Par Remy Prud'homme
- Professeur émérite à l'Université de Paris XII
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Professeur émérite à l'Université de Paris XII, il a fait ses études à HEC, à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de l'Université de Paris, à l'Université Harvard,...
Réchauffement climatique: tempête sur la météo anglaise
Par Remy Prud'homme
- Professeur émérite à l'Université de Paris XII
vendredi 11 février 2011
Météorologie ou idéologie ? Fortes perturbations climatiques sur le service météo anglais, accusé de ne pas bien prévoir le froid pour ne pas affaiblir la thèse du réchauffement.
L'opinion s'est alors retournée contre la Météorologie Nationale anglaise. Cela n'était pas aussi ridicule qu'on pourrait le penser, car cette institution est un bastion de « réchauffistes » militants.
Le « Met », comme l'on dit, professe haut et fort que les températures sont à 90% dictées par la teneur de l'atmosphère en CO2, et donc que tant que cette teneur augmente le réchauffement est inévitable. Comme les niveaux de CO2 augmentent effectivement, les météorologues anglais ont bien logiquement tendance à prévoir des hausses de température. C'est bien ce qu'ils ont fait pour les hivers précédents - qui ont, malheureusement pour nos prévisionnistes, été particulièrement froids.
En Angleterre, le ridicule fait rire. La crédibilité du « Met », déjà fragilisée, a donc été mise en cause par cette nouvelle prédiction erronée de 2010. De là à s'interroger sur la thèse du réchauffement anthropique, il n'y avait qu'un pas, vite - trop vite peut-être - franchi. Cela chauffait pour les réchauffistes.
Transparence de l'information administrative
Les militants ont senti le danger, et ils ont contre-attaqué. Le responsable du climat à la BBC, un réchauffiste notoire, a affirmé que la Météorologie anglaise avait, dès le mois d'octobre, correctement informé le gouvernement de sa Majesté de l'approche d'un hiver rigoureux. C'est, a-t-il expliqué, à la demande du gouvernement que des prévisions plus optimistes ont été diffusées. Bref, le « Met » est blanc (comme neige); c'est M. Cameron qui est coupable.
Les blogueurs se sont emparés de l'affaire. Ils ont brandi la loi sur la liberté de l'information (Freedom of Information Act). Cette belle invention anglaise, qui n'existe pas en France, permet à un citoyen d'obtenir communication des messages envoyés à ou par l'administration, au moins dans les domaines non sensibles. Nos blogueurs (pas la presse, notons-le au passage) ont donc demandé et obtenu les courriels échangés entre le Met et le cabinet anglais.
Ces textes font apparaître que le Met s'est bel et bien trompé. Le 25 octobre, il écrivait au gouvernement : « Le pronostic saisonnier du Met pour la période novembre à janvier ne montre aucun signal clair pour l'hiver. Les prévisions suggèrent une probabilité de 70% de températures moyennes ou plus basses [que les températures moyennes habituelles] sur l'Europe du Nord durant cette période, mais aussi une probabilité de 60% de températures moyennes ou plus élevées ».
Ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non. Cette réponse de Normand rend les statisticiens perplexes. Mais surtout - aveuglement idéologique ou incapacité technique, on ne sait - elle témoigne du fait que le Met n'a rien vu venir. Et qu'il triche en cherchant à faire porter le chapeau au gouvernement. Se tromper n'est rien et peut arriver à tout le monde. Mais mentir est grave, même ou surtout pour cacher une erreur, et fort mal considéré au Royaume-Uni.
Un malheur n'arrive jamais seul. L'Angleterre montre la voie en matière d'électricité éolienne, en particulier en mer.
Hélas, au pire moment de la vague de froid, le vent s'est mis en grève et a arrêté de souffler. Lorsqu'on avait le plus besoin d'elles, les quelques 3000 éoliennes du Royaume ont fourni 0,1% de la puissance demandée. Sans les importations d'électricité nucléaire française, le courant aurait été coupé en Angleterre. Le lobby éolien en est embarrassé. Au Royaume-Uni, pas en France bien sûr.
Décidément, et comme on le sait depuis au moins Galilée, le mariage de la science et de la religion n'est pas un mariage heureux.
1) d'abord, ce serait une attaque contre le "Mét" ?
2) ou bien en fait contre les thèses du réchauffement climatique ?
l'accumulation des termes "réchauffiste", puis "réchauffiste notoire", puis encore "réchauffiste", discréditant quasiment à elle seule le sérieux de l'article ...
3) enfin, que viennent faire les qq lignes sur les éoliennes, et même la religion ... qui arrivent comme un cheveu sur la soupe ???
Vous savez qu'on est à deux doigt du "déni de réchauffement".
Que fait la police ?
La liberté de la presse, c'est bien, mais pas lorsqu'on remet en question un pilier fondamental de la science et de la politique.
Dites Pr. Prud'Homme, avez vous eu l'approbation du GIEC pour sortir de telles sottises ?
Tant d'inconséquence, c'est grave.
Nier le réchauffement, c'est remettre en question le bureau environnement de l'ONU, la taxe carbone, le développement durable, les éoliennes, les panneaux solaires, l'écologie dans son ensemble !
Parfaitement.
Je vous rappelle que la science a parlé :
1) la terre se réchauffe
2) c'est à cause de l'effet de serre anthropique
3) on va tous supporter des conséquences terribles
Quand au met office, il ne s'est pas trompé : on a interprété ses prévisions ; et le froid du début d'hiver est une conséquence prévue du réchauffement.
Merci de corriger tout cela dans un contre article au plus vite; l'avenir de la presse feançaise en dépend.
Salutations,
Murps
http://www.woodfortrees.org/plot/hadcrut3vgl/from:1998/offset:-0.15/plot/gistemp/from:1998/offset:-0.24/plot/uah/from:1998/plot/rss/from:1998
Pour une fois qu’un média français ne nous bassine pas avec le dogme du RCA, c’est un changement fort agréable. Et dites-moi, cher Murps, croyez-vous encore aux travaux du GIEC, fort mis à mal par l’audit de l’IAC et par les données d’observation ? Comme vous le dites, le GIEC est un mélange de science et de politique, et donc sa crédibilité est epsilonesque…
Nous sommes exactement du même avis mais je crois bien que mon humour vous a échappé.
Je précise donc ma pensée : je me réjouit que le Professeur Prud'homme ait osé contredire le dogme du réchauffement de la climatologie, discipline qui n'a plus de science que le nom.
Salutations...
;-)
Le rapport de l'IAC ne met pas à mal le GIEC, loin s'en faut :
http://www.academie-sciences.fr/actualites/nouvelles.htm
Lisez aussi le rapport de l'académie des sciences (28/10/2010) :
http://www.academie-sciences.fr/actualites/nouvelles.htm
Et de manière plus générale, qq réflexions sur le climatoscepticisme :
http://www.manicore.com/documentation/climatosceptiques.html
Ce que m'importe c'est la défense de notre terre , de notre mer , les hommes , les paysages , les économies en places . hors avec ce gigantisme , ce béton , ce carbone , le danger de ces pales pour les oiseaux migrateurs .....tous les projets actuels a 10 et 15 km sont hors la loi et pour le moins scandaleux , pas écologiques et inhumains . En Allemagne c'est 30 km ...pourquoi ? pourquoi ?
J'accuse aussi les associations et partis verts de relayer des arguments , des photos simulation et vidéos totalement mensongères provenant des promoteurs !!! Il y a anguille sous roche !!! financement , clientélisme ????
J’avoue que, Morphée me tendant ses jolis bras potelés à une heure fort tardive, votre humour m’avait complètement échappé (par ailleurs je ferraille dur sur un autre site contre un carbocentriste coriace, et cela m’avait énervé…). Je viens donc de relire votre prose avec ravissement….
Voici quelques critiques de l’IAC sur le fonctionnement du GIEC.
- les étapes du processus (rapports) sont mal comprises, même pour les scientifiques et politiciens qui y participent. Chaque étape majeure comporte des lacunes importantes
- il n’y a pas de processus formel de sélection des auteurs
- il n’y a pas de lignes directrices quant aux compétences scientifiques et techniques requises
- il y a un grand manquement à l’identification claire des références grises (c’est-à-dire sans comité de relecture, incluant celles en provenance de Greenpeace et WWF) – lesquelles sont pratiquement toutes confondues avec celles à comité de relecture -
- les auteurs principaux ont le dernier mot sur leur chapitre au détriment des réviseurs
- la sélection des réviseurs est faite par des gens impliqués dans le rapport, et les réviseurs ne peuvent se rapporter à un groupe (ou un individu) externe, ce qui ne les rend pas indépendants
- si des vues divergentes ont été proposées, elles ne sont pas documentées
- il y a trop de confiance en certaines affirmations pour lesquelles il existe peu de preuves (par exemple le groupe 2 (WG2) fournit plusieurs affirmations vagues avec une grande certitude, alors qu’elles ne sont pourtant pas supportées suffisamment dans la littérature, non mises en perspective ou difficiles à contester)
En plus de la critique très sévère sur les processus de rédaction du GIEC, on trouve aussi plusieurs recommandations, dont, notamment, celles-ci :
- mettre en place une politique rigoureuse pour éviter les conflits d’intérêts des personnes qui participent aux rapports, incluant le président et les vice-présidents (par exemple, Rajendra Pachauri, Président du GIEC, a de graves conflits d’intérêts en tant que président du groupe Teri)
- permettre aux réviseurs d’exercer leur autorité, pour s’assurer que les commentaires soient pris en compte par les auteurs et que les controverses soient transparentes dans les rapports
- indiquer si les probabilités d’un événement ou d’un scénario donné sont basées sur des mesures, une opinion d’expert ou des modèles
- limiter la durée des mandats pour le président et les vice-présidents à un seul rapport
Contrairement aux enquêtes du Climategate qui ont précédé, il ne s’agit pas cette fois d’une opération de blanchiment, même si le comité demeure prudent et si son rapport est rédigé de manière diplomatique.
Le GIEC a toujours affirmé que ses rapports étaient basés sur des processus rigoureux et non « orientés ». Mais l’IAC indique clairement que ce n’est pas le cas.
Si cela vous intéresse j’ai rédigé sur Le Post (sous le pseudo jean-pierre29) un petit article intitulé « problématique climatique ». Il est destiné à éclairer le citoyen lambda sur le sujet, de manière simple et accessible au plus grand nombre.
Voici une intéressante interview de Phil Jones par la BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/8511670.stm
Vous noterez que, selon Phil Jones, les augmentations de température sur les périodes 1860-1880, 1910-1940, 1975-1998 et 1975-2009 sont identiques, et que le réchauffement depuis 1995 n'est pas « statistiquement significatif ».
Vous noterez aussi que, en ce qui concerne l'OM (pas le club phocéen!...Optimum Médiéval), Phil Jones émet pas mal de réserves et admet qu’il y a débat sur sa globalité. Enfin, concernant la question de l'éventuelle source naturelle du réchauffement observé dans la période 1975-1998, Phil Jones précise qu’elle ne fait pas partie de son domaine d’expertise.
=> faux, voici un extrait du rapport :
"The Committee found that the IPCC assessment process has been successful overall" : http://www.interacademycouncil.net/CMS/Reports/13042.aspx
vous dites : "le réchauffement depuis 1995 n'est pas « statistiquement significatif »"
=> il y a tout de même réchauffement, il est indiqué que le « statistiquement significatif » ne l'est pas à 95% mais de très peu, et le niveau de "statistiquement significatif" n'est que convention ; il serait significatif à 90%.
mais votre remarque est là encore de mauvaise foi, vous sortez des phrases hors de contexte, tronquées et qui vous arrangent.
de plus en cherchant sur le net, il se trouve que vous sévissez dans tout un tas de forum ou blog, manifestement c'est un travail à plein temps pour vous de faire le climatosceptique et d'abreuver le net de vos commentaires sur tous les sites qui parlent du sujet.
Vous me faites pensez à ce genre de personnes là, dont le travail est de passer leur temps à semer le doute :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2927
espérons que ce n'est pas votre vrai travail mais ça y ressemble à s'y méprendre.
1) « Vous dites : "le réchauffement depuis 1995 n'est pas « statistiquement significatif »" »
« Mais votre remarque est là encore de mauvaise foi, vous sortez des phrases hors de contexte, tronquées et qui vous arrangent »
Je vois que vous ne croyez pas ce que dit Phil Jones, membre du GIEC et directeur du CRU de l’Université d’East Anglia. Ce n’est pas moi qui ai choisi la période (depuis 1995), mais Phil Jones. Rendons donc à César ce qui lui appartient. Vous interprétez fort mal ma prose.
Par ailleurs, ce qui est plus significatif, car certain à 100%, c’est que la température moyenne annuelle globale est stable depuis 1999. C’est ce que montrent les courbes UAH et RSS, issues de mesures exclusivement satellitaires.
2) Je fais effectivement quelques commentaires sur le WEB, mais sûrement beaucoup moins que quelques carbocentristes notoires, tels warm, arcticman ou robert pour ne citer qu’eux. Cela vous dérange-t-il que le débat puisse s’installer dans la sérénité ? J’ai pu constater que les carbocentristes ont pour habitude l’agressivité, les attaques ad hominem, le mépris des publications « GIECquement » incorrectes, les insultes, et j’en passe.
Peut-être ne savez-vous pas que ce rapport est écrit avec beaucoup de diplomatie? Et vous sortez une phrase « diplomatique » du contexte général. Ce faisant, vous faites ce que vous me reprochez (à tort).
Voici une recommandation qui montre que le GIEC ne respecte pas toujours le processus de sélection des sources, ainsi que je l’ai indiqué.
“The IPCC should strengthen and enforce its procedure for the use of unpublished and nonpeer-reviewed literature, including providing more specific guidance on how to evaluate such information, adding guidelines on what types of literature are unacceptable, and ensuring that unpublished and non-peer-reviewed literature is appropriately flagged in the report”.
Un organisme, l'IAC, audite l'organisation du GIEC, et conclut dans son résumé : "The Committee found that the IPCC assessment process has been successful overall". Donc vous ne pouvez pas fermer les yeux sur ça ! pourtant c'est bien ce que vous faites.
Ensuite, il y a des améliorations à apporter en terme de transparence et d'organisation, très bien. Qu'on prenne en compte ces recommandations et qu'on fasse évoluer le GIEC dans ce sens au plus tôt, je m'en féliciterai.
Et plus généralement, vous parlez d'installer le débat ... est-ce que vous pensez que c'est sur des blogs qu'on va confronter les avis des uns et des autres et conclure sur un sujet scientifique comme le changement climatique ?
Lisez cet article, il présente très bien la façon d'aborder des sujets scientifiques, et non des sujets d'opinions :
http://www.manicore.com/documentation/climatosceptiques.html
=> http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_mondial_des_plus_grandes_entreprises
Ce sont des entreprises du secteur pétrolier-gazier-électrique, des constructeurs auto, etc ... Bref tout ce qui rejette à fond du C02 (ou méthane, etc ...).
Une mise en place rapide de recommandations du GIEC pour réduire les rejets de gaz à effet de serre serait très mauvais pour ces entreprises.
donc relisez cet article aussi je vous prie :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2927
https://www.contrepoints.org/wp-admin/index.php?page=stats&view=post&post=12118&blog=15885104
Quand le GIEC ne sera plus pollué par le politique et les instances internationales, quand il travaillera sur le climat sans être orienté d’emblée sur le RCA, quand il respectera scrupuleusement ses procédures (avec les améliorations proposées par l’IAC), quand il arrêtera de clouer au pilori les contradicteurs et prendra en compte les travaux n’allant pas dans le sens du RCA, quand il acceptera de revoir sa copie en fonction des données d’observation au lieu de décréter que ses modèles sont parfaits et que les mesures sont imparfaites, quand ses travaux resteront dans le domaine scientifique sans être mis sur la place publique tant que le niveau d’incertitude restera important, et quand on arrêtera de nous bassiner avec le dogme du RCA qui est fort peu crédible, alors oui, je ferai confiance au GIEC.
Vous semblez oublier que les grandes entreprises sont, dans l’ensemble, favorable au RCA, car cela leur ouvre de nouveaux marchés : photovoltaïque, éoliennes, enfouissement du CO2, ….
Et ça, les plus grandes entreprises mondiales ne le veulent pas car ça amputerait leurs revenus à court/moyen terme (à + long terme, ça serait l'inverse, mais le long terme importe peu dans le système actuel -> voir rapport Stern par ex : on perdra bcp plus à ne rien faire).
D'où leurs activités de lobbying intenses sur les politiques et vers le public, pour semer le doute justement sur les conclusions scientifiques du changement climatique, et repousser toujours et encore la mise en place de mesures de réduction de consommations d'énergie fossiles.