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L'Union Française de électricité (UFE), est l'association
professionnelle du secteur de l'électricité. Elle représente les
employeurs du secteur au sein de la branche des industries électriques
et gazières...
Climat : inquiétudes après le sommet de Varsovie
- UFE
mardi 26 novembre 2013
Le sommet du climat à Varsovie a ravivé les inquiétudes sur le réchauffement climatique. L'UE réfléchit à de nouveaux objectifs. Quels effets en France ?
Alors que la Conférence internationale sur le Climat de Varsovie (COP19) s'achève sur un bilan mitigé, la situation climatique de la planète, elle, se détériore. Pour de nombreux experts, il ne fait pas de doute que les politiques climatiques actuelles ne donnent pas des signaux suffisants pour diminuer les émissions de GES, ni même d'ailleurs pour ralentir leur taux d'accroissement.
Ainsi, l'Organisation Météorologique Mondiale a relevé que la teneur en CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 2,20 ppm en 2012, alors que la moyenne décennale se monte à 2,02. Plus inquiétant encore, certains progrès réalisés ne sont pas à mettre au crédit des politiques énergétiques mais tout simplement à la stagnation économique qui caractérise certaines régions du globe, et en particulier l'Europe. Mais surtout, les principaux acteurs responsables de ces émissions ne projettent aucun signe de ralentissement. Ainsi la Chine a vu passer en 40 ans sa consommation de charbon de 1Mdt à plus de 3,6 Mdt, entrainant une hausse de ses émissions de près de 300 %. Même l'Allemagne, le champion européen des EnR, a vu ses émissions ré-augmenter en 2012, du fait d'un recours accru au charbon, au détriment du gaz naturel.
(...) Du côté de la Commission Européenne, les réflexions s'accélèrent en vue de la fixation d'un nouveau scénario de diminution des émissions qui serait à la fois « clair, inconditionnel et domestique » . En pratique, trois niveaux de réduction sont actuellement évoqués, entre - 35%, - 40%, - 45% en 2030 sur la base des émissions de 1990. Le Secrétaire d'Etat à l'Energie et à l'Environnement du Royaume-Uni va même plus loin en proposant -50% et, pour cela, vient de lancer une coalition de 13 Etats (dont l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie et, bien sûr, le Royaume-Uni) et de grands groupes industriels dont Shell et Coca-Cola.
France : nécessité d'un transfert vers l'électricité
Que cela signifie-t-il pour la France ?
En 2011, la France a émis 485 Mt de Gaz à effet de serre. L'objectif de -40% par rapport à 1990 suppose d'économiser 170Mt par rapport au niveau actuel. Rappelons au passage que sur ces 485 Mt émis actuellement, seuls 30 Mt, soit 6% du total, proviennent du fonctionnement du secteur électrique, tous moyens thermiques confondus. En supposant que les émissions du secteur soient réduites de 50 % - ce qui serait déjà un effort considérable - cela ne permettra d'économiser que 15 Mt.
Autrement dit, si la France veut atteindre son objectif de 40%, c'est clairement sur l'usage des combustibles fossiles dans le chauffage (résidentiel ou tertiaire) et dans le transport (véhicules individuels ou collectifs, transport de marchandises), que se situe le potentiel de réduction massive des émissions. Comme le rappelle François Dauphin du cabinet HP : « le développement [en France] d'un volume additionnel de production d'électricité verte n'a de sens que s'il est accompagné d'un transfert vers l'électricité d'usages fortement carbonés, tels que le carburant des véhicules ou le chauffage au fuel. Car c'est bien là que l'enjeu français pour une réduction massive des émissions de CO2 se situe ».
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2 commentaire(s)
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Commentaire par un physicien
mardi 26 novembre 2013 16:24
Est-il vraiment honnête de demander un même taux de réduction à des pays dont les émissions absolues par habitant sont très différentes ? (Un allemand émet 60 à 80% (selon les sources) de CO2 de plus qu'un français)
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Commentaire par papijo
mardi 26 novembre 2013 18:33
Quelle sera l'influence d'une stabilisation des émissions des gaz à effet de serre de la France sur le bilan global ? Il suffit de jeter un coup d'oeil sur cette carte établie par le "Global Carbon Atlas" pour se rendre compte qu'elle sera totalement nulle. Par contre, les centaines de milliards d'euros payés pour des prunes ne sont certainement pas perdus pour tout le monde !
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