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Auteur
Thomas Porcher est docteur en économie, Professeur à l'ESG Management School et fondateur de GBP-conseil. Il est l'auteur du livre "Un baril de pétrole contre 100 mensonges" - Ed...

Un livre pour "lever le voile sur les idées reçues de l'énergie"


mercredi 01 juillet 2015

Trois universitaires ont décidé de "déconstruire" 20 idées reçues sur l'énergie qui, selon eux, freinent l'évolution vers des systèmes plus durables.


Parmi les "idées reçues" les plus répandus, selon les trois auteurs : « La libéralisation bénéficie aux consommateurs », « Le gaz de schiste est un remède contre le chômage », « Le nucléaire sera toujours compétitif », « La production décentralisée d'électricité est une illusion »?

Raphaël Homayoun BOROUMAND est Docteur ès sciences économiques de l'EHESS,Stéphane GOUTTE est Docteur ès sciences mathématiques appliquées de l'université Paris XIII et de l'université LUISS de Rome, Thomas PORCHER est Docteur ès sciences économiques de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ce dernier répond à trois questions de Planète Energies.

Voir le site consacré au livre.



On sait que l'implication des citoyens est importante pour maîtriser le changement climatique, notamment à l'occasion de la COP 21. Pensez-vous que le citoyen est bien informé sur ces questions?

Thomas Porcher - Dans notre livre, nous partons de ce constat : aujourd'hui, les citoyens veulent être consultés et peser sur les choix des politiques énergétiques. Le but de ce livre est justement d'apporter un éclairage supplémentaire sur un secteur aussi complexe que l'énergie mais qui concerne tout le monde. Or, actuellement, un certain nombre de dogmes ou de mythes empêchent la construction d'un nouveau modèle énergétique capable de répondre à la contrainte climatique. L'objectif de notre ouvrage est de lever le voile sur un certain nombre d'idées reçues afin de montrer qu'une nouvelle donne énergétique est en réalité possible.

Bill Gates vient d'annoncer l'investissement de 2 milliards de dollars dans les technologies renouvelables mais en rejetant l'appel au désinvestissement dans les sociétés exploitant les énergies fossiles, qu'il juge sans efficacité. Comment jugez-vous le débat sur ce rapport ENR/fossiles ?

TP : Une de nos idées reçues concerne les réserves d'énergies fossiles et le fait qu'aujourd'hui, il est ridicule de prendre en compte les réserves en années de consommation sans tenir compte de la contrainte climatique. La problématique n'est plus le volume de nos réserves prouvées mais plutôt combien allons-nous pouvoir en consommer compte tenu du réchauffement climatique. Nous traitons également la question des énergies renouvelables et pourquoi elles n'arrivent pas à s'imposer face aux énergies fossiles qui représentent toujours plus de 80% des consommations mondiales. Nous jugeons que les mécanismes de soutien sont insuffisants pour développer les énergies renouvelables. En effet, il est difficile pour les acteurs des énergies renouvelables majoritairement des PME d'être en concurrence avec de grandes entreprises dont les technologies et processus de production sont bien établies. Rappelons que pour se développer, les « opérateurs historiques » de l'énergie ont bénéficié d'une position de monopole public. Sans la prise en compte d'un certain nombre de blocages, les politiques de soutien actuelles, bien que nécessaire, cantonnent le rôle des renouvelables à un marché de niches.

A l'occasion des difficultés d'Areva, le débat est relancé sur les perspectives de la filière nucléaire dans le monde. Quelle est votre position sur ce sujet ?

TP : Malgré des failles dans la sureté, une malédiction des coûts croissants ou les risques pour les populations, nous constatons que certains pays n'excluent pas le nucléaire. C'est le cas des pays émergents. Ce qui est inquiétant est qu'au niveau international, il n'y a pas de normes de sureté et que certains pays pourraient être tentés par des centrales nucléaires low cost. Or comme le rappelle Ban Ki-moon, la sécurité nucléaire est un bien public international. Dans le cas de la France, avec un âge moyen de nos réacteurs de 29 ans, il est clair que nous arrivons à la fin d'un cycle industriel sauf si nous tenons à prolonger la durée de vie de nos centrales jusqu'à 50 ans ce qui est coûteux et reporte aux générations futures le coût du démantèlement. Mais surtout, il sera difficile d'exiger des pays émergents qu'ils ferment leurs centrales au bout de 40 ans si nous n'avons pas de notre côté été exemplaire. Il est temps en France de choisir un nouveau modèle énergétique.

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10 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
mercredi 01 juillet 2015 13:06
Qu'en pense Benjamin Dessus?
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Commentaire par Gépé
mercredi 01 juillet 2015 16:52
La COP21 devra choisir les moyens à mettre en place pour atteindre les objectifs. Quels pourraient être ces moyens? à part une taxe incitative.
[3]
Commentaire par un physicien
jeudi 02 juillet 2015 10:56
Quand des économistes s'occupent d'économie, le résultat est souvent ... discutable. Quand ils parlent de physique et d'énergie ...
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Commentaire par Monnier
jeudi 02 juillet 2015 12:02
Surtout, il est ridicule de prendre en compte les réserves en années de consommation sans tenir compte du moment auquel l'épuisement des gisements et les difficultés croissantes pour en extraire le contenu entraînent une augmentation des coûts réduisant leur compétitivité face aux énergies renouvelables. - // - Pour le charbon par exemple, lire :: Le charbon bientôt en déclin - // - Alors que le maximum de production mondiale du charbon (peak coal) sera atteint vers 2025-2030, ce sera vers 2015-2020 en Chine.
[5]
Commentaire par Monnier
jeudi 02 juillet 2015 12:06
A noter qu'aussi bien la production que la consommation de charbon ont diminué en Chine en 2014. - // - Dans les appels d'offres internationaux, l'éolien ou le solaire sont de plus souvent les moins chers pour la production d'électricité dans un nombre croissant de pays. -- Moins chers que le gaz en particulier.
[6]
Commentaire par papijo
vendredi 03 juillet 2015 10:10
@Monnier Le gaz plus cher ??? C'est comme si vous me disiez qu'un bon steak coûte plus cher que des patates pourries ! C'est vrai, mais je vous laisse les patates pourries. Encore une fois, les ENR ne fournissent pas le même service que le gaz: une centrale au gaz produit du courant, même la nuit, même quand il n'y a pas de vent ! Et c'est d'ailleurs pareil pour les autres énergies fossiles ou nucléaire.
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Commentaire par Hervé
vendredi 03 juillet 2015 18:20
Article assez curieux, vous nous expliquez que la centralisation a permis aux grandes compagnies électriques d?atteindre des couts imbattables (au point qu?elles sont indéboulonnables), puis dans un second temps vous nous expliquez qu?il faut abandonner cette façon de faire pour aller vers le système décentralisé, qui aujourd?hui échoue car moins compétitif. Rassurez-vous, en Allemagne ils ont trouvé la solution : Leurs grandes compagnies, en étant contraintes d?assumer plein pot les contraintes des ENR naissantes, ont perdu de leur superbe, elles sont de plus en plus mal en point. A croire que dans l?esprit de certains la faillite est l?aboutissement d?une bonne politique?
[8]
Commentaire par Hervé
vendredi 03 juillet 2015 18:22
Entièrement d?accord avec vous Physicien, il est amusant de voir que les économistes (science obscure ou l?idéologie et la connerie prends souvent le dessus sur le bon sens, avec les résultats qu?on peut constater tous les jours?.) essayent de venir nous dire comment faire notre boulot. Un bon conseil, commencez à maitriser votre science avant de venir donner des leçons dans les sciences des autres.
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Commentaire par Redux
dimanche 05 juillet 2015 20:32
Vu l'état désastreux des finances d'Areva il aurait peut être été bien avisé aux physiciens d'écouter les économistes...
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Commentaire par Hervé
lundi 06 juillet 2015 13:20
Je doute que ce soient les physiciens qui soient coupables du désastre. Je vous suggère de regarder du coté des politiques, c'est là que vous trouverez les causes...
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