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Plein Soleil est un magazine internet de
TECSOL, bureau d'études indépendant spécialisé en
énergie solaire. Son animateur est André Joffre (photo).
Traverser l'Arctique en kayak propulsé à l'énergie solaire
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mardi 07 avril 2015
Les médias font la part belle à l'avion solaire Solar Impulse, voire au catamaran Planet Solar. Il y a aussi le projet Solar Arctic Passage...
La fonte de la banquise a ouvert deux passages pendant les mois d'été entre l'Atlantique et le Pacifique, via l'Arctique, une possibilité qu'étudient de près les pétroliers et les navires marchands. Deux navigateurs veulent faire ce chemin, mais en kayak et au nom de l'écologie.
Anne Quéméré, navigatrice bretonne et Raphaël Domjan, éco-explorateur suisse, vont tenter de réaliser, durant cet été, le passage du Nord-Ouest, lors la première navigation solaire polaire, aux confins des océans Pacifique et Atlantique, en parcourant quelque 3'000 km à travers les glaces, sur deux kayaks, dont un spécialement équipé de panneaux photovoltaïques et d'un système de propulsion électrique. Une mission avant tout scientifique.
Au cours de l'été 2015, et dans un huis clos à ciel ouvert de presque trois mois à compter du mois de juin, ils navigueront à bord de deux kayaks distincts. Celui d'Anne Quéméré restera de type « standard », tandis que celui de Raphaël Domjan sera équipé de panneaux photovoltaïques et d'un système de propulsion électrique. Des batteries donneront la possibilité de naviguer durant 50 kilomètres, sans soleil, à une vitesse moyenne de 5 km/h, et pouvant atteindre, en vitesse de pointe, les 10 km/h. Grâce au soleil, il devrait être possible, théoriquement, de naviguer jusqu'à 100 kilomètres par jour, avec plus de 200 kilos de matériel et de vivres.
Autant d'énergie qu'à l'équateur, mais sur 24 heures
A cette latitude, en été, le soleil ne se couche jamais. Selon les données sur l'ensoleillement du service météorologique canadien et nos calculs, il sera possible, durant cette courte fenêtre estivale, de produire autant d'énergie sur une journée que le long de l'équateur. Néanmoins, cette production d'énergie sera réalisée sur les 24 heures de la journée. A ce jour, personne n'a tenté d'utiliser l'énergie solaire à une telle latitude. Il s'agira donc, d'aller voir de plus près si la théorie fonctionne et d'incliner les panneaux photovoltaïques vers le sud à plus de 70°, afin d'optimiser la production d'énergie solaire. Cette énergie devrait permettre, durant l'expédition, l'utilisation d'un ordinateur portable, de caméras et d'un téléphone satellite. Un capteur d'ensoleillement et un enregistreur de données, permettront d'analyser les valeurs d'exposition solaire, ce qui permettra de valider scientifiquement les prévisions d'ensoleillement à des latitudes extrêmes.
Un itinéraire sans cartes
Cette expédition est un véritable challenge, tant les chemins sont rares et souvent encombrés par les glaces. Ils s'ouvrent et se referment, se tordent et se déforment à travers l'immense archipel arctique, le long d'un dédale compliqué de golfes et chenaux, de bassins et détroits situés entre le territoire de Baffin et la terre de Banks. L'itinéraire n'est tracé sur aucune carte. D'une année à l'autre, les glaces dessinent de nouvelles voies et l'aboutissement du voyage au terme de longs mois d'acharnement, dépend des lieux, du temps mais aussi des circonstances.
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