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Plein Soleil est un magazine internet de
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énergie solaire. Son animateur est André Joffre (photo).
Le redémarrage du solaire est un trompe l'oeil
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mercredi 21 janvier 2015
Pour Daniel Bour, président de l'Observatoire du solaire et du syndicat professionnel Enerplan, la hausse des raccordements au troisième trimestre 2014 est « en trompe l'oeil ». En cause, notamment : les réticences de Bercy.
Plein Soleil : Au vu des chiffres, 268 MWc raccordés lors du troisième trimestre 2014, peut-on dire que la filière se redresse un peu ?
Daniel Bour : Cette hausse du troisième trimestre qui montre un léger mieux est en fait en trompe l'...il. Elle est exclusivement due au raccordement des très grandes installations de l'appel d'offres dit « AO CRE1 » qui a été décalé d'une année. Cela va encore se ressentir sur un ou deux semestres. Après, c'est le grand vide. De mi-2015 jusqu'à 2016, nous allons descendre à des niveaux très bas. Nous tirons aujourd'hui la sonnette d'alarme.
Et pourtant les appels d'offres sont là ?
Ils sont trop erratiques. Il n'y a pas de miracle. A l'issue du moratoire les pouvoirs publics avaient indiqués que les appels d'offre sortiraient tous les douze mois. Est-il acceptable de devoir attendre vingt et un mois entre l'AO CRE1 et le CRE 2 ? Ce n'est pas supportable pour la filière. D'autant que ces gros appels d'offres sont particulièrement lourds et comportent des critères d'attribution non transparents.
(...)
Vous avez l'oreille de la DGEC qui semble vous écoutez, pourtant des paroles aux actes il semble y avoir un monde ?
La DGEC est bienveillante avec un discours qui va dans notre sens. Travailler avec eux est devenu agréable. Après, beaucoup de décisions nécessitent l'aval du cabinet de la Ministre où nous avons plus de mal à suivre ce qui est pris en compte. Enfin, dès qu'il s'agit de l'évolution des tarifs il faut le feu vert de Bercy qui, par définition, freine et n'a jamais été un fervent défenseur des EnR et du photovoltaïque en particulier.
Pour quelles raisons cet antagonisme récurrent de Bercy?
Nous payons l'historique c'est-à-dire la bulle des années 2008 et du mauvais contrôle des dépense induites. La très grande majorité du coût du solaire dans la CSPE provient des projets déposés avant le moratoire. C'est vrai que le laisser-faire des années antérieures au moratoire ont permis à des professionnels peu scrupuleux de profiter du système. Cette situation a créé un certain rejet du solaire avec la réputation de coûter cher. Depuis, malgré les progrès formidables réalisés par la filière avec une division par 4 de ces coûts, Bercy semble être resté pour le moins méfiant envers cette énergie, toujours sous l'emprise du syndrome de la bulle. Le ministère des Finances cherche à maintenir un contrôle beaucoup plus strict que pour d'autres filières EnR. Les margoulins de la filière solaire l'ont marquée au fer rouge. Elle l'a payé cher. Il est temps de se tourner vers l'avenir.
Vous voyez des raisons d'être optimiste ?
Bien entendu. La grande révolution est que les installations solaires sont devenues compétitives vis-à-vis de toutes les autres installations renouvelables et à tout autre type d'énergie. Par ailleurs, à la question, le solaire c'est bien ou pas, c'est une évidence, le monde a répondu oui ! Alors que pour l'heure, nous lui tournons le dos. Nous sommes dans une inexplicable position d'attente sur fond d'obscurantisme bien français. Nous sommes bien loin du compte. Nous allons voir avec le vote de la loi sur la Transition Energétique si l'on met enfin un pied dedans. 2015, c'est aussi l'année de la conférence COP 21 sur le climat à Paris qui peut doper les EnR dans le cadre d'une dramatisation des prospectives climatiques. Cela peut aussi jouer en notre faveur.
Contrairement aux lobbys qui vous accablent ?
Ce sont les mêmes qui profèrent des discours rétrogrades et se servent de la bulle pour faire peur. C'est notre rôle de communiquer sur ce qu'est devenu le solaire actuellement et ce qu'il sera à savoir une formidable source d'énergie beaucoup moins polluante que toutes les autres, déjà compétitive et dont les progrès à venir sont énormes. Lui tourner le dos serait un non sens. Et si nous voulons que la filière française participe au grand mouvement mondial, il est urgent de lui donner les moyens et la liberté de le faire.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par Hervé
mercredi 21 janvier 2015 23:32
Article curieux : Vous nous expliquez que le photovoltaïque serait moins cher que toutes les autres énergies. Ok et bien dans ce cas, pourquoi passez vous par les appels d?offres avec des tarifs subventionnés ? Vendez directement sur le marché (au prix du marché et sans subvention bien sur), ce sera plus simple !
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