginale lors de la grande convention mondiale sur l'énergie, la CERAWEEK organisée à Houston début mars. Thèmes principaux : l'explosion prévisible de la demande et la sécurité d'approvisionnement.


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Du 3 au 7 mars derniers, s'est tenue à Houston la CERAWEEK, la convention annuelle qui rassemble, depuis 1982, tous les acteurs du secteur énergétique mondial, qu'il s'agisse de représentants des Gouvernements, des administrations, des entreprises du secteur, des équipementiers, des banques et des cabinets conseils.

Trente séances plénières et 76 workshops ont permis à quelque 2 000 participants d'échanger sur tous les grands problèmes énergétiques du monde.

Trois axes stratégiques sont ressortis des débats tout au long de la semaine.

Une explosion de la demande à l'horizon 2030/2050

 
Dans les vingt à quarante prochaines années, le monde va devoir faire face à une hausse phénoménale de la demande d'énergie. Les débats de la CERAWEEK ont ainsi souligné le lien très étroit entre développement économique et développement des ressources énergétiques nationales, facteur essentiel pour assurer la paix mondiale. Dans ce cadre les paramètres-clés seront la demande en Asie du Sud-Est et en Afrique, avec un doublement d'ici 2030 (70 % de cette hausse étant assumée par le charbon et le gaz). Autre élément mis en avant : le gaz de schiste américain. Sa découverte, son exploitation durable et, surtout, son impact sur l'équilibre économique du pays (constatation portée d'ailleurs par de grands groupes comme Siemens ou BASF) en font très certainement la nouvelle donne énergétique de ces dernières années.

Une situation critique de la sécurité de l'approvisionnement

Les débats ont aussi fait ressortir la question de la sécurité d'approvisionnement. Celle-ci n'est d'ailleurs pas liée à un problème physique ou géologique (les ressources théoriques sont abondantes) mais à un problème d'infrastructures (problème d'acheminement de l'énergie) et de gouvernance (régulations incohérentes mises en place par les Gouvernements). La sécurité présente également une face financière. A titre d'exemple, entre 2004 et 2012, les revenus des pays de l'OPEP ont augmenté de 500 Mds $ au détriment des pays consommateurs. Ceci explique l'intérêt exprimé pour le développement accru des ressources nationales, à l'exemple des USA.

Enfin, la sécurité est, bien sûr, un paramètre géopolitique, à l'exemple de l'UE dont la vulnérabilité dans le cadre de la crise ukrainienne (dépendance à 30% par rapport à Gazprom), a été largement mise en lumière.

Redonner de la cohérence aux politiques énergétiques

L'impératif d'une approche cohérente de la politique énergétique, qu'elle soit nationale, ou internationale a longuement été évoqué. Cette cohérence passe par l'établissement d'un mix énergétique garantissant tout à la fois la préservation de la compétitivité des entreprises, la réduction de la pollution, et la protection de la sécurité d'approvisionnement. Au final, il est assez remarquable de relever que plusieurs sujets n'ont été abordés qu'informellement ou de façon accessoire, qu'il s'agisse de l'efficacité énergétique, de la limitation des émissions de CO2, de la problématique post-Fukushima ou de l'Energiewende allemande.

Plus encore, l'Europe elle-même n'a occupé qu'une place très marginale dans les débats (en dehors de la crise ukrainienne), avec seulement deux workshops dédiés : « European Energy Market adjusting to a new reality » et « European Power : Home or Away ? ».

Ainsi, au vu de ce qui s'est passé à Houston, l'Europe n'est donc pas un modèle pour le reste du monde et son influence dans le domaine énergie/climat s'avère faible, voire très faible. Clairement, les grandes tendances en matière d'énergie se jouent et se révèlent ailleurs...
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5 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
mercredi 19 mars 2014 09:56
Tout le monde semble convaincu de l'importance du role de l'énergie; pour le climat, cela concerne tout le monde; mais pour l'économie, on peut considérer la nation dans le cadre de la transition énergétique; on peut considérer aussi la zone euro; c'est à mon avis l'aspect le plus urgent à traiter pour rétablir un équilibre de compétitivité entre la France et l'Allemagne; il faut analyser plus en détail la dernière note de COE Rexecode et envisager une action dans le domaine de la fiscalité de l'énergie, comme le propose la note du conseil d'analyse économique. Que faut-il faire et qui va s'en occuper?
[2]
Commentaire par Tilleul
mercredi 19 mars 2014 10:25
La Ceraweek est un évenement principalement dédié aux énergies fossiles, que des entreprises qui font du gaz et du pétrole disent qu'il faut faire du gaz et du pétrole dans un congrés du gaz et du pétrole, c'était quand même un peu attendu... Vu que l'Europe a de moins en moins de gaz et de pétrole on peut effectivement dire qu'on s'en fiche totalement de la Ceraweek...
[3]
Commentaire par papijo
mercredi 19 mars 2014 10:42
Que les pétroliers disent qu'il faut faire du pétrole, c'est effectivement logique. Mais quels sont les industriels qui disent qu'il faut abandonner le pétrole ou le gaz ? Même les fabricants d'éoliennes et de photovoltaïque reconnaissent qu'il faut des sources de secours basées sur le fossile à leurs installations. Et enfin, pourquoi ne pas regarder ce que font les pays en meilleure santé économique que nous ?
[4]
Commentaire par Tilleul
jeudi 20 mars 2014 21:16
Non vous allez dans l'équivalent EnR, ou dans une conférence plus généraliste on va plutôt vous expliquer les différentes façons d'arriver au 100% EnR (qui je vous le rappelle n'est pas limité qu'à l'éolien et le photovoltaïque : vous avez la biomasse, l'énergie des océans, le solaire thermique, l'hydraulique...) et que ce serait bien plus économiques que les énergies fossiles qu'on subventionne à cout de centaines de milliards de $ pour en compenser l'intermittence des coûts. En même temps je parle de ça avec un français dont la dernière contribution au domaine des EnR date de 1982 avec la centrale Themis... donc c'est un peu comme vouloir parler astronautique avec un bushmen...
[5]
Commentaire par papijo
vendredi 21 mars 2014 13:53
@Tilleul - Vous devriez sans doute changer de fréquentations. Si les énergies fossiles sont subventionnées par centaines de milliards (au fait pouvez vous nous montrer le lien dans le budget de l'état qui montre ces subventions !), on sait que la CSPE destinée à financer les renouvelables nous coûte (Cliquer ici site CRE): à peu près les 2/3 de 6,2 Mds Euros, soit 4 Mds Euros en 2013. Pour ce qui concerne Thémis, cette centrale (solaire thermodynamique) qui n'a jamais réussi à fonctionner correctement, vous savez certainement qu'elle va avoir une suite. Cette centrale de 9 MW aura un coût de 35 cE/kWh (7 ou 8 fois le prix du marché), voir cet autre document de la CRE (Cliquer ici). Tilleul, plutôt que de nous faire une liste de solutions toutes plus onéreuses que les autres, vous ne pourriez pas redescendre un peu sur terre et regarder l'état du porte-feuille des français ... Personne ne vous empêche de construire votre supercentrale ENR dans votre jardin avec votre argent, mais SVP, ne cherchez pas à imposer vos délires à la France entière !
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