Par Energie2012
Auteur
Le site Energie2012 a pour objectif de favoriser des débats
constructifs et documentés sur les questions de l'énergie à l'occasion
de la campagne présidentielle. Il est libre de tout engagement politique
...
"Réveille-toi François, ils sont devenus fous..."
Par Energie2012
jeudi 17 novembre 2011
François Hollande a lui-même confirmé que le combustible MOX continuerait d'être produit. Jacques Foos, professeur honoraire du CNAM, estime que l'arrêter aurait sapé l'action d'AREVA à l'international.
Tous les observateurs attendaient la décision sur ce réacteur de 3eme génération actuellement en construction sur les côtes du Cotentin. Faux suspense, car on savait déjà que François Hollande avait exclu de l'arrêter -il l'avait d'ailleurs dit à la télévision face à Martine Aubry - et il était impossible pour un candidat à la présidence de la République de revenir publiquement sur sa parole pour satisfaire un parti minoritaire.
Les vrais enjeux pour la filière nucléaire étaient cachés derrière Flamanville... Il y a d'une part l'arrêt de 24 réacteurs (sur 58), chiffre plus important qu'on ne le prévoyait généralement. C'est un choix grave mais qui touche la production française seulement. Une autre disposition a provoqué le pataquès que l'on sait entre François Hollande et les Verts, à juste titre car elle touche non seulement la France mais l'activité de la filière nucléaire française à l'international. Il s'agit de la phrase, un peu hermétique, que le candidat a décidé de « gommer », à savoir la «reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX ».
En clair, si l'on « reconvertit » la filière de retraitement du combustible nucléaire, cela signifie que l'on considère comme « déchets » les matières qui résultent de la combustion nucléaire et que donc on décide de ne plus les utiliser. Ce n'est pas ce que fait aujourd'hui la filière française : elle « retraite » ce qui sort du réacteur, c'est à dire récupère de l'uranium et du plutonium. Avec ces matières, elle produit soit de l'uranium enrichi (URE) qui servira de nouveau, soit un nouveau combustible à base de plutonium, qu'on appelle MOX, qui servira lui aussi une deuxième fois. La France le fait pour son propre combustible usé, mais aussi pour du combustible venu d'autres pays, comme le Japon, la Belgique et l'Allemagne. La Suisse, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie envisagent par ailleurs l'utilisation de ce nouveau combustible. C'est donc une activité à caractère mondial, pas seulement français.
Rien que dans notre pays, avec chaque année 120 tonnes de MOX et 75 tonnes dURE, ce sont 195 tonnes de combustible à l'uranium naturel qui sont remplacés par des combustibles recyclés (soit une économie de 17% en uranium naturel pour une consommation annuelle de 1 170 tonnes). L'URE en France alimente les 4 réacteurs de la centrale de Cruas et le combustible MOX alimente en partie 24 (et bientôt 26) réacteurs. L'usine de la Hague permet par exemple à l'Allemagne (pour 9 réacteurs) et à la Belgique (pour 2 réacteurs) de consommer aussi du MOX et faire, eux aussi , des économies de matière naturelle.
Arrêter le retraitement aurait trois effets :
- Stopper l'activité d'unités très importantes, avec des conséquences financières et sociales : l'usine « historique » de La Hague, dans le Cotentin, qui emploie directement ou indirectement 5000 personnes, et l'usine Melox, qui fabrique le MOX à Marcoule, dans le Gard, avec 1.300 salariés.
- Mettre fin à une activité internationale qui contribue à l'image mondiale d'AREVA en tant qu'expert du nucléaire sur toute la filière intégrée. C'est la cohérence de l' édifice d'AREVA qui serait atteint et il n'est pas surprenant que la société ait réagi vivement au premier accord PS-EELV.
- Arrêter de facto les perspectives de développement des réacteurs de IVe génération. Ce type de réacteurs (qui viendront après l'EPR, qui est de génération III) comprend entre autres les réacteurs à neutrons rapides, qui fonctionnent notamment avec du plutonium et qui ont donc besoin de combustibles retraités.
Les générateurs de IVe génération ne relèvent pas d'un projet utopique ou lointain. Une coordination internationale a été mise sur pied depuis plusieurs années, sous forme d'un « forum », et plusieurs pays, dont les États-Unis, sont bien décidés à avancer dans cette voie. Si la France en sortait, un développement majeur pour la recherche se ferait sans elle. Le gouvernement de François Fillon a d'ailleurs alloué 650 millions d'euros, dans le cadre des investissements d'avenir, aux recherches sur la IVe génération.
Ne pas poursuivre les recherches serait d'autant plus regrettable que la France était pionnière en ce domaine. Elle avait déjà mis un surgénérateur en opération avec la centrale Superphénix de Creys-Malville, qui fonctionnait efficacement jusqu'à ce que ...le gouvernement socialiste de Lionel Jospin y mette fin en 1998, pour des raisons politiques, sous la pression des Verts de Dominique Voynet, devenue ministre de l'environnement. Il y avait eu à l'époque un sorte de « deal » : on arrête Superphénix mais on continue avec la filière française classique. Aujourd'hui donc, on arrêterait à la fois 24 réacteurs classiques (sur 58 !) et toute perspective de développement de IVe génération.
Reste à attendre heureusement ce qui va sortir des « gommages » et ajustements successifs...Espérons que François Hollande restera en éveil !
Le Pr Jacques Foos a occupé pendant 25 ans la chaire de sciences nucléaires au CNAM. Il est co-auteur du livre "Peut-on sortir du nucléaire ? Après Fukushima, les scénarios énergétiques de 2050" (Editions Hermann)
Plus d'actualités
-
15:42
Déchets nucléaires : nouvelle étape vers le stockage géologique
-
16/11/15
Les Etats-Unis ne délaissent pas leur puissance nucléaire
-
02/11/15
De 1973 à nos jours : qu'est-ce qui motive le choix du nucléaire ?
-
29/09/15
10 milliards d'euros pour l'EPR de Flamanville : pas si cher que ça !
-
17/09/15
La canicule du mois d'août a fait bondir la production nucléaire
1-réduire notre consommation d'énergie
2-développer un mix d'énergies renouvelables(vent,soleil,biomasse)
3-baisser les charges qui affectent les salaires.
Une taxe sur l'énergie règle les trois:elle agit sur les comportements,elle favorise les renouvelables,elle diminue le chomage et favorise la compétitivité en finançant les charges sociales
parceque ton gosse quand il est malade, ou ta grand mère est en dépendance et que la collectivité participe aux frais que cela engendre, tu trouve que ce mot vconvient gégé !
cotisations est le terme administratif et juridique des ces participations , tel que définit depuis les volontés du CNR avec l'aval de De Gaulle , et plus encore depuis ce que vantait le VRP nucléaire et chasseur de faux fraudeurs ... !
La charge, c'est le bon mot qui convient au missile M51 ... charge atomique ...le vocabulaire est un élément essentiel à respecter à minima , si des fois vous auriez l'envie d'un minimum de concorda ..
Dogmatisme en réthorique libérale , la chute finale
Les transports de plutonium à travers la France, depuis La Hague, n'étant pas anodins non plus.
Si l'on considère que les 24 réacteurs devant être arrêtés sont les plus anciens, 19 ont déjà dépassé la durée de vie de trente ans pour laquelle ils ont été construits ( Les 58 réacteurs nucléaires de trop en France ).
Si l'on attend 2025 pour arrêter ceux mis en service en 1983, ils auront 42 ans, ce qui est risqué. De même pour les suivants mis en service entre 1984 et 1994.
La 4e génération, après 2040 selon EDF, ce sont des réacteurs avec 12 tonnes de plutonium (de 10 à 15 t selon les versions) et du sodium liquide qui s'enflamme à l'air et explose au contact de l'eau. C'est d'ailleurs un gros problème pour démanteler Superphénix ( Cinquante ans pour démanteler Superphénix ).
Bon à savoir aussi : depuis 7 mois, après l'arrêt de huit réacteurs, l'Allemagne à importé exactement la même quantité d'électricité depuis la France que l'année 2010 pour la même période (source statistiques RTE).
Actuellement (NOV 2011), en Europe, le coût des énergies polluantes est en perpétuelle hausse alors que le prix des installations solaire connait une baisse des coûts extraordinaire:
- Pour les petites installations en toiture: 4000 € TTC / kW installé, produisant 1MWh/ an = 30 MWh sur 30 ans. Prix de revient = 14 cts / kWh
- Pour les grandes installations au sol: 2000 € TTC / KW installé, produisant 1MWh/ an = 30 MWh sur 30 ans. Prix de revient = 7 cts / kWh
Au rythme actuel, les coût du solaire pv seront encore divisés par 2 entre 2015 et 2020. Le solaire est donc aujourd'hui compétitif face au nucléaire (si on inclus les couts du démentellement, déchets, assurances) et il va très vite devenir moins cher que toutes les énergies polluantes et dangereuses: nucléaire, pétrole, charbon, gaz...
ça exclu toutes les stupidités et gaspillages polluantes comme l'éolien et photovoltaïque . Intermittent , aléatoires et couplées avec du nouveau thermique .
je respecte les anti nucléaire mais qu'ils proposent des solutions sans CO2 , un minimum respectueux de l'environnement et économiquement supportable surtout par les plus modestes d'entre nous ! Alors le nucléaire disparaîtra naturellement !
c'est trop facile de parler de taxes et de supprimer tous les chauffages électriques comme je l'ai entendu !
moi je suis ok de payer plus de taxe car je le peux mais c'est pas le cas de tous !! je suis ok a condition que l'usage qu'il en est fait soit propre , efficace et sans co2 . alors on a quoi pour l'instant :
isolation , géothermie , stockage , énergie de la mer , recherche ....si vous avez d'autre idées vous privez pas !!!
quand aux éoliennes et photovoltaïque ...non merci !
Oui, le solaire PV fait de gros progrès. Cependant les chiffres que vous indiquez sont trop optimistes. Si on prend l'exemple de la dernière tranche parc du plateau de Mees construit en 2011, Coût de 70millions pour 18.2MW, ça fait 3846€/KWc et pas 2000. Vous oubliez aussi les frais financiers (sur 30ans ça représente beaucoup) et l'entretien. Dans la réalité, le cout du KWH solaire se situe encore plutôt aux environs de 25ct€ que de 7ct.
Mais même dans l'hypothèse ou cette énergie deviendrait compétitive, elle ne pourra en aucun cas remplacer le fossile ou nucléaire car l'énergie solaire ne produit que le jour et très majoritairement en été: Lien Site BDPV
. Le stockage Jour / nuit à grande échelle n'a pas de solution économiquement viable actuellement. Le stockage été hiver est quand à lui totalement impossible avec la technologie actuelle.
Pour conclure, il faut "ouvrir les yeux", le solaire PV n'est pas une alternative aux énergies traditionnelles, il pourra tout au plus en économiser un peu, pour une majoration trés significative du prix de revient.