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Nigéria : d'immenses réserves pétrolières, une production faible


jeudi 01 octobre 2015

Le nouveau président Muhammadu Buhari est face à un grand défi : réformer le secteur pétroluer et gazier pour réconcilier l'Etat et les investisseurs. Une étude de Benjamin Augé, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI).


Voir l'étude complète sur le site de l'IFRI

Le Nigeria, comme certains autres pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tels que la Libye et l'Irak, a la particularité de posséder des ressources pétrolières et gazières considérables, mais les défis sécuritaires, politiques, juridiques pour les exploiter sont tels que la production est toujours restée relativement faible.

Le sous-sol nigérian renferme les plus vastes réserves prouvées de gaz du continent africain, 180 trillions de pieds cubes ainsi que les deuxièmes plus importantes de pétrole, 37 milliards de barils. La production s'est élevée en 2014 à 2,2 millions de barils. Cependant, lorsque l'on compare la production pétrolière nigériane à celle des Etats ayant des ressources pétrolières plus faibles, le géant africain est distancé. La Chine qui dispose de 18,5 milliards de barils de réserves prouvées produit 4,2 millions de barils par jour (b/j) pour satisfaire une partie de ses besoins nationaux. Même constat pour le gaz, le Nigeria a produit 38 milliards de mètres cubes en 2014, deux fois moins que l'Algérie (78 milliards) alors que ce dernier possède 30 trillions de pieds cubes de gaz de réserves de moins que son grand voisin du golfe de Guinée.

La production, plutôt modeste, du Nigeria en brut et en gaz, n'est pas la conséquence d'un secteur récemment développé. Cet Etat situé en plein coeur du golfe de Guinée, exploite ses ressources pétrolières depuis 1958 et partage avec le Gabon et l'Algérie le titre de plus ancien producteur de pétrole du continent.

Des investissements en baisse

En réalité, le Nigeria a accumulé depuis des décennies de nombreuses difficultés : corruption, insécurité, absence de visibilité juridique et fiscale, difficultés ayant sensiblement réduit les investissements de la part des compagnies. Cette tendance s'est d'ailleurs fortement accélérée durant le mandat de l'ancien président Goodluck Jonathan (2011-2015).

Météorite politique, passé du poste de vice-gouverneur de l'Etat pétrolier de Bayelsa en 1999, à gouverneur en 2005 lors de la destitution du titulaire du poste, Goodluck Jonathan est élu en 2007 vice-président du Nigeria puis devient en 2010 président par intérim après le décès d'Umaru Yar'Adua. Il se fait ensuite élire en 2011 pour un mandat de quatre ans et perd les élections du 28 mars 2015. Premier président issu du groupe ethnique des Ijaw, minoritaire au niveau national, mais majoritaire dans les Etats pétroliers de Bayelsa et de Rivers, Goodluck Jonathan est également le premier chef d'Etat nigérian à être originaire depuis l'indépendance en octobre 1960 de la région du delta du Niger qui concentre la quasi-totalité du pétrole du pays[4]. Il a ainsi suscité beaucoup d'espoir pour les habitants de sa région, mais il s'est rapidement fait piéger par un entourage qui privilégiait son intérêt personnel, au détriment de celui de l'Etat nigérian. Goodluck Jonathan a multiplié les scandales et les blocages bureaucratiques et politiciens qui n'ont pas permis d'avancer sur les textes de loi indispensables à un secteur en souffrance.

Le nouveau chef de l'Etat élu en avril 2015 grâce à la coalition de l'All Progressives Congress (APC). Muhammadu Buhari devra rapidement mettre en place des réformes sous peine de creuser davantage le fossé entre Etat nigérian et les investisseurs pétroliers. Muhammadu Buhari, militaire de carrière et ancien président du pays entre 1983 et 1985, n'est pas totalement étranger aux hydrocarbures: il est en tant qu'ancien ministre du pétrole en 1976 le fondateur de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), dont il a également été le président jusqu'au coup d'Etat de 1978.


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2 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
jeudi 01 octobre 2015 13:19
Le pic pétrolier, on n'y croit plus. Le climat, on ne comprend pas. La pollution, on ne s'y intéresse pas. Alors, que faut-il faire?
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Commentaire par Gépé
jeudi 01 octobre 2015 13:29
Et j'ajoute, l'énergie bon marché favorise le chomage.