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Ingénieur en Physique diplômé de l'INPG Grenoble 1976. En 2006, il a fondé en MIDI PYRENEES le CLUSTER BATIMENT ECONOME®, une Association Loi de 1901, dont le siège est à BLAGNAC,...

Les coûts du chauffage domestique : récapitulons !


mardi 21 avril 2009

Pas facile de s'y retrouver dans les nouveaux systèmes de chauffage dans une maison. Voici un tableau récapitulatif simple


Une étude de Bernard Reynier, fondateur du Cluster Batiment Econome
dans la région toulousaine
.

Chauffage électrique, chauffage au gaz, pompe à chaleur, panneaux solaires : comment s’y retrouver ? Il y a le coût de l’installation et de l’entretien, le coût de la consommation elle-même, et, si l’on est conscient de la lutte pour le climat, le coût en émissions de CO2.

Nous essayons de donner dans le tableau récapitulatif ci-dessous une image comparée de tous ces coûts.

Quatre enseignements ressortent :

1) Le tout électrique reste incontestablement le moins cher si l’on intègre sur 20 ans les dépenses d'investissement, d'entretien, de service après-vente.

2) Si on le couple avec les énergies nouvelles –solaire et pompes à chaleur- on fait baisser les coûts de consommation annuels, mais l’investissement au départ est si lourd que sur 20 ans, le tout électrique reste le plus économique.

3) Le solaire thermique est l’énergie la plus tentante. Mais il faudrait pour cela stocker la chaleur, suffisamment longtemps –disons 15 jours- pour aller d’un passage ensoleillé à un autre. Or les recherches ne sont pas poussées, c’est le moins qu’on puisse dire ! A noter que ces installations solaires consomment de l'électricité quasiment toute l'année pour faire fonctionner le ou les circulateurs…

4) En matière d’émission de CO2, l’électrique est meilleur que le gaz, mais moins bon que les renouvelables bien sûr.

Ainsi, l’action souhaitable à long terme est claire :

- faire baisser les prix à l’installation du solaire et des pompes à chaleur. Sans les aides et subventions, un chauffe-eau au solaire thermique coûte encore autour de 7000 euros. C’est léonin ! Les diverses aides ne faisant qu'accentuer les marges par une insuffisance de concurrence.

- développer la recherche sur le stockage de la chaleur solaire.

Entrons dans le détail.

Nous avons pris le cas d’une maison neuve, de 120 m2,, construite selon les normes dites « économe ou Basse Consommation » telles que le prévoit la future réglementation thermique " 2012 ", donc… non climatisée.
Occupée par deux adultes et deux adolescents, on peut estimer qu’elle consommera :

- de l'ordre de 2800 à 3600 KwH pour l'Eau Chaude Sanitaire ( ECS ), l’éclairage, la ventilation, les auxiliaires

- de l'ordre de 2500 à 3000 KwH pour le chauffage.

Ceci exclut les consommations des appareils électro-ménagers, télévision, box-internet, etc.

Prenons les bornes hautes (3600 et 3000 KwH). Combien cela va-t-il coûter, a court et long terme, selon les solutions employées ?

Coût Euros consommation annuelle

Coût Euros total sur 20 ans

Emissions CO2 en Kg/m²/an

1

Chauffage Electrique Classique749

36.144

7,85

2

Chauffage Electrique Classique + ECS Solaire

602

49.654

6,95

3

Chaudière Electrique + ECS Electrique

743

39.613

7,73

4

Chaudière Electrique + ECS Solaire

580

45.400

6,52

5

PAC Air Eau + ECS PAC

444

53.296

3,38

6

PAC Air Eau ou Températion + ECS Electrique

550

50.309

3,98

7

PAC Air Eau ou Températion + ECS PAC + Solaire

361

45.577

2,57

8

PAC Eau Eau + ECS PAC

425

56.398

3,10

9

PAC Eau Eau + ECS Electrique

539

53.673

3,76

10

SSC Solaire + Chaudière Electrique

417

61.556

3,35

11

PAC Panneaux Thermodynamiques

364

68.030

2,48

12

Gaz Naturel avec Ballon ECS GAZ

748

50.041

16,54

13

Gaz Naturel Condensation avec Ballon ECS Gaz

645

47.755

12,95

14

Gaz Condensation + ECS Solaire

507

51.026

8,14

15

Propane Condensation avec Ballon ECS Propane

926

62.192

14,48

16

Bois + ECS Electrique

476

38.349

0,91

17

Bois + ECS Solaire

318

42.598

0,36

18

Chaudière Electrique + ECS Ballon Thermodynamique )

556

39.403

6,34

Toute information sur la méthode de calcul peut être obtenue en envoyant un mail à
contact@batimenteconome.com


Quelques commentaires :

- Nous démarrons avec le chauffage électrique classique par radiateurs électriques (ligne 1). Il n’est pas recommandé, car très peu évolutif. Couplé à un chauffe eau solaire (ligne 2), il permet une réduction de la consommation annuelle, mais le coût sur 20 ans est beaucoup plus lourd compte-tenu du prix de ces chauffe-eau. Rappelons qu’un cumulus électrique se vend entre 150 à 450 euros et qu’un chauffe eau solaire vous coûtera toujours plus de 3000 euros net après déduction des subventions, aides, crédits d'impôts..

- les lignes 3 et 4 adoptent la chaudière électrique (moins de 4 KW de puissance, moins de 2.500 euros), reliée à un circuit eau chaude de chauffage par le sol. Le système a des coûts de consommation un peu plus faibles mais a surtout l’intérêt d’être évolutif. Le plancher chauffant pourra être couplé plus tard à des sources d’énergie renouvelable.

- les cinq lignes suivantes prennent en compte les pompes à chaleur (PAC). On distingue les systèmes air-eau et eau–eau. Les PAC eau-eau sont d'un coût plus élevé. Elles sont efficaces pour l’eau chaude sanitaire. Couplées à un chauffe eau électrique, elles font baisser les coûts ( par un investissement réduit ).

- Dans les deux lignes appelées « SSC solaire » ( système solaire combiné ) et PAC panneaux thermodynamiques ( utilisant des fluides caloporteurs autres que l'eau ), on opte pour une véritable installation de chauffage solaire ( et pas seulement l'eau chaude sanitaire ). En raison de la faiblesse de la recherche sur le stockage de la chaleur, il nécessitera toujours une énergie complémentaire (électricité, gaz,, bois etc. ), avec un sur-investissement de matériels et de la complexité technique. Dans ce cas, les coûts d’installation grimpent (environ 15000 à 23000 euros) . On fait baisser le coût annuel de consommation et on améliore beaucoup les émissions de CO2, mais l’amortissement devient maximum, avec des fais de maintenance notables. En outre, les technologies actuelles sont vouées à évoluer fortement dans les 3 à 5 prochaines années.

- Les lignes avec le chauffage à gaz révèlent des coûts en hausse, mais surtout des émissions très fortes de gaz à effet de serre. En outre, le coût du gaz étant indexé sur celui du pétrole, c'est prendre un risque non négligeable que de faire ce choix dans un bâti neuf. A noter qu'il y a des systèmes à gaz qui fournissent l'eau chaude via la chaudière (désagréables car il y a des trains d'eau chaude suivis de trains d'eau froide... ) et d'autres, dit de condensation, plus agréables à l'usage qui comprennent en plus de la chaudière un ballon de stockage d'eau chaude. La durée de vie de la chaudière en est accrue.

- Le bois a beaucoup de qualité bien sûr, en coût et en émissions de gaz. Mais attention : un chauffage au bois nécessitera souvent une surface au sol importante pour le poêle ou la chaudière, une surface de stockage. Cela a évidemment un « coût » en m2. Ces coûts non pas été intégrés aux simulations qui sont présentées. Sans compter la manutention, les poussières… Si ce chauffage n'est pas " par le sol ", le confort thermique au sein de la maison sera souvent moyen…

- Terminons, en dernière ligne 18, sur une installation moyenne : petite chaudière électrique avec chauffage par le sol, et une eau chaude sanitaire dite thermodynamique, c'est-à-dire chauffée par un ballon qui
comprend une petite pompe à chaleur intégrée. Si ce type de ballon n'est pas encore éligible
au crédit d'impôt, il est légèrement moins onéreux que le ballon solaire pour des rendements quasi identiques. Cette solution présente un compromis intéressant, limitant les émissions de GES et les coûts actualisés.


Le site du Cluster Batiment Econome

Photo d'illustration copyright Paul Heasman Fotolia

 
8 commentaire(s)
[1]
Commentaire par Sortir du nucléaire
mardi 21 avril 2009 08:41
Il manque une donnée fondamentale dans cet article : le prix réel de l'électricité nucléaire. Il faut réintégrer dans ce prix les centaines de milliards investis dans le nucléaire sur fonds PUBLICS depuis 50 ans, sans oublier les centaines (milliers ?) de milliards qu'il va falloir sortir pour le démantèlement des installations nucléaires et pour les déchets radioactifs.

On le voit, l'électricité nucléaire est de loin la plus chère si on veut bien regarder la réalité en face. Il est clair qu'un tel débat ne peut pas être "découpé en tranches" : on ne peut parler du prix de l'électricité nucléaire sans se préoccuper des factures léguées à nos enfants, mais aussi des conséquences catastrophiques de cette énergie pour nous, nos enfants, notre planète...
[2]
Commentaire par Alain Fabre
mardi 21 avril 2009 18:32
Bravo, j'ai commencé à comprendre les différents "mix" possibles du chauffage dans une maison. Reste à s'y retrouver dans les catalogues des fabricants et installateurs.
[3]
Commentaire par Berthier
mercredi 22 avril 2009 23:31
3000 kWh pour 120 m2, ça nous fait du 25 kWh/m2/an !!!. La norme actuelle est à 85 kWh/m2/an. La norme Basse consommation c'est 50 kWh/m2/an. La rénovation thermique lourde d'un bâtiment selon Sidler arrive à 35 kWh/m2/an dans le sud (à 19°C de température dans les pièces). Je pense que la consommation de chauffage est sous-estimée dans cette étude.
Je ne vois pas comment on peut arriver à 25 !



[Réponse de l'auteur]
Les 50 Kwh auxquels vous faites référence intègrent l'Eau Chaude Sanitaire, la Ventilation, l'Eclairage et les Auxilliaires. Ces derniers ayant des consommations non négligeables car souvent ils fonctionnent en continu durant 8760 Heures.. En sus, pour être en totale harmonie avec la future Règlementation Thermique il y aura des coefficients à prendre en compte. C'est ainsi que le coefficient actuel de 2.58 pour l'électricité fait l'objet de discussions, débats et bien de théories! Donc, ces valeurs sont tout à fait réalistes...
[4]
Commentaire par Berthier
mercredi 22 avril 2009 23:44
Pour répondre à Sortir du nucléaire :
Les coûts du nucléaire sont payés principalement par EDF, y compris l'investissement, ainsi que la gestion des déchets. ça fait plus de 40 ans que l'on gère des déchets de centrales.
Le démantèlement des anciennes centrales graphite-gaz a coûté un peu cher, mais elles servaient à fabriquer du plutonium militaire. Le démantèlement des REP devra coûter de l'ordre de 15% du prix de la construction, un coût vérifié en 2001 par la Cour des Comptes. Mais la perspective est plus lointaine car se basant sur les réacteurs américains que nous avions copiés et dont la durée de vie a été portée à 60 ans, la durée de vie des REP va être prolongée. Pour les déchets à vie longue, il est possible de les vitrifier pour 48 000 ans ou de les faire réagir dans des réacteurs à neutrons rapides. Il y a 5 études parallèles qui avancent à grands pas. Par exemple le LPSC vient de renouveler le concept de réacteur rapide au Thorium.
Pour revenir aux coûts le chiffre d'affaire d'EDF en France, c'est 35 milliards d'euros par an et EDF a 15 milliards de dettes pour un kWh HT à moins de 8 c€, si le kWh passait au prix allemand, EDF n'aurait plus de dettes. Le budget civil du CEA, c'est 2,1 milliards d'euros. Il est inférieur au 6,8 milliards de TVA que rapporte la vente d'électricité à l'État (35x0,196). L'état est donc bénéficiaire. En revanche, obliger EDF à racheter 1% d'électricité photovoltaïque entre 32 et 60 c€ va coûter au ménages un surcoût c
[5]
Commentaire par Berthier
mercredi 22 avril 2009 23:51
Mon dernier message a été tronqué :
Sortir du nucléaire devrait s'intéresser au coût du photovoltaïque. Nous obliger à acheter 1% d'électricité photovoltaïque va nous coûter un surcoût (vous savez le kWh qu'EDF rachète 32 à 60 c€ qu'elle revend 3 à 8 c€) de l'ordre de 60 milliards d'euros cumulés sur 20 ans.
[6]
Commentaire par Berthier
jeudi 23 avril 2009 17:03
Réponse à l'auteur : Sur 50 kWh/m2/an. En effet, j'ai répondu trop vite, c'est bien l'objectif global. Il me semble peu réaliste.
Quel est le surcoût de construction par rapport à 1400 €/m2 ?
Pour rester à cette norme , la température intérieure dépasse-t-elle 19°C ?
Combien de maisons effectivement construite à cette norme en France ?
êtes-vous sûr que cette norme sera généralisée en 2012 ? Parce que jusqu'à présent, l'évolution des normes c'était plutôt -5 à -15 % par réglementation thermique, alors passer de 85 à 25 en 3 ans, il y a des mentalités à faire changer dans le bâtiment !

[Réponse de l'auteur]
Téléchargez le fichier : http://www.batimenteconome.com/telechargements/APP_CBE_CP.pdf La réponse à vos questions est OUI, nous pouvons INDUSTRIALISER, en FRANCE, ce type de bâtis à coûts contenus. Mais encore faut il que nous mettions en oeuvre une politique de FORMATION adaptée aux enjeux qui sont FACE à nous... Vous découvrirez les voies possibles en surfant sur www.batimenteconome.com, onglet " Nos Conseils ".
[7]
Commentaire par bbr
dimanche 22 novembre 2009 17:06
Personnellement je remarque que toutes les maisons chauffées électriquement sont "plus froides" en effet les pièces ne sont chauffées que lorsqu'il y a présence. Un thermostat programmable à la semaine dont j'ai fait l'acquisition depuis deux ans me permet de faire de réelles économies. Je ne regrette pas l'achat de ma chaudière à condensation gaz qui produit l'eau chaude. D'autre part et sans remettre en cause le sérieux de cette étude il me semble que la conso chauffage (3000kw/h) est basse.

[Réponse de l'auteur]
Bonjour Monsieur, Le confort est une donnée toujours subjective... Il est aussi fonction des parties froides d'une maison ( vitres, murs au nord etc ). Enfin, lorsque vous utilisez un chauffage électrique ancienne génération ( convecteurs avec régulations électromécaniques simples ) vous pouvez effectivement supporter des variations de température désagréables. Des régulations plus sophistiquées sans être onéreuses permettent souvent de palier ces inconvénients. Pour ce qui est de la consommation ( 3000 Kwh ) rappelons que nous sommes dans l'hypothèse d'une aison économe donc bénéficiant déjà de la mise en oeuvre de trés bons niveaux d'isolation tels ceux définis dans la RT 2012.
[8]
Commentaire par Dubois Patrick
dimanche 27 décembre 2009 19:04
Pour chaque ligne, si je prends le coût total sur 20 ans moins vingt fois la consommation annuelle, j'obtiens le prix de l'investissement.
Ceci étant, je trouve pour la ligne un un investissement de 21164 Euros pour une installation classique tout électrique: les radiateurs sont-ils en or ?
En ligne 7, je trouve un investissement inférieur à la ligne 6 ce qui me parait aberrant.
Merci de votre attention.

[Réponse de l'auteur]
Les calculs technico économiques tiennent compte de plusieurs données telles que le cout d'achat certes mais aussi des taux d'intérêt, des côuts de SAV moyens annuels, de la durée de vie moyenne de chaque partie de l'installation et des amortissements de remplacement, de l'évolution des tarifs de l'énergie, de l'évolution des tarifs de maintenance, etc. Evidemment les valeurs choisies sont probablment critiquables mais elles ont le mérite d'avoir été prises en compte... En conséquence le calcul que vous faites n'est pas bon et il n'est pas anormal que vous trouviez des résultats aberrants.
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Ingénieur en Physique diplômé de l'INPG Grenoble 1976. En 2006, il a fondé en MIDI PYRENEES le CLUSTER BATIMENT ECONOME®, une Association Loi de 1901, dont le siège est à BLAGNAC,...

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