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Par Yves Egal

 - Ingénieur Conseil en Ecologie Urbaine

Auteur
Yves Egal, 59 ans, est ingénieur conseil en écologie urbaine. Il a notamment participé à l'étude "les alternatives à un troisième aéroport dans le bassin parisien" »...

Climat : sombre avenir pour Mexico


mardi 19 janvier 2010

Le tapage de Copenhague à peine calmé, voici maintenant les commentaires outrés et outranciers dans la presse. Tout est faux ou presque dans les analyses.


Echec ? On le savait depuis la conférence de Bali en décembre 2008. Un accord international contraignant ne se négocie pas à la dernière minute entre chefs d'Etat aveuglés par les flashes et terrorisés à l'idée que la moindre petite phrase mal ciblée puisse être reprise en boucle par toutes les télés. Il avait fallu cinq ans après le sommet de la terre de Rio de 1992 pour accoucher d'un Protocole de Kyoto s'appliquant de manière très peu contraignante aux seuls pays développés qui devaient s'engager à diminuer globalement leurs émissions de CO2 entre 2008 et 2012 de 5 pour cent par rapport à 1990.

Cela n'engageait à rien la Russie et les ex-pays de l'Est dont les émissions s'étaient effondrées toutes seules après 1990, en même temps que leur industrie lourde. Pour les pays en voie de développement, c'était tout bénef ! On ne leur demandait que d'accueillir les investissements des pays riches à la recherche de compensations pour leurs propres émissions. Ce protocole que tout le monde encense aujourd'hui, alors qu'il ne modifie quasiment pas nos politiques (voir la bronca contre la taxe carbone) n'était qu'un brouillon sans conséquences destiné à préparer le véritable accord international pérenne, contraignant et efficace, car assorti de sanctions, pour application à partir de 2013.

Comment pouvait-on imaginer un tel accord de la part de pays dont les opinions publiques ne croient même pas à la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique (Etats-Unis, Canada), ou pensent que cette responsabilité n'est à faire porter qu'aux pays riches (Chine, pays en développement) ? Comment imaginer que Barak Obama, en difficile négociation pour son système de santé, allait prendre des engagements qui auraient irrité ceux-là même avec qui il négociait ?

Tout le monde - chefs d'Etat, ONG, journalistes- savait (ou aurait dû savoir, pour les plus naïfs) qu'il ne pouvait y avoir d'accord, car il fallait attendre que les Etats-Unis avancent sur le sujet. Avec une aide patiente de l'Europe, non pas à Copenhague en faisant des moulinets pour montrer que "plus écolo que moi tu meurs", mais après Copenhague, par un long travail de discussion lors des prochaines conférences des parties (CoP), à partir de documents mis sur la scène médiatique longtemps à l'avance, avec des chiffres précis de diminution des émissions étayés par des manières de faire.

Or, personne n'est d'accord sur ces manières de faire, même en Europe, malgré l'engagement des trois 20 en 2020 (-20 % d'émissions de gaz à effet de serre pour l'ensemble de l'Union par rapport à 1990, -20 % de consommation finale d’énergie, 20 % d'énergies renouvelables en 2020, modulé selon les pays). Même si l'UE est favorable à l'énergie nucléaire, elle se garde bien de l'imposer aux pays qui la refusent, comme l'Allemagne ou l'Espagne, qui n'encourront aucune sanction quand leur politique "tout-renouvelable" manquera piteusement l'objectif de 2020. On se complait dans l'hypocrisie des promesses intenables. Non seulement, un accord à Copenhague n'était pas envisageable, mais l'accord tant attendu n'est pas près d'être prêt !

Si les chefs d'Etat veulent bien laisser la place aux technocrates honnis, et si les ONG veulent bien se taire pendant un ou deux ans, peut-être arrivera-t-on à un  accord en 2011 ou 2012. Il y a peu de chance que ce soit à Mexico en 2010.

Photo d'illustration : copyright Fabioberti.it - Fotolia.com
3 commentaire(s)
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Commentaire par koto
mardi 19 janvier 2010 08:58
Parce que le réchauffement par le fait de l'homme est juste une théorie parmi d'autres , ce qui est navrant c'est que les medias français relayent tout ce que nous rabachent les activistes ecologistes sans aucun recul !
http://fr.novopress.info/11523/«-rechauffement-climatique-»-mythe-ou-realite/

http://www.dailymotion.com/video/xblfgl_copenhague-se-moque-du-monde-14_news

http://www.yvondionne.org/



http://www.internationalnews.fr/article-climategate-un-ancien-ministre-de-l-environnement-refute-la-theorie-du-rechauffement-climatique-41071026.html


[2]
Commentaire par Lb
mardi 19 janvier 2010 09:50
Le CO2 n'est pas un polluant. Les plantes en "mangent", nous en sommes composé à 90% (la Vie sur Terre est basée sur le Carbone!), arretons cette folie!
Le temps a toujours changé et changera toujours. C'est une absurdité de vouloir stopper ce changement.
Un seul Volcan emet plus de CO2 en une eruption que l'Homme en une année!!!
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Commentaire par Marie Durand
mardi 19 janvier 2010 13:31
Des médias relayent ces autres théories! La preuve, vous commentez sur l'un deux! Et comme vous le précisez, même si vous n'en n'avez pas l'air convaincu, ce sont bien des théories "parmi d'autres" soumises, et heureusement, au débat démocratique et scientifique.

les climato-sceptiques, au même titre que tous les conspirationnistes, sont justement un danger pour la pérennité (et la sérénité) de ce débat. Pire, il s'inscrivent dans un mouvement de recherche perpétuelle du bouc émissaire... une attitude dangereuse. D'autant que les climato-sceptiques oublient de dire qui finance leur propagande... Et là, loin de moi l'idée de m'nscrire également dans leur "secte", mais plutôt de rétablir un semblant de sérieux dans le débat, mais ce sont bien les lobbys pétroliers et charbonniers, notamment américains, qui le font (http://www.heatisonline.org/video.cfm).

Mettons fin à ces polémiques pour permettre au vrai débat d'émerger.
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