Par Energie2012
Auteur
Le site Energie2012 a pour objectif de favoriser des débats
constructifs et documentés sur les questions de l'énergie à l'occasion
de la campagne présidentielle. Il est libre de tout engagement politique
...
Corinne Lepage : pas de nouvelles centrales nucléaires, pas même Flamanville
Par Energie2012
vendredi 21 octobre 2011
Corinne Lepage a annoncé sa volonté d’être candidate à la présidence de la République. Ancien ministre de l’environnement , elle accorde une importance particulière aux questions énergétiques. Elle répond ici aux questions d'Energie2012.
La composition du mix énergétique constitue l'un des débats importants de la pré-campagne présidentielle. Comment vous situez-vous, notamment sur la part du nucléaire dans la production électrique ?
Pour des raisons économiques, industrielles, financières, et non pas pour des raisons idéologiques, je suis pour une sortie du nucléaire civil. Pas une sortie immédiate, ne racontons pas qu'on va couvrir la France d'éoliennes et que ce sera réglé. Mais il y a une décision à prendre : celle de ne pas construire de nouvelles centrales, y compris l'EPR de Flamanville.
J'ai beaucoup réfléchi avant de prôner l'arrêt de Flamanville. Je le crois nécessaire d'abord pour des raisons de coût. En Finlande, on en est à 9 milliards d'euros, à Flamanville on est programmé à 7, pour l'instant. Ensuite pour des raisons techniques. C 'est un réacteur qui pose des problèmes, l'ASN en a soulevés elle-même à propos du "control command".
Mais il y a aussi une question de filière. Il serait aberrant de construire une seule centrale, même avec deux réacteurs. Si on construit un EPR, c'est pour 60 ans, et derrière on en construira quinze. Car ou bien la France considère que son mix est composé de nucléaire, et alors il ne s'agira pas d'une part de seulement 5%, et il faudra une filière renouvelée, ou bien elle décide de sortir. C'est ce que je souhaite.
Mais je ne fixe pas de date pour la sortie complète. Dire 10, 20 ou 30 ans, cela ressort du slogan. Personne n'en sait rien, car cela dépend de trois facteurs :
- combien de centrales resteront en activité après des "stress tests" sérieux, combien de temps prendra la fermeture des autres, et à quel coût ?
- quelle sera notre capacité à réaliser des économies d'énergie à grande échelle ?
- quel sera le rythme de développement des énergies renouvelables. Car la vraie novation du XXI siècle, c'est le renouvelable et notamment le solaire. Ce sera un changement considerable.
En matière de sûreté nucléaire, faites-vous confiance à l'ASN ?
J'avais été agréablement surprise par certaines prises de position de son président Claude Lacoste sur Flamanville et Fessenheim, à un certain moment en tout cas.. Après, les choses ont changé et je me pose des questions sur le neutralité de l'ASN.
Après Fukushima , il avait demandé dans une interview au Monde, donc noir sur blanc, un moratoire sur Flamanville. Il a démenti le lendemain , puis ce fut le tour de Henri Proglio, le patron d'EDF, puis le tour d'Eric Besson, ministre de l'industrie. Cette chaîne est intéressante : il y a position de l'ASN, celui qui répond, c'est EDF, et le ministre court derrière ...
Même question au moment de l'accident de Marcoule. L'entreprise Centraco avait fait l'objet d'une dizaine de mises en demeure dans le passé de la part de l'ASN, mais rien n'avait été fait.
Je pense que l'ASN essaie de faire son travail mais qu'elle ne peut pas.
A propos de Fessenheim, je ne prétends pas être impartiale puisque je représente en tant qu'avocate les intérêts de communes françaises, suisses et allemandes qui demandent la fermeture de cette centrale. Mais je souhaite cette fermeture pour des raisons spécifiques de sécurité : il y a un risque sismique qui a été sous estimé (on l'a remonté de 6,2 à 6,9 sur l'échelle de Richter) et un risque d'inondation qui ne peut être mesuré.
L'un des éléments qui déterminera, selon vous, la sortie du nucléaire, est l'efficacité énergétique. Quels sont les leviers pour économiser l'énergie ?
C'est un sujet majeur. D'abord, il y a derrière cet enjeu, des filières économiques très importantes, et nous pouvons créer de la valeur de façon considérable sur l'efficacité énergétique. Ensuite, qui dit économies d'énergies dit économie pour le panier de la ménagère. Enfin, troisième argument, nous n'avons quasiment rien fait (rappelons que le Francais moyen consomme 25% de plus d'énergie que l'Allemand moyen) et donc nous avons une capacité de progression formidable.
Comment progresser dans cette voie ? En grande partie grâce à un habitat plus économe.
Il faut régler des problèmes qui paraissent mineurs mais qui sont importants, comme changer les règles de décision dans les copropriétés pour que les travaux soient votés plus facilement.
Il faut surtout arrêter de faire du chauffage électrique. Le « tout électrique » a été privilégié pour absorber la production nucléaire ! Il faut développer d'autres formes de chauffage, que ce soit le bois, le gaz , le solaire, etc...
Il faut ensuite que les immeubles neufs, y compris ceux du logement social, aient une bonne performance énergétique même si cela coûte plus cher au départ. Sur 20 ans , l'investissement est facilement récupéré grâce à la baisse des factures d'énergie.
Dans l'habitat ancien, il faut permettre aux habitants de financer une bonne isolation, voire un changement du mode de chauffage. Et pour cela il faut une panoplie de mesures, notamment aller beaucoup plus loin dans l'affectation de l'épargne. Les dispositions actuelles sont trop modestes et une partie des livrets A et de l'épargne doit permettre d'accorder beaucoup plus largement des prêts à taux zéro. Là aussi, les économies d'énergie rapidement réalisées permettent de retrouver l'investissement personnel.
D'autre part, il sera aussi nécessaire de trouver une formule pour "faire payer le carbone", pas seulement le carbone d'ailleurs, mais aussi le méthane. Cela fait trente ans que je défends ce que l'on appelle « l'internalisation des coûts externes ». Cela veut dire qu'il faut une vérité cologique du prix : ce que l'on coûe à la communauté doit être intégré.
C'est plus qu'une simple mesure fiscale, c'est une révolution économique : si on rentre dans cette logique, la perception du transport change complètement, on est poussé à localiser les bassins de production vers les bassins de consommation et l'on est alors face à un but industriel de première grandeur, à savoir une redynamisation de l'économie française. Car il ne suffit pas de dire « produisons français », il faut qu'il y ait un intérêt à le faire. La vérité écologique du prix en constitue un. Les Bretons importent aujourd'hui du granit de Chine parce que c'est moins cher que de le produire sur place ! Si on réintégrait le coût du transport, tout changerait.
Par une telle évolution, nous retrouverons de la ressource, dont une partie pourra financer les travaux dans l'habitat.
Le troisième pilier que vous avez cité, c'est le développement des énergies renouvelables...
Oui, et là, la France est très mauvaise. Nous sommes toujours à 15% d'ENR, dont 13% d'hydraulique. Les directives communautaires auraient dû nous conduire à 20% en 2010.
Mais il est vrai qu'on ne peut pas en même temps rester un pays nucléaire et développer les énergies renouvelables. Cela ne marche pas. Car l'électricité ne se stocke pas. Comme nous sommes en surcapacité, sauf à certaines pointes en hiver, EDF ne peut pas s'offrir le luxe d'avoir des énergies électriques de substitution. Donc on a cassé systématiquement et très méticuleusement toutes les nouvelles énergies qui arrivaient !
Cela a commencé par l'éolien. Cette technique était mature en 2007, alors on a commencé à monter une campagne, notamment sur l'esthétisme. Cette « agression » a été montée pour empêcher le développement normal de cette énergie. A l'époque, on nous a dit, "laissez tomber, on va faire du solaire, c'est formidable il n'y a pas d'inconvénient". Sauf que quand le solaire photovoltaïque a commencé à émerger, et qu'on atteignait les objectifs de 2012, on tout cassé. La France est le seul pays à savoir arrêter une filière qui se développe...
Comment voyez-vous l'évolution des négociations internationales sur le climat ?
J'ai été au sommet de Copenhague, à celui de Cancun et je serai à Durban, au titre de l'UE. Cette affaire du climat est en fait un des grands lieux de l'affrontement Nord-Sud.
A Copenhague, le Sud a dit au Nord : « pas de diktat de votre part, donc c'est non ». A Cancun, le Sud a dit au Nord : « c'est nous qui reprenons le bébé, nous sommes les premiers concernés ». Un accord a été obtenu grâce à la présidence mexicaine, et le Nord y a adhéré, y compris les Etats-Unis.
Je ne sais pas ce qui va se passer a Durban. A la base, il y a une question d'argent. Le monde industrialisé s'est engagé à un fonds de 100 milliards de dollars pour 2020. Comment l'alimenter ? C'est une des raisons pour lesquelles je défends une taxe sur les transactions financières car ce pourrait être un élément d'abondement de ce fond.
Le site d'Energie2012
Plus d'actualités
-
23/12/15
Déchets nucléaires : nouvelle étape vers le stockage géologique
-
16/11/15
Les Etats-Unis ne délaissent pas leur puissance nucléaire
-
02/11/15
De 1973 à nos jours : qu'est-ce qui motive le choix du nucléaire ?
-
29/09/15
10 milliards d'euros pour l'EPR de Flamanville : pas si cher que ça !
-
17/09/15
La canicule du mois d'août a fait bondir la production nucléaire
Mme c'est business is business ...cabinet d'avocats et compagnies
Elle dit même " Il faut surtout arrêter de faire du chauffage électrique "
Vraiment ? Ce n'est pas l'avis d'Eurostat
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&init=1&language=fr&pcode=ten00095&plugin=1
A-ne pas être systématiquement contre le nucléaire,
B-instaurer une taxe sur l'énergie pour financer les retraites.
Ouvrons le débat;je suis prêt à développer mes idées.
1-de réduire les émissions de CO2,
2-de prévoir l'épuisement des ressources,
3-d'amortir les fluctuations du prir du pétrole,
4-de profiter de la "rente nucléaire"(à développer)
-elle varie comme la taxe CO2
-elle finance les retraites(réduction des charges sociales incluses dans la valeur ajoutée)
-elle est accompagnée d'una allocation universelle récupérée sur l'IRPP
-pour un montant de 100E/tCO2(doublement du prix de l'énergie)elle permet
- de réduire les prix de 10%,donc d'améliorer la compétitivité des entreprises
-de réduire le cout du travail de 10%,donc de réduire le chomage
-de réduire la consommation d'énergie et d'inciter à développer les énergies renouvelables.
Il faut mettre cette taxe en place avant les autres pour en tirer tous les avantages.
Vous écrivez « préfére les éoliennes partout » , Madame Lepage dit le contraire !
Vous écrivez « sans vent ou trop de vent » .. effectivement, en demi saison, il n’est pas rare que ERDF impose le blocage de certains parcs éoliens, pour cause de surchage de puissance venant des réacteurs nucléaires, qui eux, ne tolèrent pas les modulations de puissance ! C’est la seule raison qui explique ces visions de turbine à l’arret, alors que le vent force 5 passant par là, est laissé à la disposition plus loin en Europe pour les Danois et les Allemands .. !
Vous écrivez « des rideaux machines d'un équivalent de 50 étages »
Bigre, des rideaux d’étages ! Partisan nucléaire sans argumentaire sérieux .. 0/10 !
Le nucléaire permet:
1-de réduire les émissions de CO2,
2-de prévoir l'épuisement des ressources,
3-d'amortir les fluctuations du prir du pétrole,
4-de profiter de la "rente nucléaire" (à développer)
En réponse :
1- La thématique CO2, est un problème planétaire et ne peut etre débattu en conséquence des émissions, que par une analyse au préalable planétaire et mondiale. Le parc mondiale nucléaire comporte 430 réacteurs en fonctionnement actuellement, pour une production d’énergie primaire à hauteur de 2.5% de la puissance totale mondiale. Au passage, à raison de 1000 MW produit d’électricité, les 430 unités produisent en réalité 1 290 000 de puissance thermique, dont les 2/3 tiers sont évacués , soit par les tours de refroissement, soit par les canalisations de rejets des fluides réfrigérants en bord de mer ou estuaire .. ! Soit une perte de rendement thermique de plus 860 000 MW de puissance thermique à chauffer l’écosystème et quoi qu’on dise .. Au bas mot l’équivalence de 172 000 000 de logements en structure collective à raison de 5kw de chauffage par logement.. !
à suivre ....
Si le nucléaire, ne produit que peu de CO2, néanmoins, il participe au réchauffement ne notre environnement, je ne conclure pas pour autant, qu’il soit néfaste. Pourtant pour le cas d’un vaste programme d’èquipement de réacteur sur toute la planète, afin de rendre conséquent et que cette technique puisse etre réellement porteuse de diminution d’émission de CO2, dont il faudrait porter ces 2.5% pré-cité à environ 30%.. Combien de réacteurs faudrait-il construire ? Avec quel argent ? Dans quel pays ?
Si 430 produisent 2.5% EPM >> il en faudrait 5160 réacteurs pour atteindre le 30% EPM ! 5160 x 6 milliards d’euros = 30 960 milliards d’euros !
2- l'épuisement des ressources..
En effet, l’AIEA admet que les ressources uranium sont visibles et disponibles pour 80 années au maximum, et dans le cadre des équipements connus à ce jour.
Par déduction , les 5160 réacteurs en service, réduirait d’autant les ressources uranium / 12 … c'est-à-dire une ressources épuisée dans à peine 6 à 7 ans !
3- d'amortir les fluctuations du prir du pétrole
voir réponse 2, cet argument ne tient pas, les énergies fossiles sont toutes en bout de course, la seule alternative sur le moyen terme, les ENR, il n’y en a pas d’autre, et comme les choses sont difficiles à changer sur cette terre, c’est dès à présent, qu’il faut mettre le paquet sur ce chantier.
4- de profiter de la "rente nucléaire"
à suivre ....
4- de profiter de la "rente nucléaire"
Vous devriez relire le pré-rapport du député PS Marc Goua, sur l’audit financier de la filière, et commandé par le gouvernement. La commission et son rapporteur, sont pour le moins étonné, voir choqué. 750 milliards serait le cout du démantèlement de l’ensemble du parc EDF , agé en moyenne de 25 ans d’age ! La rente nucléaire, c’est du roman .. La facture ne va plus tardée a vous etre douloureuse ..
Le pré rapport publié et rédigé par le député PS M. Marc Goua, et qui nous décrit de la faillite, EDF et des 750 milliards d’euros de coût pour l’ensemble du démantèlement du parc de l’ EDF ! AREVA qui est mal mené également, tiré les oreilles de la directrice du conseil d’Administration de Libération, et ancienne dénommée l’Anne atomique, la frime et les acquisitions douteuses réalisées « telle une marchande de légumes avariés » ; et bien d’autres désagréables surprises ! Du lourd, et là aussi, motus et bouche closes en UT ! Un document officiel provenant de l’assemblée nationale, le travail ardu d’une commission dirigé par le socialiste M. Goua, un document tout frais et publié ce 11 octobre dernier !
Le rapport en question
http://www.scribd.com/doc/68388618/Note-de-presentation-de-Marc-GOUA-commission-des-fin-du-11-octobre?secret_password=1w7e8395fc7w9zt6qrj5
Concernant le rapport energie 2050, les 750Milliards, c'est pour le remplacement du nucléaire par des ENR pas seulement le démentellement:
http://www.lefigaro.fr/societes/2011/09/21/04015-20110921ARTFIG00678-la-sortie-du-nucleaire-couterait-750milliards.php
Le démentellement, c'est environ 40 milliards.
Et si Goua ne sait pas lire un rapport : c'est normal il est député.... Lisez plutôt la presse technique, vous raconterez moins de bétises
Le nucléaire produit actuellement 15% de l'elec. mondiale. Passer à 75% (ce qui avec les ENR restants serait suffisant) signifie faire X 5 sur le parc actuel, soit 440 * 5 = 2200 réacteurs et pas 5000. (En fait même moins car les récents sont plus puissants)
Un déploiment à une telle echelle necessiterait d'avoir recours à la surgénération ce qui permet de disposer de réserves de plusieurs millénaires. C'est pourquoi on avait (à l'époque) travaillé la dessus.
Toutefois, pour des raisons géopolitiques et sismiques, seulement une partie de ce déploiment est possible.
Construire 40 EPR en france coutera environ 200 milliards + 40 pour le démentellement, ça fait environ 250G€ soit trois fois moins cher que de remplacer par des ENR (750G€) ...
[...//...rente est nucléaire, pourquoi ne pas l'utiliser? ...//...]
Une rente qui n'en est pas une en réalité. Pour deux raisons fondamentales !
1- l'outil industriel qui est en bout course (25 d’age en moyenne) ne pourra plus se permettre de tourner plein pot comme cela a été le cas depuis ces dix dernières années. Le consensus syndical/EDF ayant prit de l'eau et les grèves qui ont pris corps en 2008/09/10 sont les premiers signes de la fin de cette période "calme " socialement.
De plus les 80% des intérimaires, les nomades, employés lors des arrêts de tranche, seront moins dociles, la revendication prend de l'ampleur, les tests et procédures qui devront etre mises en œuvre, ne pourra plus admettre les dérives connues de la « sous traitances » jusqu’au dixième rang parfois. Fukushima à pour cela, il faut l’espérer mis un terme à ces pratiques.
A ce propos, la disponibilité des réacteurs qui est de l'ordre de 75% actuellement ( R% nucléaire = 30% réduit du facteur disponibilité x 0.75% ce qui donne = R% thermonucléaire inférieur à l'éolien dans bien des cas, au nord de l'Europe plus particulièrement) , ce taux risque encore de diminué !
à suivre ...
… ce taux risque encore de diminué !
Le pire, c'est que ce qui nous est présenté comme étant une manne ou une rente, l'aurait été, si nos capitaines de cette industrie avaient pris le soin d'abonder les fonds nécessaires pour le financement des démantèlements, ce qui n'est pas le cas.
Les factures peu onéreuses, la propagande clientéliste, qui nous ont été présentées par le passé, l'ont été sans tenir compte de cette obligation législative, qui date de 2004 et seulement (sauf erreur, car ça ne l’était à la naissance du parc dans les années 1970/80) .
Ce référer au rapport de la CDC de l'année 2005.. EDF en avait 17 milliards d'euros (24 Milliards environ en tenant compte de facteurs de réévaluation, un calcul complexe) , actuellement EDF en possède 13 Milliards d'euros ! Hors, le rapport de M. Goua ( PS rapporteur de la commission de l’audit financier de la filière) estime cette charge à 750 milliards d’euros pour le total , cette somme aurait due être disponible à minima et en rapport des 25 ans /30 ans prévus d'origine de durée de vie des réacteurs, soit environ 83% du temps d’usage . 750 x 0.83 = 622.5 milliards d’euros !
622.5 – 13 = 609.5 milliards d’euros, pour financer la fin de vie en ligne de cette filière, soit l’équivalent 1/3 de la dette de l’État ! Peut on alors parler de rente ?
à suivre ...
… Peut on alors parler de rente ?
Ou encore une autre façon de regarder les choses, 609 mds / 30 années de tout nucléaire à demi payé, ce qui représente la modique somme de 20.3 milliards d’euros de non payés par années- 1300 euros par ans et par foyers, environ de dette cumulée !
2- L’autre raison , se tient au niveau de l’approvisionnement en uranium, depuis les années 1960, la fin du colonialisme institutionnel, remplacé en Afrique par le système désormais bien connu et dénoncé, l’AfrançAfric, mais toujours d’actualité. Un système post colonialiste bien rodé qui avait servit la France de ce minerai à moindre coût, et selon les cours appliqués au niveau mondial. À 1/5éme du prix … et suite à des accords secrets pour en échange à favoriser des protections militaires, dans les pays naissants et sous les territoires des anciennes colonies. Une estimation a été réalisée par des enquêteurs Africains, soucieux de leurs intérêts nationaux, le différentiel n’est pas des moindres et est estimé à 20 milliards d’euros rien que pour le Niger ! Quand on sait que ce pays souffre et est depuis plusieurs années atteint de famines , ou la populations de 8 millions d’habitants sont classés parmi les plus pauvres de la planète !
Peut-on encore parler de rente du nucléaire en France, à la connaissance de ces tristes réalités. .....
à suivre et fin
Peut-on encore parler de rente du nucléaire en France ?
Comment peut-on encore parler de rente du nucléaire en France, à la connaissance de ces tristes réalités. La real géopolitique post colonialiste, ici fabriquée par le pays des droits de l’homme nous dit-on, avec l’arrogance caractéristique des élites françaises.
C’est seulement en 2007, que le président du Niger , le dictateur Tandja, avait réussit lors des négociations pour l’extension des mines au Niger, d’obtenir une revalorisation de + 50% pour les extractions et à payer par AREVA (ex COGEMA) . D’autre part, les cours de ce minerai, et à l’approche des envolées des cours du brut de pétrole qui ne tarderont plus, il est fort probable que ces prix vont exploser.
La Chine, et par anticipation, à réussi ce coup de maître d’échec, d’acheter au prix d’aujourd’hui, les ressources uranium qui seront fournies par AREVA jusqu’en 2026 et plus , le carburant et les deux EPR pour un contrat de 8 milliards d’euros ! Quand un seul EPR coûte désormais 9 milliards d’euros en Finlande, et plus de 7 milliards à Flamanville !
Outils usés, dette de plus 600 milliards d’euros estimées pour cette partie de la filière du nucléaire, contrainte liée à la nouvelle donne post Fukushima , dette publique et crise financière … La rente ou plutôt le risque ?
Le risque majeur, les séismes et les tsunamis, ne sont pas interdits de séjour en ce pays. Le Blayais à Bordeaux en 1999, l’exemple inondation !
Faudrait d'abord que cette technique soit déjà en mesure de prouver de sa faisabilité ..Superphénix et G4 sont les mm machines , un engin qui depuis 50 ans n'a jamais prouvé de sa crédibilité technique et encore moins financière . ASTRID du CEA , ne vera le jour au pire des cas ( pour mon avis) et selon ses concepteurs en 2040 , si tout va bien, un prototype industriel 15 ans lus tard ... 2055 , pour une application à grande échelle encore à minima 15 ans plus tard encore ... 2070 ... Glou glou, nous seront pour alors englouti sous les flots .. le CO2 produit durant les années 2011 à 2070 auront mis ce qui manque pour cela .. Et si votre engin fonctionne un jour . Le CEA pourtant dispo déjà de 650 millions d'euros en R&D !
15% d'électricité , oui mais 2.5 % d'énergie primaire, c'est de cela qu'il est question Hervé, les 5140 réacteurs sont une valeur fictive de représentation .. vous n'etes pas encore sorti du moyen age, avec de telle prouesses à faire miroiter des voeux de millinéraristes ... Le grand Reich disait autant ..mais je ne dis pas que vous en etes , un de ceux là ! Enfin ..
Les surgénérateurs sont quasi au point en version Na. En Russie, le BN600 fonctionne très bien. Phénix a fonctionné en France pendant pas mal de temps, et superphenix a été stoppé pour des raisons politiques. Bon aprés il est vrai que des améliorations doivent encore être apportées. Economiquement, le surgénérateur est plus cher qu’un REP classique. (Toutefois quand on voit l'EPR,... pas si cher que ça en fait...) Et puis on a déjà pour 5000 ans d’uranium 238 en stock.
L'utilisation de la surgénération n'est envisageable que si déployée car elle nécessite un retraitement spécifique des déchets. Faire fonctionner un seul surgénérateur n'est pas rentable, en avoir plusieurs le devient. (C’est pourquoi la filière a été abandonnée par Jospin et consorts, politiques qui avaient (et ont encore) une vision à long terme… de 5 ans… !)
Concernant le nombre de réacteurs, il faut être conscient qu'on ne peut pas remplacer toute l'énergie fossile par des réacteurs nucléaires (C'est assez difficile dans le transport aérien, pour la fabrication d'engrais, la métallurgie...). De plus les économies d'énergies et les ENR ont (et auront) une part à jouer dans le mix final.
La sortie du fossile sera techniquement très difficile mais incontournable pour raison de ressources, donc autant retarder le plus qu'on peut l'échéance en évitant de tout cramer bêtement pour des usages ou il y a d’autres solutions.
Coût des nouveaux réacteurs nucléaires : trop cher
Extrait " Le coût du MWh nucléaire serait voisin de 100 dollars par MWh (70 euros/MWh), avec un coût de construction de 5.000 à 6.000 dollars par kW (5 à 6 milliards de dollars ou 3,6 à 4,3 milliards d'euros pour 1.000 MW) pour un nouveau réacteur construit selon "l'état de l'art" aux Etats-Unis et en Europe, selon UBS, la banque d'investissement suisse (UBS Investment Research - Q-Series : Global Nuclear Power - 4 april 2011).
Le coût serait de 81 euros par MWh pour l'EPR de Flamanville construit pour EDF. ... "
Un nouvel élément à prendre en compte, d'autant plus que l'éolien produit le MWh à un coût inférieur dans bien des cas et que le photovoltaïque fera de même dans quelques années.
A la lecture, on est tenté d'en déduire l'action constante, persévérante sur cinquante ans, d'un lobby de l'uranium mettant sciemment en danger les populations -présentes et futures- en toute connaissance de la possibilité d'une filière beaucoup plus intéressante à tous égards.
Eh bien, en voici le résultat: silence assourdissant, aucune allusion dans les médias, télévision, radio, presse écrite, etc. Aucune réaction ni des journalistes, ni des partis, qu'ils soient écologistes ou conservateurs.
Aucune allusion dans le débat entre pro et anti concernant la construction de la centrale de Flamanville.
Est-il à tel point inscrit, dans les esprits, que "si nucléaire, alors uranium", ou"si pas uranium, alors pas sérieux"?
N'étant pas physicien, je ne saurais juger savamment de l'intérêt du thorium, ni sans en savoir plus le déclarer exempt d'inconvénients, mais comme citoyen, dès lors que le lièvre est levé, je souhaite autre chose que le silence en la matière. Notamment le silence des médias et celui des politiques.
Alors, Madame Lepage, et autres politiques, aucune réaction, aucune mise en débat?
Le thorium est un peu plus compliqué que l’uranium, car il nécessite plusieurs types de réacteurs et de manipuler l'U233 trés radioactif. En contre partie peu de déchets au final. En additionnant les réserves d'uranium238 et de thorium, ça représente toute l'énergie nécessaire pour l'humanité entière pendant des millénaires à la cadence actuelle de consommation.
Mais rassurez vous, les indiens y travaillent. Dans quelques années, quand les ENR auront montré leurs limites, on pourra acheter des réacteurs aux indiens (enfin, si on en aura encore les moyens).