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Plein Soleil est un magazine internet de
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énergie solaire. Son animateur est André Joffre (photo).
L'industrie solaire a-t-elle un avenir à l'Ouest ?
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jeudi 16 février 2012
Le gouvernement a sacrifié l'aval de la filière photovoltaïque, sous le prétexte de bâtir une filière industrielle en amont. Mais le contexte du secteur ne va pas dans ce sens, sauf si les grandes entreprises acceptaient de coopérer avec les PME.
Le gouvernement Fillon n'a eu de cesse d'en appeler à la création d'une filière industrielle amont lors du développement du marché solaire photovoltaïque français.
Mais ce préalable était-il une raison suffisante pour remettre tout en cause, pour disloquer la filière aval qui avait créé plus de 20 000 emplois en France.
D'autant que la statistique est aujourd'hui implacable. Dans un projet solaire photovoltaïque, sur dix emplois générés, un seul est dédié à la fabrication des cellules. Les emplois du solaire photovoltaïque se retrouvent aujourd'hui très majoritairement dans le montage des modules réalisé en France, dans les études, dans les installations et les systèmes d'intégration au bâti, le suivi et la maintenance, le financement et les assurances. Autant de services pour l'essentiel non délocalisables qui créent de l'activité.
Imposer par l'action politique la création d'une filière industrielle à tout prix n'a pas de sens et ne résiste pas à l'analyse. Et pour preuve, l'industrie solaire occidentale, même la plus performante, ne s'en sort pas. Le groupe allemand Q-cells, leader mondial créé en 1989, a annoncé mardi 24 janvier être dans une situation financière critique. L'entreprise délocalise massivement sa production en Malaisie au détriment de ses capacités de production en Allemagne. Le norvégien REC, également lourdement déficitaire, envisage de fermer la moitié de ses lignes de production norvégiennes pour concentrer ses activités dans les pays à bas coût, via son usine à Singapour. La société américaine Solyndra s'est déclarée fin 2011 en faillite et a licencié 1 100 personnes. Et pendant ce temps, dans ce contexte plus que tendu, Photowatt attend son repreneur
Et pourtant, toute velléité industrielle n'est pas envolée. Et le solaire pourrait même donner l'exemple en France, à condition de ne pas opposer systématiquement dans l'industrie grand groupe et PME mais plutôt de cristalliser les complémentarités. Certes Total a acheté l'américain Sunpower. Mais Total compte s'appuyer sur Tenesol, quatre cents emplois en France, et sur un savoir-faire off grid unique au monde. Sans oublier la construction d'une nouvelle usine d'assemblage de modules en Moselle avec quatre-vingt emplois à la clé. Avec l'espoir tout de même que Total ne fera pas comme BP qui vient d'abandonner tout son secteur d'activité solaire.
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La fabrication des panneaux solaires est désormais 100% chinoise, point barre. Je n'en suis pas gèné, tous les iphones viennent de chine et pourtant il y a déjà 300 000 emplois de développeurs d'applications créés aux USA.
Reste donc les emplois pour l'installation du solaire. Encore faudrait-il que l'élite qui a déjà loupé le coche industriel arrête de dénigrer et décourager "la France d'en bas" qui fait des efforts en mettant des panneaux sur ses toits et en ayant une démarche négaWatts. Résultat des course pour le moment: 10 000 licenciements d'artisans en 2011 !
Notre pays est à l'opposé de la culture énergétique, industrielle et participative Allemande et c'est notre grand malheur pour le 21° siècle car ça sera le siècle de l'énergie décentralisée. Si quelqu'un à des idées pour nous faire changer et sortir de la nuit je suis preneur.
Electricité : un large éventail de coûts
Hydroélectricité : de 30 à 40 euros/MWh*.
Nucléaire actuel : de 33 à 50 euros/MWh.
Centrale à charbon : de 50 à 60 euros/MWh ; autour de 70 euros/MWh avec 1 tonne de CO2 à 20 euros ; autour de 100 euros/MWh avec 1 tonne de CO2 à 50 euros.
Centrale à gaz : autour de 70 euros/MWh ; autour de 80 euros/MWh avec 1 tonne de CO2 à 20 euros ; autour de 90 euros/MWh avec 1 tonne de CO2 à 50 euros.
Eolien terrestre : 80 euros/MWh
Eolien offshore : de 150 à 200 euros/MWh.
Autres énergies marines : de 150 à 200 euros/MWh.
Biomasse : 100 à 150 euros/MWh.
Solaire : 240 à 400 euros/MWh.
* Megawattheure
[Réponse de l'auteur]
Cher Monsieur Vous comparez des choses qui ne le sont pas. Je paye mon électricité beaucoup plus chère que ce que vous indiquez. En fait, il faut comparer le prix l’électricité vendue sur le réseau à mon domicile (de l’ordre de 120 €/MWh TTC) à celui produit par ma toiture solaire. Comme vous le savez le prix du solaire diminue beaucoup en ce moment. Pour une puissance de un kWc installer il faut compter 3000 € et en supposant que l’on emprunte sur 20 ans la totalité de la somme auprès de sa banque cela revient à 4400 €/kWc. A Perpignan mon installation produit 1400 kWh/an (chiffre vérifié sur mon toit en 2011). Le prix de revient du MWh solaire s’établit donc sur 20 ans à 157 €/MWh. Quant au prix de l’électricité délivrée par le réseau électrique, on nous annonce une augmentation de l’ordre de 30% ce qui le portera pratiquement au même niveau. Et le solaire possède quelques avantages : - Il ne pollue pas : ni émission de CO2, ni déchets radioactifs - Son prix n’évoluera pas dans le temps, ce qui ne sera pas le cas des énergies centralisées - Il participe à la création d'emploi et à l'aménagement du territoire Enfin il existe une forte réserve de baisse de prix, lors des appels d’offre lancés par la CRE, certains projets collectifs affichent des prix d’installation de 1800 €/kWc, soit près de la moitié du prix d’une installation individuelle. En matière de solaire, il ne faut pas raisonner comme pour les autres énergies qui sont souvent centralisées. Le solaire tire tout son intérêt d’être décentralisé et par conséquent d’être produit sur le lieu même de consommation. Cela change tout ! Bien à vous André Joffre
[Réponse de l'auteur]
Cher Monsieur Vous comparez des choses qui ne le sont pas. Je paye mon électricité beaucoup plus chère que ce que vous indiquez. En fait, il faut comparer le prix l’électricité vendue sur le réseau à mon domicile (de l’ordre de 120 €/MWh TTC) à celui produit par ma toiture solaire. Comme vous le savez le prix du solaire diminue beaucoup en ce moment. Pour une puissance de un kWc installer il faut compter 3000 € et en supposant que l’on emprunte sur 20 ans la totalité de la somme auprès de sa banque cela revient à 4400 €/kWc. A Perpignan mon installation produit 1400 kWh/an (chiffre vérifié sur mon toit en 2011). Le prix de revient du MWh solaire s’établit donc sur 20 ans à 157 €/MWh. Quant au prix de l’électricité délivrée par le réseau électrique, on nous annonce une augmentation de l’ordre de 30% ce qui le portera pratiquement au même niveau. Et le solaire possède quelques avantages : - Il ne pollue pas : ni émission de CO2, ni déchets radioactifs - Son prix n’évoluera pas dans le temps, ce qui ne sera pas le cas des énergies centralisées - Il participe à la création d'emploi et à l'aménagement du territoire Enfin il existe une forte réserve de baisse de prix, lors des appels d’offre lancés par la CRE, certains projets collectifs affichent des prix d’installation de 1800 €/kWc, soit près de la moitié du prix d’une installation individuelle. En matière de solaire, il ne faut pas raisonner comme pour les autres énergies qui sont souvent centralisées. Le solaire tire tout son intérêt d’être décentralisé et par conséquent d’être produit sur le lieu même de consommation. Cela change tout ! Bien à vous André Joffre
J'abonde et je complète la réponse que vous a faite par L'Auteur, alias M. Tecsol:
Je ne vois aucune raison de ne pas amortir les panneaux solaires sur 30 ans: Les garanties de production de nombreux panneaux sont désormais de 25 ans SANS BAISSE DE PRODUCTION; à côté de chez moi une centre d'accueil a fait installer 30 m2 de panneaux solaire il y a 27 ans et ils n'ont connu aucune panne, aucune baisse de production, seulement changer l'onduleur qui coûte 5% du prix de l'ensemble.
D'autre part le nucléaire raisonne désormais sur 40 ou 60 ans et il intègre bien peu ce que la Cour des Comptes appel les "aléas" et "incertitudes" de coûts...or il faudrait faire des comparaisons sur des durées équivalentes.
Donc si on raisonne sur 30 ans le prix du kWh pour une installation en toiture d'une puissance ridicule de 0,003 MW c'est déjà proche de 100 €/ MWh.
Si on prend des installations en fermes solaire de 20 ou 30 MW on arrive dès aujourd'hui à 50 € / MW.
Mais les prix vont continuer à baisser fortement: probablement divisés par 2 d'ici 10 ans et ça continuera les années suivantes...
Ceci révèle une énorme impasse faite par tous nos Technocrates Atomiques: ils prennent rarement en compte la dynamique rapide de baisse des coûts des ENR. Mais plutôt les prix de références les plus anciens possibles pour favoriser le nucléaire qui lui, à des coûts est perpétuelle hausse.
Vous dites: //Dans un projet solaire photovoltaïque, sur dix emplois générés, un seul est dédié à la fabrication des cellules.//
Je ne suis pas convaincu de cette affirmation. Si on regarde la répartition actuelle des coûts en ordre de grandeur, sur une installation de petite taille qui sera la plus favorable, au moins 1/3 est nécessaire pour l'achat des panneaux, 1/3 pour le reste du matériel... et 1/3 pour la pose.
Donc au final, en ordre de grandeur, environ la moitié de la facture restera en France, l'autre moitié sera importée.
Dans cette affaire, rien n'a marché comme prévu. L'état avait prévu de subventionner massivement cette forme d'énergie en pariant sur le fait qu'il se développerait une industrie et que cette industrie mettrait au point de nouvelles technologies moins coûteuses et moins énergivore que la filière silicium et que cela se réaliserait progressivement.
Au lieu de cela, il y a eu un rush qui aurait conduit à installer trop rapidement la puissance crête prévue de 5GW pour 2020. Pour couronner le tout, c'est les chinois qui se sont emparés de la production en techno silicium. Ils ont du mettre un coup de frein certes brutal mais quand bien même nécessaire pour calmer le jeu.
Concernant les commentaires que vous faites à ignotus69, j'aurais quelques remarques:
Si le coût du solaire va baisser dans les prochaines années, pourquoi se presser à l'installer maintenant et pas attendre à un peu plus tard?
Le solaire devra baisser bien plus bas que 150€/Mwh pour permettre un prix de vente moyen à 150€ le Mwh car EDF devront assurer le stockage et régulation du réseau, ils ne peuvent pas remplir ces missions gratuitement. Ce concept n'est viable que si la production solaire reste trés faible.
Concernant la décentralisation des ENR, dire que c'est un avantage est partiellement exact. Tant que peu de gens en produisent, elle sera effectivement consommée à proximité de la production et elle fait effectivement baisser les pertes réseau. En revanche la situation s'inverse fortement lorsque les ENR deviennent significatives dans le mix. Il faut alors évacuer le surplus vers le réseau MT voire HT, quand c'est pas vers un moyen de stockage lointain. Globalement, l'essentiel des pertes étant sur le réseau BT, les solutions décentralisées et intermittentes causeront bien plus de pertes que ce qu'elles en évitent.
Le fonctionnement en smartgrid limitera la casse mais n’empêchera pas tout.
Et les pertes sont bien moins importante avec le maillage de réseaux décentralisées qu'avec l'ancien système centralisé tout comme la sécurité d'approvisionnement et bien plus élevée, c'est bien pour ça qu'on met en place cette révolution technique ! Si vous ne maitrisez pas trop ces notions je vous recommande cette excellent introduction du DOE : http://energy.gov/oe/downloads/smart-grid-introduction-0
En Allemagne on constate désormais que c'est l'énergie solaire qui permet de réduire jusqu'à 40% le prix de l'électricité pendant la journée.
http://cleantechnica.com/2012/02/09/solar-pv-reducing-price-of-electricity-in-germany/
Concernant l'intégration des ENR, en France c'est principalement EDF qui prend en charge la stabilité du réseau, c'est pourquoi je les cite. Sinon effectivement, c'est ERDF... Cela dit les liens sont étroits...
Actuellement, le solaire ou l'éolien ne sont pas prévus pour assurer la stabilité du réseau (en fait c'est même l'inverse pour le moment). De gros progrés doivent être réalisés. Je peux développer si vous le désirez mais ça va devenir technique.
Concernant les pertes réseau, la majoritée se situe sur la partie BT de ce dernier. L'injection décentralisée s'il elle n'est pas consommée immediatement à proximité devient un problème plus q'un avantage car elle génere plus de pertes.
Pour info, le réseau est déja maillé (peut être pas aux US mais en France oui). Le lien que vous donnez est une plaquette publicitaire d'un département d'etat américain pour vendre les atouts du smart grid, pas vraiment un document technique... Et beaucoup de points évoqués mériteraint développement sur leur faisabilité...
Cela dit le déploiment de la smartgrid est une bonne chose, et sera par ailleurs bien plus efficace pour intégrer plus de nucléaire que pour le solaire /éolien. Donc soyez rassurés on va la développer c'est sur...
Pour aller plus loin sur le sujet des réseaux, voici une thèse assez bien faite et facile à comprendre qui traite du problème et des solutions à mettre en oeuvre.Lien
La thèse est rédigée pour l'éolien mais la description des contraintes du fonctionnement du réseau électrique concerne aussi le solaire.
Contrairement à ce que vous écrivez, je ne suis pas un sceptique du solaire. Je considère qu'il sera assez facile d'en mettre 20GW crête. Et on doit pouvoir monter à 40GW grace à la smartgrid et quelques Step, soit environ 10% du mix, ce qui n'est pas rien.
Par contre le faire à un prix trop élevé condurait à doubler la facture electrique, ce dont j'ai pas envie (et je pense ne pas être le seul)
Votre lien m'a bien fait marrer. C'est le type même de document biaisé permettant d'affirmer n'importe quoi. J'explique:
L'article affirme que la production solaire en allemagne a fait baisser le prix spot de l'électrécité de 160 à 110€/Mwh lors de la pointe en été. Jusque là pourquoi pas. Ce qu'ils oublient de dire, c'est que le même résultat aurait pu être obtenu en utilisant des centrales classiques beaucoup moins chères... Si on veut de l'electricité pas cher, le solaire est loin d'être le mieux placé actuellement. Mais si demain c'est le cas, j'en serais le premier à m'en réjouir!