Participez aux débats sur l'énergie de demain
 - Journaliste

Auteur
Francis Sorin, journaliste scientifique, est membre honoraire du Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire et ancien responsable du Pôle Information de la Société Française...

Fukushima : il faut apporter de l'eau sans interruption


mardi 15 mars 2011

L’hypothèse d’une brèche dans l’enceinte de confinement incite au pessimisme, car les émissions radioactives iraient en s’accélérant. Et pour refroidir les réacteurs, il faut apporter de l’eau, sans aucune interruption, car elle a tendance à se vaporiser.



Si elle se confirme, la brèche qui s'est produite dans l'enceinte de confinement du réacteur nr2 de Fukushima aggrave le phénomène le plus pénalisant, à savoir le relâchement de radio-nucléides dans l'environnement.

Il y a déjà eu des émissions non négligeables ces derniers jours, à la suite des explosions des hangars que les ingénieurs avaient laissé se produire et qui avaient pour effet d'assurer des dépressurisations. Une brèche permanente serait évidemment une évolution très préoccupante en ouvrant la voie à ces émissions.

Plus que jamais, il faut espérer que les Japonais réussissent à refroidir correctement le cœur des réacteurs. Il faut rappeler que ces réacteurs sont arrêtés et qu'il n'y a pas de réaction en chaine qui produise de la chaleur. C'est une chaleur résiduelle. Mais il n'en faut pas moins faut qu'elle baisse, c'est un enjeu majeur.

Le refroidissement se fait en apportant de l'eau, et notamment de l'eau de mer. Il faut un matériel assez simple, des pompes, des camions de pompiers, mais il faut mettre en place un système qui assure une alimentation en eau très régulier. On sait que deux camions ont connu des problèmes et perturbé la régularité.

Car quand les ingénieurs injectent cette eau dans les réacteurs, la température est encore très élevée, et donc une partie du liquide se vaporise. A partir du moment où il se vaporise, le refroidissement n'est plus assuré. Il faut donc apporter de l'eau en permanence, sans aucune interruption, pour pallier à la vaporisation.

Au gré des vents


Les radio-éléments qui sont émis évoluent ensuite différemment selon leur type. Les lourds ont tendance à stagner près des installations, mais vous en avez de plus légers qui peuvent être emportés et se déplacer dans l'atmosphère au gré des vents. Même s'ils se diluent, se dispersent et donc perdent de leur intensité radioactive, ils peuvent propager de la radioactivité très loin du lieu de l'accident.

La radioactivité se mesure très facilement, et des infimes quantités peuvent être détectées.

Cela dit, que de la radioactivité arrive en Europe et en France en quantités significatives, cela parait écarté, et en tout cas pas en quantités dangereuses.
 
(Propos recueillis par Yves de Saint Jacob)

PARTICIPEZ !
Cet espace est le vôtre !
La chaîne Energie de LExpansion.com
vous ouvre ses colonnes. Partagez vos analyses !
Auteur
Francis Sorin, journaliste scientifique, est membre honoraire du Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire et ancien responsable du Pôle Information de la Société Française...

Lire la suite

Du même auteur