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 - Délégué Général d'Enerplan

Auteur
Richard Loyen est Délégué Général d'Enerplan, l'association professionnelle de l'énergie solaire.

Solaire et présidentielle 2012 : un plaidoyer politique pour l’économie française


mardi 22 novembre 2011

Le solaire photovoltaïque doit être un des éléments du débat de l'élection présidentielle qui s'ouvre. La filière entend éclairer les candidats, tout en continuant d'appeler le gouvernement actuel à un « pacte de confiance », sans attendre 2012.


Richard Loyen est Délégué Général d'Enerplan 

A quelques mois des élections présidentielles et législatives, le secteur photovoltaïque français, après s'être concerté pendant 8 mois, a rendu un ensemble de propositions pour maintenir une filière d'excellence française et ce malgré une réglementation inadaptée, ayant provoqué des turbulences sociales et économiques en cascade. La dernière en date étant le dépôt de bilan d'un acteur historique, Photowatt.

Réunies fin octobre en Etats Généraux du Solaire Photovoltaïque, douze organisations - représentant les professionnels/industriels du solaire, du bâtiment et des équipements électriques, ainsi que des collectivités et des citoyens - sont convaincues que ce secteur est une véritable opportunité pour le pays (voir article).

Il y a quatre raisons d'être optimisme :

- l'électricité solaire va devenir progressivement compétitive en France d'ici 5 ans, c'est ce que l'on appelle la « parité réseau », et cette dynamique est observée au niveau mondial,

- la technologie va se banaliser dans les bâtiments neufs d'ici à 2020, avec la généralisation des Bâtiments à Energie Positive (BEPOS), relevant d'une réglementation pour la France et pour l'Europe,

- des entrepreneurs français veulent s'investir pour créer de la valeur (des industries et des emplois) dans ce secteur en pleine expansion au niveau mondial. Leur objectif est de créer 100 000 emplois d'ici 2020,

- la France court le risque de devenir définitivement importatrice de technologies photovoltaïques à l'heure de la parité réseau et du BEPOS, et ainsi de lester sa balance commerciale de milliards d'euros et ce de manière récurrente. Le seul chemin vertueux est de (re)développer l'industrie française dès à présent, pour se prémunir contre ce risque stratégique pour nos finances.


Les Etats Généraux du Solaire ont appelé à la signature d'un pacte de confiance entre la filière et la puissance publique, assorti de mesures pour optimiser l'investissement des Français, afin de simplifier les démarches administratives qui coûtent inutilement cher.

La réponse aux maux du secteur solaire français est politique. Les Etats Généraux du Solaire souhaitent apporter leur contribution à la thématique énergétique, qui sera inéluctablement un thème de campagne des prochaines élections de 2012.

Toutefois, si ces Etats Généraux du solaire veulent éclairer les candidats et leurs équipes pour l'année prochaine, ils veulent aussi être entendus de l'actuel gouvernement. Est-ce que Mme Nathalie Kosciusko-Morizet et M. Eric Besson, ministres en charge du secteur solaire, pourraient considérer dès maintenant le rendu des Etats Généraux du Solaire, pour faire évoluer l'actuelle réglementation ?

Si à droite, quelqu'un dans l'équipe présidentielle partageait la vision des Etats Généraux du Solaire (compétitivité, généralisation, enjeux industriels et financiers), le Chef de l'Etat devrait en déduire qu'il n'est pas nécessaire de faire souffrir le « malade solaire français » plus longtemps. Un secteur qui doit percer dans la chaîne de création de valeur au niveau mondial, ne peut affronter ses compétiteurs avec des semelles de plomb qu'on lui enlèverait éventuellement après l'été 2012.

Attendre l'été 2012 pour faire évoluer la réglementation, c'est faire souffrir et parfois mourir des ETI, des PMI et des PME inutilement, alors que l'on doit compter sur ces mêmes entreprises pour développer l'industrie solaire française lors du prochain mandat. Il est urgent de parier sur l'avenir et de donner aux forces vives du solaire français, un cadre où elles puissent pleinement s'exprimer pour créer de la valeur pour le pays.

5 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé001
mercredi 23 novembre 2011 11:06
La décision dans ce domaine doit satisfaire à deux conditions:l'écologie et l'économie.
En écologie,le solaire ne doit pas augmenter les émissions de CO2 du fait de l'intermitence et de la fabrication des panneaux solaires.
En économie,il doit si possible réduire nos importations,en particulier pour les panneaux et le complément d'énergie.Le solaire sera rentable quand le prix des autres énergies sera plus élevé(taxe carbone)
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Commentaire par hvidsten
mercredi 23 novembre 2011 21:25
c'est comme les éoliennes ...trés malsain en terme d'économie car insupportable au niveau prix et trés malsain car intermittent et donc de nouvelles émissions de CO2 . c'est irresponsable .
pour satisfaire l'économie et l'écologie et l'environnement, il faut commencer par les économies d'énergie et efficacité énergétique . en matière d'ENR il faut miser sur les technologies régulières comme la géothermie , énergie de la mer , la recherche .....dépenser de l'argent dans l'intermittent c'est risquer aussi de tuer dans l'oeuf tous les moyens et technologies sans co2 !
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Commentaire par jean louis
mercredi 07 décembre 2011 14:26
il faut allonger la filiere éoliennes par raport aux central nucléaires dans les habitation les panneaux photovoltaiques
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Commentaire par noël
mercredi 07 décembre 2011 15:01
Acteur de la filière electrosolaire de1986 à 2005, je suis un peu surpris par l’ engouement actuel pour lephotovoltaïque
Le gouvernementde prévoit 5400 Mw de photovoltaïque pour 2020 qui produira donc 5,4 TW/H , soit moins de 1% % du potentiel électrique français actuel
Quel cout pour l’ achat et la mise en place de ces 5400 MWc et le démantelement des installations et leur recyclage tous les 25 ans environ ? Les panneaux photovoltaïques sont importés à 100 % . Notre balance commerciale déja ultra déficitaire a t elle besoin de cette charge supplémentaire ?
Un générateur PV necessite pour sa fabrication 40 % de l’ énergie qu’ il produira durant son existence (moyenne française), et la production des lingots de silicium nécessaires est l’ une des industries les plus polluantes qui soit.
Le photovoltaïque dans le MIX énergétique est il sérieux ?
Cet engouement est lié à un effet d' aubaine car financé, en partie par un impôt prélevé sur les factures EDF (Plus de 2 Milliards), en partie par EDF elle-même pour un montant det 3 Milliards €
Ce modèle de développement basé sur des subventions et des impots, est un non sens économique, couteux, insignifiant au planet des besoins en électricité, et ne participant en rien à un développement indusriel puisque 100 % dépendant de l’ importation
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Commentaire par Hervé
lundi 19 décembre 2011 22:35
>> Le photovoltaïque dans le MIX énergétique est il sérieux ?

Non, (dumoins pas à grande échelle en l'état de la technique) mais c'est à la mode et de nos jour y a que ça qui compte. Le fait que ça fonctionne ou pas n'intèresse pas grand monde.

Il faudrait que l'état se décide à obliger EDF à proposer des "abonnements verts" pour que seuls les gens qui sont pour ce type de délire les financent (et ne fassent pas payer ces bétises à la collectivité). Là, on verrait vraiment qui est réellement écolo!